Nicolas Sarkozy s'est rendu en ce début d'après midi à Tanger. Accueilli par le roi Mohammed VI, le président français était accompagné d'une forte délégation ministérielle, composée notamment d'Eric Besson, ministre chargé de l'Industrie, de l'énergie et de l'économie numérique, de Thierry Mariani, ministre chargé des Transports, de Pierre Lelouche, ministre chargé du Commerce extérieur et du président de la SNCF, Guillaume Pepy. Après la présentation des grandes lignes de ce projet ferroviaire de grande ampleur, devant un parterre de ministres et de personnalités, Nicolas Sarkozy et le roi Mohammed VI ont procédé au lancement des travaux du TGV lors d'une cérémonie à la gare de Tanger. Cette visite éclair se veut néanmoins un symbole pour Paris de la qualité des relations économiques entre la France et le Maroc. Lors de sa présentation du projet, Karim Ghellab, ministre de l'Equipement et des transports, a rappelé que la ligne de TGV reliant Tanger à Casablanca constituait la première étape du schéma directeur des lignes à grandes vitesses établi en 2006. Celles-ci prévoient la construction de 1.500 km de lignes nouvelles comprenant l'axe atlantique (Tanger-Casablanca-Marrakech-Agadir) et l'axe maghrébin (Rabat-Fès-Oujda). En pratique, cette première liaison, dont la mise en service est prévue pour 2015, devra non seulement réduire «de manière considérable le temps de transit entre les deux pôles économiques de la région», mais surtout contribuer à l'accroissement du nombre de passagers sur cet itinéraire. Au lieu des 2 millions par an enregistré actuellement, le ministre de tutelle estime le trafic au cours des premières années d'exploitation du TGV entre 6 à 8 millions de passagers par an. Cette ligne à grande vitesse permettra d'atteindre un taux de rentabilité de 9% et d'améliorer le niveau de sécurité routière et de réduire les émissions de dioxyde de carbone de 20.000 tonnes par an. La réalisation du TGV, dont l'investissement global est de 20 milliards de DH, devrait doublement influer sur l'emploi. Outre les 30 millions de journées de travail directs et indirects créées pendant la phase des travaux, le projet permettra aussi la création de 2.500 emplois directs et indirects pendant la phase d'exploitation. Pour le ministre français de l'Economie, Eric Besson, «il est évident que le TGV va être un atout pour le développement de la région Tanger-Tétouan, qui est en train de devenir la plaque tournante pour l'Union pour la Méditerranée (UpM)». Par ailleurs, cette "infrastructure extrêmement importante" telle qu'il la décrite Besson, constitue également une étape très importante pour le développement touristique du pays à l'international. A titre d'exemple, le ministre français rappel qu'au cours des années 80, lors du lancement du TGV en France, celui-ci a induit un essor économique extraordinaire pour l'ensemble du pays. Lire aussi : Maroc-France en mode TGV