Malgré des réservations bien orientées pour l'automne, Accor s'est montré mercredi prudent pour 2012, en raison du manque de visibilité lié à la conjoncture et d'une dégradation plus marquée que prévu en Europe du Sud, entraînant une nette baisse du titre. Le quatrième groupe hôtelier mondial, premier au niveau européen, dit viser un résultat d'exploitation compris entre 510 et 530 millions d'euros pour cette année, à comparer à un consensus Thomson Reuters I/B/E/S de 533 millions. Accor avait réalisé en 2011 un résultat d'exploitation de 515 millions, en prenant en compte la cession de ses chaînes d'hôtellerie économique aux Etats-Unis, Motel 6 et Studio 6, pour 1,9 milliard de dollars (1,5 milliard d'euros environ) à un fonds de Blackstone Group. L'opération devrait être finalisée le 1er octobre. Face à ces prévisions jugées décevantes, l'action perdait 3,71% à 25,45 euros vers 9h55 ( mercredi) , accusant la troisième plus forte baisse du CAC 40 et sous-performant l'indice européen du tourisme et des loisirs, en recul de 0,5% seulement. Le titre reste en hausse d'environ 30% depuis le début de l'année. Le groupe, qui vise un record de 40.000 ouvertures de chambres à fin 2012, constate une bonne tendance sur les réservations d'automne, même si elles sont le plus souvent tardives. Accor dit ne pas avoir constaté de signe tangible d'inflexion de la demande à ce stade, après une activité restée soutenue durant l'été, conforme à ses attentes, excepté en Europe du Sud, où les revenus par chambre disponible continuent à baisser, malgré des niveaux déjà très bas. Stratégie «asset light» Accor mène une stratégie dite «asset light», visant à réduire progressivement la part de ses hôtels en location et en propriété, qui ne devraient plus représenter que 20% de son parc de chambres fin 2016, contre 44% actuellement. À cette échéance, Accor compte avoir 40% de ses chambres en franchise et 40% sous contrat de gestion directe. L'acquisition de la société australienne de management hôtelier Mirvac et le paiement d'un dividende exceptionnel ont toutefois contribué à accroître de 578 millions d'euros la dette nette consolidée, qui s'établit à 804 millions au 30 juin. Accor avait déjà annoncé en juillet un ralentissement de la croissance de son chiffre d'affaires au deuxième trimestre à 3,1% en données comparables, à 1,475 milliard d'euros, pénalisé par un calendrier défavorable et la performance en retrait de son hôtellerie économique.