L'Agence nationale pour le développement de l'aquaculture (ANDA), créée en 2011 pour hisser le rang du Maroc sur l'échiquier des pays producteurs d'articles aquacoles, aura du pain sur la planche. Les professionnels attendent toujours que cette structure sectorielle contribue activement à la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière d'aquaculture. Ils attendent également la proposition de plans d'action spécifiques, en application des orientations données par la stratégie nationale du secteur, ainsi que le développement des échanges liés aux activités halieutiques, tant à l'export que sur le marché nationales. Encore faut-il que cette structure se dote de tous les moyens nécessaires, pour que le secteur puisse réellement entamer sa mue. L'aquaculture étant au stade embryonnaire, avec une production de 300 tonnes /an, elle reste insignifiante en termes de volume de production. En effet, un cadre juridique adéquat régissant le secteur est en préparation pour donner une meilleure visibilité aux investisseurs. Un appel d'offres a été d'ailleurs lancé pour le choix du prestataire devant élaborer les textes juridiques pour le compte de l'ANDA. Cette prestation devrait être assurée dans un délai de 9 mois, selon les conditions de passation des marchés de l'Agence. Il s'agira ainsi d'élaborer un cadre juridique devant permettre une gestion efficace du secteur aquacole, en partant d'un diagnostic de la situation existante, des spécificités techniques, juridiques et institutionnelles du secteur de l'aquaculture, de l'environnement marin et littoral du Maroc, d'une analyse approfondie de l'arsenal juridique existant et d'une compréhension parfaite des particularités socioéconomiques et des caractéristiques propres de l'activité aquacole. Ce diagnostic devrait couvrir également une analyse des clauses de conventions de concessions des fermes aquacoles en vue d'élaborer une convention type. Une comparaison avec des expériences régionales et internationales est également recommandée, pour pouvoir capitaliser sur les expériences des autres pays et en tirer des enseignements pertinents. Il faut dire que l'ANDA, appelée à faire de l'aquaculture une activité moteur et efficace pour soulager la pression halieutique qui s'exerce sur les stocks et en même temps satisfaire l'augmentation de la demande en produits d'origine aquatique, est en train de baliser le terrain à son lancement. Le secteur halieutique est jusqu'à aujourd'hui dominé par l'activité de pêche, qui assure une production annuelle, toutes espèces confondues, avoisinant un volume d'un million de tonnes, pour un chiffre d'affaires de 8,2 MMDH. D'ailleurs, au terme du 1e trimestre 2012, la production halieutique s'est redressée, enregistrant une hausse des débarquements augurant ainsi d'un retour à la normale de l'activité du secteur.