Oui, les USA nous déçoivent, nous surprennent et nous révoltent même. Mais ne faut-il pas se poser les questions qui s'imposent et même qui fâchent ? La diplomatie marocaine n'a-t-elle pas failli ? La gestion du dossier ne mérite-t-elle pas une remise en question ? Les élites politiques n'ont-elles pas été vidées de leurs substances influentes à l'échelle internationale ? Les lobbyistes américains engagés par le Maroc ne devraient-ils pas être interrogés ? Ce sont autant de questions qui nous interpellent, tous autant que nous sommes, pour tenter de sortir du pétrin en moins d'une semaine. Mais de grâce, ne commettons pas les mêmes erreurs, qui nous ont toujours coûté cher. N'insultons pas les Américains comme nous l'avions fait avec le PP d'Espagne, alors dans l'opposition. Ne nous acharnons pas sur les USA comme cela a été le cas avec le PS de France, qui s'opposait alors à Sarkozy ! Agir de la sorte ne rend pas service à la justesse de la cause marocaine et ne nous attire pas non plus l'écoute et des Américains et d'autres pays alliés comme la France. Aujourd'hui, il est question de laisser place à la maturité et à la sagesse. En politique, il n'y a point de position irrévocable et puis les USA soutiennent toujours le projet d'autonomie proposé par le Maroc. Ne l'oublions pas, puisque c'est le socle pour nous de l'affaire du Sahara. Si le délégué américain à l'ONU a fait une proposition à l'encontre des intérêts du Maroc, il nous faut agir dans un sens constructif pour rattraper le temps perdu, en nous rapprochant de leaders internationaux amis et en activant davantage nos réseaux lobbyistes aux USA, qui malheureusement ont montré leurs limites ! Enfin, les Marocains doivent certes rester vigilants, mais aussi sereins de par leur solidarité et par la solidité de leur dossier. Une priorité néanmoins s'impose. Il faut communiquer rapidement et adroitement avec les membres du club des pays «amis du Sahara marocain», notamment la France. Le choix des messages et des communicateurs constitue déjà la moitié du gain de la bataille.