Ce n'était pas une formalité, comme beaucoup se sont plus à le croire. Il aura fallu une année de travail mené par le roi en personne, des dizaines de milliers de kilomètres parcourus à travers les quatre coins du continent, un lobbying économique fort et une nouvelle stratégie tournée vers tous les pays africains, y compris les plus hostiles à notre cause. Et même quand nous sommes arrivés avec une majorité confortable de 42 pays contre 28 seulement, comme le stipulent les règles de l'UA, l'organisation africaine n'a pas déroulé le tapis rouge devant le Maroc. Nos adversaires ont comploté jusqu'au bout. Ce fut le cas de Dlamini Zuma, la désormais ex-commissaire de l'UA, qui a usé de toutes ses forces pour repousser ce vote, le temps pour ses complices de chercher des arguments fallacieux pour contrer le retour aux sources du Maroc. Néanmoins, la majorité des chefs d'Etats sont restés insensibles à son discours, qui rappelait les idéologies des années soixante-dix. N'a-t-elle pas rendu, au terme de son dernier discours, un vibrant hommage à Fidel Castro, un dictateur avéré? Un discours obsolète, balayé d'un revers de main par Alpha Condé, président de la Guinée et désormais président de l'UA, dont l'allocution était résolument tournée vers l'avenir, arrêtant pour ce faire trois priorités: la jeunesse, la santé et la bonne gouvernance. Des thématiques sur lesquelles le Maroc apportera sa valeur ajoutée, surtout dans les volets transverses que sont l'économie et le business. Le Maroc marque ainsi l'histoire en réintégrant sa famille, mais doit dès à présent relever la multitude de défis que lui pose l'Afrique. Dé-sormais, notre pays aura son mot à dire.