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Les dessous des impasses arabes...
Publié dans Les ECO le 09 - 10 - 2011

Parmi les entraves qui paralysent tant le développement économique, technologique que celui de la démocratie dans certains pays arabes, figure celle de l'économie de rente. En effet, la prise en compte de cette donne est cruciale, pour comprendre les structures socio-économiques de ces pays, ainsi que les conflits qui s'y déclenchent à répétition. Elle est, de surcroît, une clé essentielle à l'interprétation des tensions, des violences incluant les différentes formes de radicalisme, de l'autoritarisme politique, ainsi que de la privation des libertés publiques. Certes, la rente est une composante essentielle du fonctionnement de toute économie. Cependant, sa confiscation quasi exclusive par une minorité et son utilisation pour des projets non structurants ou prioritaires à l'instar de l'éducation, de la formation ou d'investissements productifs... conduit au renforcement de privilèges et de monopoles.
Par ailleurs, l'enrichissement rapide d'une frange sociale bénéficiant directement ou indirectement de «rentes passives» ou d'autres ressources similaires, a accentué la rente foncière dans plusieurs villes arabes. Ceci génère, immanquablement, une dichotomisation sociale, sous la forme d'une classe riche «rentière» et d'une autre pauvre, en l'absence d'une classe moyenne indispensable au développement de tout pays. Inévitablement, de telles économies aboutissent à des comportements négatifs de corruption, de népotisme et de résistance aux réformes, handicapant lourdement la croissance. La multiplication des sources de rente et l'augmentation des flux financiers qui en découlent expliquent «l'atonie des économies arabes», comparées aux économies performantes d'autres pays émergents. La gestion et la distribution des revenus provenant des sources de rente n'ont pas été inscrites, au sein de ces pays arabes, dans des mécanismes de développement adéquats, afin de parvenir à une capacité productive, exportatrice de biens d'équipement ou de produits de consommation, en forte demande sur le marché international.
A contrario des modèles de développement accéléré fournis par les pays du sud-est asiatique, celui des pays arabes est resté focalisé sur la maximisation financière des sources de rentes. Le résultat en est l'accentuation des disparités sociales, l'explosion du chômage, notamment parmi les couches jeunes et diplômées de la population. La stabilité politique, la réduction des tensions, des violences dans le monde arabe passent pourtant par l'affranchissement de ce modèle. Encore faudrait-il que les dirigeants politiques, les hommes d'affaires, les économistes et les intellectuels «qui gravitent autour d'eux soient prêts à le faire». Si les facteurs externes dans l'instabilité du monde arabe jouent un rôle important, notamment la mondialisation, «les facteurs économiques internes» ne sont pas moins décisifs. Sortir de cette dépendance multiforme de la rente exige de se libérer de la mentalité rentière, de mettre en place les fondements d'une économie innovante et dynamique, qui brise le «cercle vicieux du chômage, de la montée des injustices sociales et du maintien de larges poches d'analphabétisme». Il faut pour cela défaire la pesanteur intellectuelle, la paresse et l'archaïsme qui dominent les approches du développement sécuritaire, plus enclines à la préservation des acquis qu'à l'émergence d'une véritable avancée socio-économique. Les investissements sont à mettre au service d'une stratégie de développement durable, équitable et solidaire. Ceci permettra d'entrer enfin dans un cercle vertueux d'innovation, d'équité socio-économique et de plein emploi. Il est crucial que les systèmes de rentes passives se muent en «capital productif», permettant l'émergence d'une classe d'entrepreneurs en mesure de prendre des risques, de relever les défis technologiques et managériaux induits par les exigences de l'économie de marché. En effet, l'économie moderne à laquelle aspirent les pays arabes repose largement sur le capital humain.
Toutefois, beaucoup d'entre eux n'ont pas, semble-t-il, cerné que l'investissement dans la formation est de loin le plus rentable sur une durée de vie. Le résultat des courses fait que les exclus du système scolaire sont de plus en plus nombreux à se réfugier dans le marché informel, qui prend des proportions alarmantes. Les recettes dégagées par l'économie informelle échappent totalement à l'impôt, alors que le rendement de la fiscalité ordinaire se cantonne à des niveaux très bas et continue d'être alimenté par les prélèvements sur les revenus salariaux. Porter une plus grande attention aux améliorations dans l'éducation, dans la formation et la recherche publique contribuera, assurément, à générer un changement qualitatif et à affermir l'avancée vers des modèles économiques en prise avec le monde et ses incessantes mutations.


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