Dans le cadre de la coopération maroco-britannique, se tient, depuis hier à Mohammédia, la conférence régionale sur «les perspectives de l'enseignement supérieur dans la région MENA». La première journée de travail a connu l'intervention, en sa qualité de président de la séance d'ouverture de la conférence, de Lahcen Daoudi, ministre de l'Enseignement supérieur. À l'ordre du jour de cette conférence, une série de rencontres et d'ateliers de discussions réunissant des universitaires et présidents d'universités, des représentants des autorités gouvernementales et des chercheurs issus aussi bien du Maroc que de la Grande-Bretagne. Les rencontres au programme de cette conférence devraient s'articuler autour de 5 thématiques essentielles pour l'enseignement supérieur dans la région MENA, à savoir «débattre d'une vision commune à long terme, identifier et explorer le caractère central de la mondialisation et l'internationalisation de l'enseignement supérieur, placer l'emploi et l'employabilité au centre des stratégies nationales et régionales de la région MENA et préparer les étudiants pour un marché du travail en perpétuelle mutation», enfin «explorer et mettre l'accent sur le rôle de l'assurance qualité en rehaussant les normes et en répondant aux attentes des marchés à long terme». Tout un programme qui mobilisera au total cinq séances plénières de débats et 3 ateliers de travail. Pour la première journée de travail, la séance d'ouverture a connu la participation, en plus du ministre marocain de l'Enseignement supérieur, de S.E. Timothy Morris, ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc et Mme Amani Abou Zaid, représentante résidente de la Banque africaine de développement. Dans son allocution, le ministre marocain a tenu à rappeler «l'opportunité qu'offre cette rencontre multilatérale pour bien aborder l'avenir et définir les moyens et les mécanismes nécessaires pour renforcer le partenariat entre les différentes nations de la région MENA», précisant toutefois que «les pays de la région MENA sont appelés, plus qu'auparavant, à se munir d'audace et de courage pour prendre leurs entières responsabilités au sein d'un cadre de travail commun, uni, intégré et homogène, visant à établir une feuille de route claire et opérationnelle». Après avoir énuméré une série de réforme de l'enseignement supérieur, notamment sur les dix dernières, le ministre Daoudi n'a pas manqué de rappeler à l'assistance les défis qui restent à relever, au premier titre desquels ressortent « l'adaptabilité de l'enseignement au monde du travail, l'amélioration de la gouvernance de gestion du secteur universitaire, et celle de la problématique de la recherche scientifique et technologique», avec un accent particulier pour «les innovations essentielles pour le développement économique et social du Royaume». S'inscrivant dans cette vision globale de l'enseignement supérieur, Stephan Chan OBE, professeur de relations internationales à l'Université de Londres, a affirmé que «l'avenir de la région MENA réside dans l'éducation», et notamment dans les universités qui devraient être «indépendantes de l'Etat, représentatives du peuple, dans son rôle intermédiaire d'éducateur de la société». Il a rappelé enfin que la réussite universitaire est une question d'aspiration, comme celle émanant du printemps arabe, une façon de dire à l'assistance de ne pas rater le coche de «la révolution scientifique» dont dépend l'avenir des peuples de la région.