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Les patrons sur les bancs de l'école
Publié dans Les ECO le 21 - 09 - 2011

Se remettre en cause. L'exercice n'est pas aussi simple pour les dirigeants et les managers d'entreprise. La remise en question passe évidemment par la formation. Conjoncture oblige, les patrons sont de plus en plus sensibles à la nécessité de se former afin de développer leur savoir-faire et leurs compétences. Pour certains, il est surtout question de garder une certaine légitimité auprès de leurs collaborateurs. Pour cela, «ils doivent gagner en épaisseur culturelle», souligne Hamid Raji, directeur général de Mido food company, devenue Damandis tout récemment. «Gagner en épaisseur passe par des formations destinées à comprendre les grands équilibres géopolitiques, sociaux, sociétaux, économiques, juridiques...», ajoute-t-il. À l'échelle internationale, ces formations ne datent pas d'hier. Elles ont vu le jour au lendemain de la première crise mondiale. L'objectif étant de sensibiliser les patrons quant à leur nouvel environnement. Au Maroc, l'arrivée du Centre de perfectionnement des affaires (CPA), il y a deux ans, a permis à des dirigeants de bénéficier de ces formations pas comme les autres. L'Association pour le progrès des dirigeants (APD) a joué un rôle clé pour la mise en place d'une formation ciblant les directeurs généraux.
Parmi les bénéficiaires, on peut citer les patrons des groupes et leurs homologues au sein d'établissements et de services publics. Le coût de cette formation d'une durée de 18 mois s'élève à 340.000 DH. Par ailleurs, elle est subventionnée à hauteur de 90.000 DH par la Chambre du commerce et de l'industrie.
Les patrons des PME, quant à eux, demeurent réticents. Première contrainte : le financement. Sur cette question, justement, Latifa Jirari, directrice générale d'APD Maroc, a entamé plusieurs cycles de négociations avec la CGEM et l'ANPME dans le but de trouver une formule relativement accessible pour faire bénéficier les patrons des petites et moyennes entreprises de cette formation. Une initiative louable selon la directrice de l'ANPME, Latifa Chihabi. «Le coût de la formation est excessivement cher. Nous ne pouvons pas ouvrir ce programme à tous les patrons des PME», estime-t-elle. Et de préciser que «le nombre de lauréats de chaque promotion ne peut dépasser 20 personnes. Même si le problème du financement est réglé, nous aurons affaire à un blocage en termes de nombre de patrons qui vont profiter de ce programme». De son côté, Latifa Jirari qualifie ce constat de faux problème. «Le nombre des intervenants dans une session n'est pas fixe. Cela dépend en premier lieu des personnes qui veulent suivre la formation, mais également qui remplissent les critères, notamment l'expérience et l'engagement».
Qu'en est-il du contenu de cette formation ? «Nous les formons sur les futurs pays émergents», explique David Kassar, membre d'APD Internationale avant d'ajouter, qu'«au-delà de l'analyse business et des cas pratiques, nous leur donnons une analyse sociale et culturelle de chaque pays ». Il faut savoir que ces sessions, organisées dans les quatre coins du monde, sont assurées par les plus grands dirigeants du monde des affaires. «Ces derniers, nous enseignent des cas réels des pratiques en vigueur au sein des grandes entreprises internationales», indique Kacem Bennani-Smirès, président directeur général de Delassus, une société d'exportation des produits agroalimentaires, et l'un des premiers bénéficiaires du label CPA Maroc. Fahd Bennani, directeur général adjoint chez IWACO, société spécialisée dans la distribution Télécom, insiste sur le partage des expériences. «Au sein des salles de formation, il n'y a pas que les intervenants qui assurent la formation et qui partagent leurs propres expériences. Même les membres de la promotion partagent les moments forts véçus au sein de leurs entreprises».
Pour Mehdi Laraki, directeur général d'un groupe familial, cet échange d'expériences est crucial «tant qu'il nous apprend à l'appliquer à notre manière». Et d'ajouter: «À travers cette formation, j'ai réussi à comprendre, entre autres pourquoi je prends certaines décisions». Autre avantage de cette formation pour les cadres dirigeants, c'est la création d'un réseau constitué de dirigeants et de hauts cadres à l'échelle nationale et internationale. C'est en tout cas, l'avis de Jamal Zitouni, directeur de prestation à l'Association Mohammed VI. «Compte tenu de la nature de mon travail, je voulais une formation, mais aussi un réseau pour faciliter mon travail. C'est d'ailleurs ce que m'a offert le CPA», confirme-t-il.
L'après formation
À l'issue de la formation, la majorité des participants partagent le même avis. Leur manière de gérer a complètement changé. «Nous avons appris que la réussite d'un projet dépend de quatre points essentiels, le partage, le respect de l'autre, le sens d'engagement et la volonté d'accomplissement», note Kacem Bennani-Smires. Même son de cloche auprès de Jamal Zitouni, qui expliqué que la première leçon apprise lors de ce entraînement des dirigeants par des dirigeants, c'était la manière de la prise de décision. En effet, «juste après cette période, je suis devenu plus conscient de l'importance de prendre en considération plusieurs éléments avant de décider quoi que ce soit». Ce changement d'attitude des dirigeants leur permet d'améliorer les conditions de travail au sein de l'entreprise, ainsi que les relations avec les tiers. Ces comportements influent positivement sur le business des entreprises. Autrement dit, c'est le retour sur investissement de la formation. David Kassar nous témoigne dans ce sens, qu'après sa formation, il a réussi à augmenter le chiffre d'affaires de son entreprise et a triplé le nombre de ses collaborateurs, avant de vendre sa structure à «Johnson and Johnson» avant de se lancer dans une nouvelle aventure.
Point de vue: Hamid Raji, Directeur général de Damandis
Après 20 ans de travail dans le secteur de la distribution, j'avais atteint mes limites et j'avais besoin d'opérer une mise à jour de mes connaissances et de mes méthodes de travail. Suivre une formation de MBA n'était pas la solution pour moi. C'est finalement la contrainte qui m'a convaincu de m'inscrire dans une formation conçue pour les cadres dirigeants ou pour ceux qui cherchent à devenir dirigeants dans le futur. Il faut dire que vu que nous n'avons pas de temps à perdre, nous cherchons d'abord une formation qui va à l'essentiel. Autrement dit, une formation qui nous fait connaître les nouveaux business modèles, ainsi que les business qui marchent le plus. En réalité, ce type de formations permet aux patrons marocains de gagner du temps en profitant des expériences des autres pays. En effet, durant 18 mois au CPA, nous avons étudié des cas pratiques de grandes entreprises internationales telles que DELL, Amazone, IBM.... Ces conférences ont été assurées par les conseillers et les dirigeants de ces structures. Nous avons également eu l'occasion de passer des séjours en Asie et en Europe. Certes, cela fait une vingtaine d'années que je traite avec ces pays, mais après les voyages de formation, j'ai remarqué que ma manière de travailler avec ces pays là avait beaucoup changé.
Point de vue: Larbi Belarbi, PDG de la Somaca et président de l'Amica
Je suis le premier CPA au Maroc. En effet, j'ai intégré le Centre de perfectionnement des affaires (CPA) de Paris en 1974. Après une trentaine d'années, je garde toujours la culture CPA. Cette formation a joué un grand rôle dans ma carrière professionnelle. D'ailleurs, au bout du premier semestre, j'ai senti le changement. La formation a été assurée par des dirigeants, qui associent dans leurs présentations la théorie et la pratique. Cette formation m'a également permis de créer un réseau très important, fondé sur des amitiés solides. Il faut savoir que durant la période de formation, nous partageons nos points forts et nos points faibles, notre manière de gérer et même les secrets de nos entreprises. Il y a une sorte de transparence qui s'installe. C'est un traînement qui est très complexe certes, mais qui donne des résultats efficaces.
«Cette formation pourrait permettre l'émergence d'une nouvelle génération de partrons»: Latifa Chihabi, Directrice générale de l'ANPME*
Les Echos quotidien : Que pensez-vous de la formation des dirigeants par des dirigeants lancée par APD Maroc ?
Latifa Chihabi : C'est un programme très porteur. D'ailleurs, je compte moi-même participer à ce programme, afin de tester son degré d'efficacité et de savoir à quel point cette formation pourra contribuer à l'émergence d'une nouvelle génération de patrons.
APD a proposé une formule à l'ANPME, afin de faire profiter les patrons des PME-PMI marocaines de ce type de formation. Qu'en est-il concrètement ?
Justement, l'idée a été lancée. Mais comme vous le savez, le coût de la formation présente une réelle contrainte pour le moment. En effet, quelle que soit l'importance de la proposition présentée par l'APD, nous ne pouvons offrir cette formation à tous les patrons marocains. Cependant, nous n'avons pas pris de décision dans ce sens. Nous sommes toujours en train de réfléchir afin de trouver une formule pour en faire profiter le maximum de patrons marocains.
Alors, vous ne pensez pas à créer une formation qui ressemble à celle du CPA, qui sera assurée par des patrons marocains ?
Effectivement, nous avons lancé une réflexion dans ce sens. Nous comptons organiser une série de conférences, qui va traiter des thématiques qui intéressent les chefs d'entreprise, sans être dans un format très lourd comme celui du CPA. Ce projet me paraît réalisable, tant que nous avons au Maroc des patrons de grandes entreprises qui ont des parcours identiques aux partons européens ou asiatiques. Nous comptons également négocier avec le CPA, afin qu'il soit notre partenaire dans certains modules.
*Agence nationale de promotion de la PME


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