Depuis les tout premiers instants du déclenchement officiel de l'affaire du Sahara en 1974, le gouvernement d'Algérie, dans ses successives variantes, aura maintenu mordicus une seule et même posture : la haine du Royaume du Maroc, et son instrumentalisation par une propagande soutenue. On eût imaginé que l'ambition expansionniste débouchant sur l'impasse – dont on mesure aujourd'hui plus que jamais l'avanie -, Alger eût pu et dût surtout se raviser que le Maroc ne céderait jamais sur ses droits historiques et juridiques. Or, les cinquante dernières années ont été – et continuent d'ailleurs – marquées par une même propension à « agresser » le Royaume du Maroc, à tous les niveaux : politique, diplomatique, économique, culturel, humain simplement. Un retour en arrière, même si rapide, éclairerait à coup sûr mieux les périodicités successives, parfois contradictoires, qui ont alterné le long cours d'un conflit artificiel, crée par Mohamed Boukharrouba, alias Houari Boumediene qui allait répétant « nous allons créer le caillou sous le pied du Maroc », fondant sa politique sur la traîtrise, les coups bas et le mensonge. Rien n'est moins que cette abjecte hypocrisie qui, quelques mois seulement auparavant, à l'occasion du Sommet de la Ligue, organisé à Rabat, prétendait devant ses pairs se soulever contre l'occupation coloniale du Sahara, dénoncée avec des accents pathétiques, et déclarait solennellement que « l'Algérie soutenait la lutte de libération du Maroc pour récupérer son Sahara » ! Les archives du Sommet arabe de 1974 retentissent encore de cette prétendue profession de foi de Houari Boumediene, lequel dans le même temps mobilisait ses services pour s'associer aux manœuvres dilatoires du général Franco et des services espagnols avec l'objectif de combattre les efforts du Royaume du Maroc pour libérer ses provinces du Sud. On ne s'étonnera jamais assez comment un régime algérien, pseudo révolutionnaire, « la Mecque des peuples », affirmait-on, pouvait-il à ce point pactiser avec le franquisme, considéré quant à lui comme le prototype du fascisme ! En revanche, on notera à jamais le cynisme qui nourrit depuis toujours, la trahison aidant, sa politique vis-à-vis du Royaume du Maroc. On se rappellera surtout, le propos précurseur de Feu Sa Majesté le Roi Hassan II qui affirmait déjà en 1962 devant le général de Gaulle que « l'Algérie allait être le cancer de l'Afrique » ! Le même Hassan II ne se plaignait-il pas quinze ans plus tard du sort malheureux frappant un Maroc obligé de coexister avec un voisin ingrat ? Il est, en revanche, un devoir de vérité historique qu'il faut affirmer, et celui de détruire ce gigantesque mensonge d'Etat algérien selon lequel le Maroc aurait attaqué l'Algérie en 1963, et profité de sa « faiblesse » au sortir de sa guerre avec la France... Devoir de mémoire, il convient de rappeler qu'à l'issue de son indépendance, l'Algérie était traversée, ravagée même par de multiples courants politico-idéologiques, de graves ambitions personnelles et par des luttes intestines qui, trois ans plus tard, se traduiront par le coup d'Etat, un 19 juin 1965, mené par Boumediene contre Ben Bella, lequel sera emprisonné et coffré pendant près de vingt ans. Or, instaurant son pouvoir personnel teinté de relents dictatoriaux, étouffant toute opposition, assassinant des leaders comme notamment Abane Ramdane abattu à Nador, Mohamed Khider à Madrid et Krim Belkacem à Francfort, et tant d'autres, il a imposé sa férule de dictateur césarien. La manne pétrolière et gazière aidant, Boumediene qui a inventé et codifié la haine et le mépris du Maroc, porte bien évidemment une lourde responsabilité dans le conflit du Sahara, son regard rivé sur l'océan atlantique pour lequel un plan machiavélique a été conçu, celui d'occuper ni plus ni moins le « Sahara occidental », et d'acheminer gaz et autres richesses vers les Etats-Unis, en signant notamment de faramineux contrats avec des groupes américains comme Exxon et El Paso, avec la promesse de lui livrer à terme des milliards de mètres cubes de gaz. Dans le registre de la fausse et dérisoire grandeur d'un Boumediene transformé en arrogant petit Néron, on citera le propos pour le moins pathétique de son ministre de l'Industrie à cette époque, Belaïd Abdeslam, qui affirmait sans rougir que « l'Algérie, était la puissance industrielle du Maghreb et de l'Afrique et le Maroc, son jardin, qui lui livrerait ses tomates » ! Il ne croyait pas si bien dire... Sauf qu'au bout du compte, les gouvernements et chefs d'Etat qui se sont succédé à la Mouradia ont gaspillé la bagatelle de 500 milliards de dollars au bas mot pour financer la guerre au Sahara et un mouvement potiche appelé le polisario, crée en 1974 par le colonel Kadhafi et récupéré ensuite par Boumediene. En définitive, on imagine aisément la suite et remercier Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, visionnaire pertinent et prophétique qui tablait sur une agriculture marocaine intensive, et se féliciter de la politique anticipatrice de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, précurseur d'un co-développement économique de partage avec l'Afrique et qui a fait de l'OCP (Office chérifien des phosphates) son bras séculier. Quels que soient les résultats des débats de l'Assemblée générale de l'ONU prévus en septembre et les décisions du Conseil de sécurité prévues fin octobre sur le dossier du Sahara, une chose est sûre, elle a valeur de constante et de réalité immuable : ou bien le gouvernement algérien respectera les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité qui exige sa présence aux Tables rondes des négociations, auquel cas le processus de règlement pour conduire à sauver la face, ou bien elle continuera à se moquer de la communauté mondiale et renforcera paradoxalement son isolement.