PLF 2026 : Bouanou accuse le gouvernement d'optimisme trompeur et de données biaisées    Tebboune à Rome : le sommet du ridicule diplomatique    Réseaux sociaux. Une loi pour protéger les enfants    Reza Pahlavi rassemble l'opposition à Berlin    BAM: les dépôts bancaires à 1.275 MMDH en 2024    Paiement électronique : Le développement des TPE freiné par des disparités locales    Projet de loi de finances 2026: Nadia Fettah donne un avant-goût    Manal Mhada : "Le quinoa n'est pas une fin en soi. C'est un levier pour repenser l'agriculture de demain"    Google parie gros sur l'IA made in Africa    L'ANCFCC se blinde : NearSecure en mission cybersécurité    MSF: Un quart des enfants Palestiniens de moins de 5 ans souffrent de malnutrition    Libéria. Un tribunal pour juger les crimes de guerre    Avec l'appui du Kenya, du Ghana et de Jacob Zuma à son projet d'autonomie pour le Sahara, le Maroc obtient une victoire majeure qui isole le Polisario en Afrique, analyse l'ISS    CAN féminine: pour les Lionnes de l'Atlas, une deuxième finale d'affilée et un premier titre en ligne de mire    Basket: les deux équipes seniors de l'Alliance Sportive Casablanca montent en 1ère division    Billetterie : la Sonarges plus exigeante avec les prestataires    Reda Slim réclame ses arriérés avant de quitter Al Ahly    L'Olympique de Marseille rêve de Neymar pour son grand retour en Europe    Sofyan Amrabat priorité de la Juventus pour renforcer son milieu    Chemsdine Talbi et Eliesse Ben Seghir en lice pour le trophée de Golden Boy 2025    Chasse au Maroc : vers un modèle durable et modernisé    Températures prévues pour samedi 26 juillet 2025    Santé : Lancement des services de 200 établissements de santé rénovés dans huit régions    Jeux d'argent au Botswana : L'addiction gagne du terrain    Edition 2025 de Sayfok : Ciments du Maroc renouvelle son engagement à safi    Maroc - Vietnam : Coopération entre la Chambre des représentants et l'Assemblée nationale    Québec : Hicham Jerando condamné à la prison et aux travaux d'intérêt général    Maroc : Quelles sont les marges nettes des distributeurs de carburants ?    Algérie et normalisation silencieuse... Quand les communiqués disent ce que les slogans taisent : Tebboune reconnaît implicitement Israël    «Récompenser la terreur» : Netanyahou fustige Macron après l'annonce de la reconnaissance de l'Etat de Palestine    Le Maroc, en la personne de M. Mohamed Belaiche, reconduit au poste de Représentant spécial du Président de la Commission de l'UA et Chef du bureau de liaison de l'UA au Soudan    Le protocole d'accord entre le gouvernement et l'ONDA permet au Maroc de se doter d'infrastructures aéroportuaires ultramodernes (M. El Fakir)    CAN (f) Maroc 24 : Afrique du Sud - Ghana ce soir pour le bronze et 350 000 dollars !    First robot-assisted visceral surgery successfully performed in Casablanca    L'Humeur : Jeunesse délinquante, diatribe et logorrhée    Adoption d'un projet de décret sur le label "studio", la carte du professionnel du cinéma et les catégories d'activités professionnelles liées à l'industrie cinématographique    UNRWA : les habitants de Gaza sont "des cadavres ambulants"    Para contrarrestar las acciones de activistas marroquíes, el ejército español se despliega cerca de los islotes en el Mediterráneo    Après la visite de Zuma au Maroc, le Polisario envoie une délégation en Afrique du sud    Immigration : l'administration Trump poursuit la ville sanctuaire de New York    Equateur : La visite du vice-ministre de l'Agriculture à Dakhla irrite les amis du Polisario    Polisario : Bachir Sayed veut s'inspirer du Hamas dans la guerre contre le Maroc    Industrie cinématographique: De nouveaux textes pour mieux organiser le secteur    Concert de Toto : La HACA tient bon face aux nouveaux censeurs    L'Ecole de cinéma d'Alicante noue un partenariat culturel avec l'Académie marocaine de l'audiovisuel    Le Fado Festival Maroc rend hommage à Carlos Paredes    Du Burkina Faso aux Oscars : Apolline Traoré entre dans l'histoire    Le Mois de la Mode du Bénin 2025 : Cotonou à l'épicentre de la créativité Africaine    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Plan d'autonomie au Sahara : le Maroc impose sa grammaire diplomatique
Publié dans Yabiladi le 24 - 07 - 2025

La diplomatie marocaine intensifie son arsenal sémantique pour consolider la position du royaume le dossier du Sahara occidental et pousser à une évolution du statu quo en sa faveur. L'analyse de Ricardo Fabiani, directeur du projet Afrique du Nord au sein de l'International Crisis Group, offre un éclairage précis sur les nuances linguistiques déployées par Rabat et leurs implications géopolitiques.
Depuis 2007, le Maroc multiplie les initiatives diplomatiques pour imposer le plan d'autonomie pour le Sahara comme cadre privilégié de règlement du conflit. Mais c'est surtout depuis 2020 et la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental par les Etats-Unis que les soutiens se sont accélérés sur les différents continents, même dans les régions qui étaient connues pour être majoritairement acquises à Alger (Afrique, Amérique latine)
Sur le fond, chaque essai transformé par le Maroc est célébré par Rabat comme une victoire diplomatique, mais c'est sur la forme que ce cache les détails, avec un lexique employé qui revêt une importance notable.
Un jeu de nuances pour soutenir le plan d'autonomie
Selon Ricardo Fabiani, Directeur du projet de recherche sur l'Afrique du Nord pour l'International Crisis Group, qualifier le plan de «solution la plus sérieuse et crédible» – formule déjà reprise par le Royaume-Uni, l'Espagne ou dernièrement le Portugal – constitue un «soutien appuyé à l'autonomie sans pour autant exclure d'autres options». Cette phraséologie a la particularité de ne pas reconnaître formellement la souveraineté marocaine sur le territoire, explique l'expert pour éviter de braquer Alger et le Front Polisario.
«Cette formulation n'anticipe pas la reconnaissance pleine et entière du Sahara comme province marocaine, mais elle marque une nette évolution par rapport aux positions neutres ou équidistantes du passé.»
Ricardo Fabiani
Vers la reconnaissance pleine : «la seule base»
En parallèle, Paris et Washington - à l'instar de nombreux pays arabes et africains avant eux- ont franchi un cran supplémentaire en qualifiant le plan d'autonomie de «seule base» pour la résolution du conflit. Cette formule impose l'exclusivité de l'option autonomie, tout en prévoyant implicitement ou explicitement la reconnaissance de la souveraineté du Maroc. Un tel glissement sémantique n'est pas anodin :
• Exclusion d'autres pistes : en fermant la porte à un référendum d'autodétermination sur lequel s'accrochent Alger et le Polisario, Rabat espère les contraindre à revoir leurs exigences.
• Reconnaissance implicite : en érigeant le plan d'autonomie en unique solution, les gouvernements occidentaux admettent, de facto, que le Sahara n'est plus un territoire non autonome ;
• Pression sur l'ONU : un tel consensus permettrait, selon Fabiani, «d'éliminer le Sahara occidental de la liste onusienne des territoires non autonomes, sapant ainsi le fondement légal du conflit».
«L'objectif est clair : faire basculer les positions d'Alger et du Polisario en jouant sur la sémantique, tout en normalisant la situation internationale du Sahara.»
Ricardo Fabiani
Réactions et équilibres régionaux
Pour Alger et le Front Polisario, les deux formules – «sérieuse et crédible» comme «seule base» – restent inacceptables, même si la première est perçue comme moins agressive. On se souvient du ton conciliant de la diplomatie algérienne vis à vis de Londres qui soutien désormais le plan d'autonomie marocain. A défaut de victoire diplomatique, Alger salue ce qu'elle considère les demi-défaute.
La dynamique diplomatique est indéniablement en faveur de Rabat. Chaque geste diplomatique s'interprète à l'aune des formules verbales déjà adoptées. Pour les observateurs, l'enjeu principal repose désormais sur la capacité de ces positions à se traduire en actes : ouverture de consulats dans les villes sahraouies (Laayoune et Dakhla) et soutien multilatéral à la mise en œuvre du plan d'autonomie.
En verrouillant la dimension juridique du conflit – à travers la suppression du Sahara de la liste onusienne –, le Maroc cherche à rendre «irrécupérable» toute remise en question future. Ricardo Fabiani insiste toutefois sur le fait que «la normalisation ne mettra pas fin aux tensions sur le terrain», mais qu'elle allègera durablement les contraintes politiques et médiatiques auxquelles Rabat a fait face jusqu'ici.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.