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La liquidité, le paradoxe de l'année
Publié dans Les ECO le 20 - 12 - 2011

L'année 2011 va bientôt s'achever. À la Bourse de Casablanca, investisseurs, gestionnaires de portefeuilles et institutionnels avisés s'apprêtaient à tourner la page. Mais voilà que deux, trois IPO naissent, voient le jour et redonnent l'espoir d'une redynamisation imminente de la place. Doux mirage ou illusion collective ? Tous s'accordent au moins sur un point: pour éradiquer la morosité prégnante de la place, plus que des IPO, il n'est d'autre moyen efficace que d'agir sur la liquidité. Pourtant, cette même liquidité s'est avérée être, avec la crise des grandes places mondiales, une illusion du marché. De fait, la liquidité peut-elle réellement résoudre tous les maux de la bourse des valeurs ? C'est inexorablement à cette question que devront répondre tous les boursicoteurs nationaux l'année prochaine.
À la recherche de la liquidité
Après avoir invoqué la crise mondiale et l'attentisme des investisseurs, on aura donc fini par le comprendre cette année, le problème n° 1 du marché boursier national réside dans son faible niveau de liquidité. En milieu d'année déjà, Karim Hajji, Directeur général de la Bourse de Casablanca, pointait le mal du doigt. «Le niveau de liquidité actuel tourne autour de 8% seulement cette année», précisait-il à l'occasion d'un workshop consacré à cette problématique épineuse. Une occasion aussi qui avait permis à Amal Chraïbi, d'esquisser une grille de lecture des principaux facteurs agissant sur le niveau de liquidité du marché. Pour la Présidente de l'ASFIM, celui-ci est causé par «un nombre restreint d'intervenants sur le marché, le manque de diversité des anticipations et le degré élevé d'aversion au risque des investisseurs». Autant d'éléments qui, conjugués à «la non vulgarisation du rôle de la Bourse, au flottant étroit des sociétés cotées et à l'absence de diversification de l'offre sectorielle» affectent durablement la structure et les mécanismes du marché. Les pistes de réflexion avancées alors recommandaient «une augmentation du niveau du flottant, une sensibilisation et une communication renforcées auprès du grand public», et par conséquent «une action sur la fréquence, la qualité et la disponibilité de l'information financière», mais surtout «le développement de la capacité du marché à attirer des investisseurs étrangers». Tout y était dit alors et l'on vient trop tard aujourd'hui pour ressasser le problème. Pas tant que cela finalement. A l'occasion de la 15e conférence annuelle de l'ASEA, tenue le 11, 12 et 13 décembre, le sujet était toujours d'actualité. «Le principal problème de notre bourse des valeurs est et reste la liquidité du marché», répétait Idriss Berrada, Directeur général adjoint d'Attijari Finance Corp. Mais l'analyse, portée cette fois par un érudit des introductions en bourse, se veut plus pragmatique, étant donné que «le mal est plus profond», comme le soulignait un responsable d'un fonds d'investissement de la place. «Avant de cibler tel ou tel problème, il faut se poser une question essentielle de base : qui fait le marché ?». Le marché secondaire, bien entendu, autant dire «des institutionnels sérieux qui ne badinent pas sur les fondamentaux», qui sont pour l'unanimité des professionnels interrogés «les pré-requis financiers et comptable, certes, mais surtout une vision globale plus qu'une visibilité sur le long terme».
La panacée ?
«Ce qu'on faisait avant n'est plus possible. Il faut, pour tout nouvel investissement en Bourse, savoir être patient et ne plus penser à la rentabilité à court terme», affirmait, à la volée, un investisseur local. «En somme, il faut vendre au marché, pour lui rendre son dynamisme, un projet, un développement et du long terme» , auquel cas l'intérêt des investisseurs n'en serait que plus pérenne. En effet, à quoi servirait-il de promouvoir fortement «l'impératif de communication financière régulière», comme le préconise le CDVM, si les investisseurs n'ont aucun moyen de se projeter sur la rentabilité à moyen et long terme de leurs investissements ? D'autant que de tous les déterminants de liquidité recensée à ce jour, soit «l'organisation des cotations, la segmentation des marchés, l'échelon de cotation, le marché des blocs sur certaines places et la capitalisation boursière», c'est bel et bien «la qualité des sociétés cotées» qui agit le plus dans le choix des investisseurs. Ces derniers optent, en toute rationalité, pour les titres dont la valeur fondamentale est intrinsèquement assise sur des perspectives de croissance à venir réelle. Ainsi, plus d'IPO réfléchis et conditionnées par une vision partagée de l'avenir serait à même d'augmenter la fréquence et le volume des transactions, et par conséquent la liquidité du marché. Reste alors la question de la volatilité. Et à ce niveau, les positions des uns et des autres sont diamétralement opposées.
Selon les premiers, la liquidité est l'ultime solution. Pour les autres, plus sceptiques, la liquidité est en soi «un paradoxe», en ayant probablement en tête les dernières déflagrations financières des grandes places boursières mondiales. En effet, pour ces derniers, si la liquidité de chaque valeur prise à part est une option viable et rentable pour les acteurs du marché, elle devient un facteur de risque dès qu'un événement soudain vient perturber la position des uns et des autres. Dès lors, la course vers la liquidité induit inévitablement «un comportement mimétique, moutonnier qui finit par auto-réaliser les peurs initiales des investisseurs du marché» comme l'a confié Ekow Afedzie, Directeur général de la Bourse du Ghana. Dans pareille situation, la perte de confiance des investisseurs ne se matérialise pas par de l'attentisme latent, comme c'est le cas actuellement sur le marché marocain, mais par une violence exacerbée des mouvements de vente et d'achat, facteurs de chute par excellence des indices boursiers. Dès lors, «la liquidité ne serait la panacée que si elle jouit de l'entière confiance des investisseurs dans les perspectives d'évolution des entreprises cotées», conclut Fadhel Abdelkefi, Président de la Bourse de Tunis. Mais pour bâtir une confiance collective, il faudra pour cela répondre à une question là aussi essentielle et de base : «Qu'attendons-nous réellement de la place de Casablanca ?».


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