Service militaire : les nouveaux conscrits promis à des formations d'excellence    Morocco's PJD suffers landslide defeat in Fes    Vers une restriction des subventions aux partis impliqués dans des détournement de fonds    Le Maroc renforce son armée avec 500 Hummers américains    Cérémonie de signature de la « Convention cadre de partenariat » entre la « Société de productions biologiques et pharmaceutiques – BIOPHARMA » et « L'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II – IAV » au Salon de l'agriculture.    SIAM 2024 : CENTRALE DANONE SOULIGNE LES AVANCEES DU PROGRAMME « HLIB BLADI » POUR UNE AGRICULTURE DURABLE ET REGENERATIVE    Le Maroc est fortement engagé en faveur de la décarbonation du transport    Sadiki : "Le SIAM offre une occasion de faire rayonner l'expérience marocaine"    France-Amnesty International : Poursuite de l'«érosion» des droits humains    Une députée LFI convoquée par la police pour « apologie du terrorisme »    Palestine : Israël n'a fourni aucune « preuve » de liens « terroristes » avec l'UNRWA    L'épidémie du choléra s'aggrave dans le monde avec 25.000 nouveaux cas en mars, alerte l'OMS    Russie: Le vice-ministre de la Défense arrêté pour corruption présumée    Présidentielle US: Biden devancé par Trump dans la majorité des Etats clés    Armements en 2023 : -2,5% pour le Maroc, +76% pour l'Algérie    Officiel. Berkane remporte le match contre l'USMA sur tapis vert (0-3)    Itzer Trail annonce son retour pour une 6ème édition épique    Coupe du Monde Futsal Ouzbékistan 24 / Tirage des groupes: Les adversaires des Lions dévoilés le 26 mai prochain    Open national du Badminton : Clôture en apothéose de la première édition à Marrakech    Arbitrage / A .G. de l'Association des Anciens Arbitres Internationaux et Arbitres de Division Supérieure: M. Youssef Mabrouk reconduit pour un nouveau mandat    Tennis: Rafael Nadal « pas sûr de jouer à Roland-Garros », à un mois du tournoi    Exclusif : L'ambassadeur de Chine au Maroc raconte son expérience avec le football au Maroc    UNESCO: Lancement d'une initiative pour promouvoir les compétences numériques des alphabétiseurs au Maroc    Enseignement supérieur: le Maroc et la Pologne renforcent leur coopération    WIPO and Morocco discuss intellectual property for zellige    Sierra Leone reaffirms support for Morocco on Sahara despite Algerian pressure    Libyan envoy visits Morocco after meeting on alternative Maghreb bloc    Tanger : interpellation d'un individu pour atteinte aux systèmes de traitement automatisé des données numériques    Rétro-Verso : La fabuleuse Histoire du Royal Mansour de Casablanca    Le tourbillon rock-blues Zucchero arrive à Casablanca    Le Maroc présente ses atouts à la Hannover Messe, plus grand salon industriel au monde    Trafic aérien : plus de 6,8 millions de passagers en trois mois    La Libye remercie le Roi Mohammed VI pour le soutien du Souverain à la cause libyenne    SIAM : FILIERE M de Marjane Group au cœur de l'agriculture responsable (VIDEO)    INDH : Le Centre médico-psycho-social de Tit Mellil, un accompagnement pluridimensionnelle innovant    Programme « Villes Sans Bidonvilles »: Conditions de vie améliorées pour 334.000 familles    « Nouvelle UMA » : L'Algérie et la Tunisie isolées dans leur manœuvre    Gospel & Gnaoua aux couleurs d'une histoire africaine commune au sud des montagnes du Haut Atlas    2M TV : ElGrandeToto et Dizzy Dros jury d'une compétition 100% Rap    « Moroccan badass girl ». Le nouveau film de Hicham Lasri sort dans les salles nationales    Identification des besoins des populations : alliance entre l'INDH et l'ONDH    Nouvel hippodrome de Rabat : la SOREC choisit l'architecte Said Berrada    Sécurité : Hammouchi rencontre le Chef du service de sécurité de l'Etat du Qatar    Réunion africaine de haut-niveau sur la lutte contre le terrorisme: l'expérience du Maroc mise en avant à Abuja    Le dialogue social dans le secteur de la santé se poursuit et a permis de réaliser plusieurs revendications    L'ONMT enfile le tablier pour conquérir des parts de marché    Salon maghrébin du livre à Oujda : le best of de la 4e édition    Italian rock icon Zucchero to close Jazzablanca Festival    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Interview. Quand Nicolas Bedos raconte "La belle époque"
Publié dans Les ECO le 23 - 05 - 2019


Nicolas Bedos.
Cinéaste, comédien, écrivain
Avec «La belle époque», Nicolas Bedos signe un film d'une humanité rare. Rencontre avec une plume du cinéma français.
D'où vient cette nostalgie d'un passé que vous n'avez jamais connu ?
Je m'inspire beaucoup de mes proches, de ma famille, de moi. Je ne fais pas un cinéma autobiographique, je fais un cinéma condensé d'autobiographies multiples et variées. Ce n'est pas forcément mon père ou mon meilleur ami mais je me balade partout. Et cela fait longtemps maintenant que je sens un vertige générationnel. Un petit vertige qui concerne aussi bien ma génération que celle de mes parents. Ça va vite ! On est plutôt des progressistes pourtant. Je vois des gens qui était enclin au progrès, se retrouver dans des discours de vieux cons. Je suis entouré de littéraires qui sont effrayés de la disparition progressive du format papier. J'ai des goûts artistiques musicaux qui renvoient aux années 50, 60, 70. Même 80. Je suis un tout petit parfois étranger à mon époque. J'aurai eu la nostalgie des années 60 si je les avais vécues. Peut-être pas des années 40 parce que ce n'était pas gai ! (Rires). Les années 30 où il y eu le surréalisme, le jazz, les Américains à Paris…
Plus qu'une époque, c'est l'histoire d'une année de rencontres où revivre les moments heureux…
Oui. C'est un homme qui voulait retrouver une époque flatteuse pour lui. Il était plus beau, plus jeune où la femme qui l'aime l'aimait davantage ou du moins a-t-il ce sentiment. Je suis littéralement obnubilé par la peur pathologique du désamour. Ça me fait peur. J'ai peur de désaimer, ça m'est arrivé. Et d'être désaimé. Ça m'est arrivé aussi ! De cette désintégration du souvenir, des sentiments, dans certains couples. C'est assez classique mais moi j'en ai fait une obsession qui se balade dans ces deux films. C'est vrai. Les premiers moments, les premiers amours. Je tends parfois à vouloir les retrouver. Et ça me rend très fatiguant d'ailleurs. Quand j'aime, j'aime pour toujours.
Quels sont vos rapports avec Guillaume Canet sur un tournage ?
C'est un peu moi et c'est un peu lui. Il s'est inspiré de moi mais il y a mis du sien. On n'a pas le même rapport avec notre équipe. On a des défauts qui ne sont pas les mêmes. L'impatience par exemple. Je le sais parce qu'on partage la même script. En plus il y a ce rapport avec l'actrice, joué par Doria Tellier, qui est mon ex-compagne. Cela crée une mise en abyme assez tordue qui n'est pas pour me déplaire.
Pourquoi avoir choisi de ne pas jouer dans ce film ?
Je trouvais que le scénario était autofictionnel, que je craignais que cela fasse un peu pléonasme. Un peu mégalo même. Jouer le metteur en scène dans mon film que je mets en scène, c'est un peu trop. Je n'ai rien contre l'ambition et je ne suis pas obnubilé par le regard des autres mais mes producteurs m'ont dit : dangereux ! Et vous savez, en France, on reconnaît la légitimité d'un travail que lorsque les gens se concentrent sur une seule étiquette. Une fonction. Je ne voulais pas qu'il y ait de malentendu sur ma passion de la mise en scène. C'était une façon de dire : voilà je me concentre, je m'efface. Cela m'a permis d'être plus proche de mon équipe technique puisque, sur le film précédent, j'étais pris par autre chose. Je donnais des instructions très vite. Là, j'étais complètement avec eux.
Est-ce que c'est plus facile ou plus difficile de jouer avec des gens qu'on connaît ?
Les deux. Avec Guillaume, je pense que l'on s'est beaucoup amusés tous les deux, lui en jouant, moi en écrivant, à ironiser sur nos éclats de voix. Je ne vais pas rentrer dans la tête de mes acteurs, je pense que Guillaume a dû vivre des choses rock'n'roll sur plateau avec Marion sans faire de jeu de mot ! Je n'ai jamais parlé à Doria comme ça sur un plateau. Je ne hurle pas sur les acteurs. C'est une hyperbole de ce qui s'est passé. Dans le film, c'est une métaphore. C'était important pour moi de m'excuser de beaucoup de choses. Comme cette scène dans la baignoire où elle lui reproche de ne jamais être satisfait. Quand on connaît très bien quelqu'un, on est dans une insatisfaction supérieure à celle d'un réalisateur qui la découvrirait. Quand on partage des moments de vie et qu'en plus on travaille ensemble, on voudrait revoir reproduire ce sourire que l'on connaît par coeur. C'est très bien de jouer avec des comédiens que l'on connaît, on les pousse dans leurs retranchements, on connaît l'étendue de leur talent et en même temps, c'est très dur pour eux parce qu'on est plus exigeants.
Le choix des acteurs était une évidence ?
Oui, pour quelques-uns. Doria et Fanny, à l'écriture. J'ai écrit les rôles pour elles. Je voulais vraiment faire un film avec Fanny Ardant. Guillaume Canet et Daniel Auteuil, c'est venu très vite aussi. Je suis très sensible au fait qu'on m'aime bien et qu'on ait envie de travailler avec moi. Je trouve que cela fait gagner un temps fou sur un plateau. Un acteur qui a de l'estime pour un réalisateur ne va pas remettre en question tous ses conseils, toutes les directions qu'il va prendre. Parce qu'il les a souhaités. À la sortie de «M. et Mme Adelman», Guillaume a manifesté l'envie de travailler avec moi. Et comme il est excellent. Cela m'a paru très vite logique. Et Auteuil, c'était lui également. Pour plusieurs raisons : mélancolie, possibilité de drôlerie. Il a une fragilité et une douceur, qui a cette jeunesse retrouvée. Il l'a vécue intensément sur le plateau. Tout le monde s'est reconnu dans le film, tout le monde s'en est emparé. Fanny a été totalement dépassée par la scène finale, elle y a mis beaucoup d'elle, de souvenirs, de douleur personnelle. Pour quelqu'un qui aime que la vie se mélange à l'art, ce projet est magnifique pour moi !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.