Hicham Zanati Serghini Directeur de la Caisse centrale de garantie (CCG). La CCG vient de valider une nouvelle feuille de route pour les quatre prochaines années. Cette dernière mobilise un volume de crédits de 18 MMDH en faveur de 8.600 des TPME. Les ECO : Au lendemain du conseil d'administration de la CCG, quelle feuille de route a été tracée ? Hicham Zanati Serghini : Nous venons en effet de valider notre nouvelle feuille de route pour les quatre prochaines années. Il s'agit d'une stratégie ambitieuse, qui a été élaborée en concertation avec nos partenaires et qui permettra de mobiliser un volume de crédits de 18 MMDH en faveur de 8.600 TPME. C'est une stratégie basée sur la consolidation des acquis du plan de développement 2009-2012 et qui apporte également son lot d'innovations à travers deux axes stratégiques majeurs, qui sont le développement de l'offre produits, d'une part, et, d'autre part, la modernisation de l'établissement, notamment à travers son déploiement régional et la consolidation du partenariat avec les prescripteurs des produits. Quelles sont aujourd'hui les nouveautés que présente la CCG dans le financement des TPME ? La CCG dispose aujourd'hui d'une offre produits complète et diversifiée, qui couvre les besoins des entreprises à toutes les étapes importantes de leur cycle de vie : création, développement, exploitation, restructuration. Nous couvrons également différents véhicules de financement : dette bancaire, capital risque et capital investissement. Les nouveautés prévues dans le cadre de la stratégie 2013-2016 concernent principalement l'intégration de la garantie du crédit-bail et de la transmission, le renforcement du soutien à la création d'entreprise par la garantie des prêts d'honneur accordés par certaines associations d'accompagnement de TPE et la création d'un fonds de capital-risque dédié à la création et à l'amorçage des startup innovantes, sans oublier la mise en place de nouveaux produits spécifiques pour le soutien des entreprises exportatrices. Cette mesure porte sur la mise à la disposition de cette catégorie d'entreprises d'une ligne de co-financement entre les banques et la CCG, qui intervient via un prêt participatif à taux préférentiel, d'un produit de garantie des crédits d'exploitation et de cautionnement des marchés à l'exportation. Au moment où les banques sont de plus en plus frileuses à octroyer des crédits aux entreprises, le rôle de la CCG s'est-il accru ? Nous enregistrons d'année en année une progression du nombre de projets soumis à la garantie ou au co-financement. Entre 2009 et 2012, c'est plus de 10 MMDH de crédits bancaires qui ont été garantis par la CCG. Ceci est dû d'une part à tous les efforts déployés par la Caisse pour adapter son offre et ses process et d'autre part, à la prise de conscience de l'utilité de la garantie par le secteur bancaire. La garantie est un instrument d'intervention qui permet de réaliser des économies grâce à l'effet de levier important comparativement à des systèmes de subventions : 1 DH de dotation permet de mobiliser 22 DH d'investissement. Dans sa feuille de route 2009-2012, la CCG annonçait des procédures simplifiées. Un bilan a-t-il été réalisé pour évaluer ce volet ? Nous avons en effet apporté un certain nombre d'améliorations et de simplifications au niveau de nos process et méthodes de travail, notamment à travers la dématérialisation des procédures pour tous les crédits inférieurs à 1MDH, la simplification et la normalisation de l'analyse risque pour les crédits supérieurs à 1 MDH. Nous avons également veillé à la simplification des étapes du suivi et de l'indemnisation des banques, en vue d'améliorer l'efficience et l'effectivité de la garantie. Ces simplifications conjuguées à l'amélioration de l'attractivité de l'offre-produits ont porté leurs fruits, puisque sur quatre ans, nous avons réalisé 10 MMDH de crédits garantis contre 8,5 MMDH durant la période 1998-2008. Nous avons pu également consolider la situation financière de la CCG et améliorer significativement ses performances : doublement du PNB et une baisse significative du coefficient d'exploitation, qui est passé à 48% en 2012, contre 101% en 2008, soit un taux aux meilleurs standards bancaires. Quelles sont aujourd'hui les niveaux de blocage ? Nous ne constatons pas de réel blocage et d'ailleurs, nous nous félicitons de l'excellence des relations qui nous lient à nos différents partenaires. Toutefois, il est vrai qu'il y a des défis qui restent encore à relever et qui constituent pour nous en fait des challenges, notamment tout ce qui a trait à l'amélioration de l'accès au financement des TPE, des entreprises promues par des femmes, de l'innovation... Quel est le bilan global de la CCG pour l'année 2012 ? Nous avons enregistré en 2012, 6,4 MMDH d'engagements, avec une progression annuelle globale de 21%. Concernant l'activité en faveur des entreprises, c'est 2,1 MMDH d'engagements en faveur de 1.235 entreprises, avec une hausse importante de 77% par rapport à 2011. Cela a permis de mobiliser 3,8 MMDH de crédits garantis pour 3,4 MMDH d'investissement et plus de 6.000 emplois créés. Quels sont les efforts que la CCG doit aujourd'hui déployer pour élargir son champ d'action ? Dans la nouvelle stratégie 2013-2016 que nous mettons actuellement en œuvre, nous avons identifié un certain nombre d'axes stratégiques à même de renforcer le rôle de la CCG, à savoir le renforcement de l'offre produits, la poursuite du redéploiement régional à travers l'ouverture de nouveaux centres d'affaires pour plus de proximité sur le terrain et le renforcement des actions de communication et de sensibilisation pour mieux faire connaître les produits.