Depuis le 29 juin dernier, l'Association marocaine des Eco-villes effectue une tournée dans plusieurs localités camerounaises. La visite s'achèvera le 7 juillet. Initialement prévue le 27 juin, c'est finalement le 29 juin 2013 que la visite au Cameroun de l'Association marocaine des Eco-villes a été entamée. Selon un communiqué disponible sur le site internet du ministère de l'Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd), cette visite va durer jusqu'au dimanche 7 juillet prochain. À cette occasion, les élus marocains vont visiter six des dix provinces du pays. La tournée a ainsi commencé le week-end dernier par la ville de Douala, la capitale économique du pays, et chef-lieu de la province du Littoral. Le samedi 29 juin en effet, une séance de travail a eu lieu dans les locaux de la Communauté urbaine de Douala (CUD) entre les élus marocains et le délégué du gouvernement auprès de la CUD, Fritz Ntonè Ntonè, assistés de ses principaux collaborateurs. Une rencontre qui devait voir aussi la participation des maires des six communes qui constituent la ville de Douala. Rien n'a cependant filtré de ces échanges auxquels prenaient aussi part les membres de l'Association camerounaise des Eco-villes (ACEV) conduits par Dieudonné Annir Tina, son président et maire de la commune de Yoko dans la province du Centre. Il y a quelques semaines, ce dernier indiquait que l'escale de Douala devait être marquée aussi par une rencontre entre les visiteurs et les membres du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam), le principal mouvement patronal. Toutefois, le programme sommaire publié par le Minadt n'évoque pas cette discussion avec le secteur privé... Après la province du Littoral, les élus marocains devront se rendre dans le Sud-Ouest, l'une des deux provinces anglophones du pays où il est prévu une rencontre avec les maires de cette région dans la ville côtière de Limbé, suivie d'un déplacement à Buéa, le chef-lieu de la province, situé au pied du mont Cameroun, pour y rencontrer le gouverneur de la région.La troisième étape conduira la délégation du royaume chérifien dans la province du Sud, limitrophe avec le Gabon, le Congo et la Guinée équatoriale. Là, elle rencontrera les élus du département de l'Océan. Ce sera dans la ville balnéaire de Kribi où un port en eaux profondes est en construction. Elle se déplacera ensuite pour la petite ville de Sangmelima, chef-lieu du département du Dja-et-Lobo dont est originaire le chef de l'Etat Paul Biya. Les autres régions retenues pour cette visite sont la province forestière de l'Est à Bertoua, et la province sahélienne de l'Extrême-Nord dont la capitale, Maroua est jumelée depuis deux mois à la ville turque de Kayseri. Le périple sera complété par la capitale Yaoundé où des rencontres sont prévues avec les autorités municipales et administratives, et en particulier avec celles du Minatd. «Il faut rappeler qu'au cours de ces tournées, des conventions de partenariat et de jumelage seront signées entre les villes marocaines et les villes camerounaises», indique le communiqué de ce ministère qui assure la tutelle de toutes les communes du pays. Cette note d'information ne fait pas allusion à l'information précédemment communiquée par Dieudonné Annir Tina et selon laquelle un projet de construction de 600 logements sociaux dans trois petites communes de la province du Centre intéresserait les opérateurs marocains.En attendant d'y voir plus clair d'ici la fin de ce voyage, il convient de rappeler que cette tournée des élus marocains au Cameroun est une sorte de retour d'ascenseur après la visite des élus camerounais au Maroc du 16 au 27 avril derniers, se rendant dans plusieurs villes du royaume. Le contact entre les deux parties ayant été pris à l'occasion du sommet Africités de Dakar (Sénégal) en novembre 2012. Thierry Ekouti Dir.pub-Le Quotidien de l'Economie (Cameroun) La politique de la main tendue... Quand assistera-t-on à la fin de la politique de la main tendue à laquelle se sont habitués les dirigeants africains vis-à-vis de l'occident ? Réunis à Yaoundé les 24 et 25 juin derniers, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Afrique du centre et de l'ouest ont pris un certain nombre de mesures visant à lutter contre l'insécurité dans le golfe de Guinée. Les participants ont décidé de s'engager «sans réserve à travailler ensemble pour assurer la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans l'espace maritime de l'Afrique centrale et de l'Afrique de l'ouest par la mobilisation des moyens opérationnels adéquats tant institutionnels que logistiques». Plus loin dans leur déclaration finale, les dirigeants décident de «prévoir des mécanismes nationaux de financement des politiques de lutte contre la piraterie, les vols à mains armées et les autres activités illicites commis en mer». Alors que l'on croyait que pour une fois, les Etats africains ne comptaient que sur eux-mêmes, l'avant-dernier point de cette déclaration vient tout contredire. Il exhorte «les partenaires stratégiques internationaux à appuyer les initiatives inhérentes à la mise en œuvre de cette coopération régionale». Et, pour la petite histoire, les pays présents à ce sommet comme observateurs étaient l'Allemagne, la Belgique, le Brésil, la Chine, l'Espagne, les Etats-Unis, la France, le Japon, le Royaume-Uni et la Russie. Cet appel montre bien que les hommes politiques de l'Afrique n'ont pas tiré de leçon de la situation inconfortable de l'Union africaine qui, financée à 60% par les puissances étrangères, n'a jamais atteint l'objectif pour lequel l'OUA avait été créée en 1963, à savoir la libération du continent noir du joug colonial. Les pays occidentaux ne sauraient financer la lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée sans s'assurer en contrepartie le contrôle des immenses richesses de cette région. Penser le contraire serait rêver...