«Nous tenons à féliciter nos collaborateurs, parce que nous enregistrons une année d'avance sur notre business plan 2007-2012», s'est réjoui lundi soir Mohamed Kettani, président directeur général d'Attijariwafa bank, à l'occasion de la conférence de présentation des résultats du groupe pour l'exercice 2011. Au-delà de la présentation des réalisations somme toute satisfaisantes durant l'année écoulée, l'évènement s'est surtout transformé en présentation des réalisations qui entrent dans le cadre du plan stratégique arrivé prématurément à son terme, à la grande satisfaction du top management de la filiale de SNI, et surtout des objectifs du nouveau plan stratégique à l'horizon 2015. Pour rappel, le plan 2007-2012 se donnait comme objectif d'asseoir la position de leader de la banque dans l'activité Retail, Corporate et Banque d'investissement, mais aussi de développer des services financiers adaptés à tous. Une année d'avance On compte parmi ces objectifs affichés en 2007, la mise en place de nouveaux standards au niveau de la qualité et du risque management, ou encore faire d'Attijariwafa un acteur de référence en Afrique. À en croire Mohamed Kettani, tous ces objectifs ont été largement atteints à fin 2011. Cela a amené les équipes de la banque à travailler sur le nouveau plan stratégique dès le premier semestre 2011. Ce travail, après quelques mois, s'est matérialisé dans un plan à horizon 2015. Il y est question de consolider la position de leader d'Attijariwafa bank au Maroc et surtout de «devenir la banque de référence sur les segments clientèle faiblement pénétrés», explique le PDG, qui fait allusion à la banque économique, à la finance alternative ou encore au créneau de la TPE. Pour le premier volet, ce développement se fera via le truchement de Wafa Cash, une entité qui a fait ses preuves en facilitant l'accès à de larges pans de la population non bancarisées aux produits bancaires de base. En ce qui concerne la finance alternative, Dar Assafa constitue la référence et Kettani insiste : «Nous irons encore plus loin, dès que la réglementation bancaire nous le permettra», faisant ainsi référence au travail d'élaboration d'un nouveau chapitre dédié à la finance islamique en cours au niveau de Bank Al-Maghrib. Pour la TPE, le produit «Rasmali» demeurera le vecteur de développement dans les prochaines années. En outre, le plan 2015 table sur l'amélioration des synergies entre filiales, «sans que cela ne se fasse de manière centralisée», tient à préciser Kettani. Le groupe Attijariwafa bank compte renforcer le maillage de son réseau et son développement en Afrique, tout en y déployant les différentes lignes de métiers du groupe. En attendant l'Algérie Cela aura l'avantage de se baser sur une mutualisation des moyens et de la promotion du Global Banking. Par ailleurs, l'émergence des marchés de présence et l'intégration régionale constituent des leviers de développement importants pour Attijariwafa bank et dans ce sens, la banque rappelle ses ambitions au Maghreb et notamment en Lybie et en Algérie. «Cela fait des années que le dossier de notre demande d'agrément est déposé à la Banque centrale algérienne», rappelle le patron du groupe. «Implanter une filiale en Algérie fait partie de nos objectifs à l'horizon 2015, mais si la Banque centrale algérienne reste sur sa position, nous n'y pouvons rien», précise Kettani. D'autre part, le groupe Attijariwafa bank compte capitaliser sur CFC pour asseoir sa position régionale, car, comme le défend Mohamed Kettani : «Le plus important pour nous est d'amener les PME marocaines à s'internationaliser, en leur apportant tout le soutien nécessaire dans les pays où nous sommes présents». Comprenez en Afrique, car comme chacun le sait désormais, Attijariwafa s'y est fait une place au soleil... L'Afrique, plus que jamais... L'Afrique contribue au PNB 2011 du groupe Attijariwafa bank à hauteur de 24%. La banque de détail à l'international accroît ainsi sa part dans la structure du PNB du groupe de 2 points par rapport à fin 2010. La toute nouvelle acquisition du groupe SCB Cameroun y est pour beaucoup, puisqu'elle se place au même niveau qu'Attijariwafa bank Maroc, +2,3%, dans la composition de la progression du PNB consolidé entre 2010 et 2011. Encore une fois, au-delà des chiffres, le parti pris du développement africain est entériné et se voit renforcé dans le nouveau plan stratégique. Et pour cause, le potentiel de développement est des plus importants et le groupe Attijariwafa veut même passer à la vitesse supérieure, en consolidant le maillage du réseau et en s'attaquant bientôt à l'Afrique anglophone. Toutefois, Mohamed Kettani tient à préciser : «Nous ne sommes pas dans une logique opportuniste. Nous travaillons plutôt à long terme, selon une feuille de route préétablie». Il explique même que ces équipes refusent beaucoup de propositions d'acquisition qui ne correspondent pas à la vision stratégique du groupe. «Nous ciblons des établissements qui se trouvent dans des pays amis du Maroc, des établissements à fort potentiel, mais où nous pouvons avoir le contrôle», étaye-t-il. Ce sont les trois conditions sine qua non à toute nouvelle acquisition. Par ailleurs, Kettani encense l'expérience accumulée ces dernières années sur le continent, dans un contexte difficile. «Nous avons appris à fermer et à rouvrir une banque sans dégâts», avance-t-il en faisant allusion à la filiale ivoirienne qui avait fermé durant tout un trimestre, mais qui a réussi à rattraper, voire à dépasser les prévisions. Même constat pour la Tunisie révolutionnaire, où le groupe a réussi à tirer son épingle du jeu en devenant la référence sur place en des temps troubles. Aujourd'hui, le groupe se tourne plus que jamais vers l'Afrique et entend améliorer sa position dans un continent ou il a été classé 6e groupe bancaire en 2011.