La récente réunion du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS) a révélé plusieurs constats cruciaux pour notre économie. En 2023, malgré les tensions géopolitiques et les conflits internationaux, le Maroc a démontré une résilience remarquable avec une croissance de 3,4%, contre 1,5% en 2022. Une dynamique toutefois menacée par des prévisions de croissance abaissées à 2,8% en 2024, avant une possible reprise à 4,5% en 2025, principalement grâce aux secteurs non agricoles. Malgré la robustesse de notre secteur bancaire et la résilience des assurances, l'augmentation des créances en souffrance, à 8,8% fin mai 2024, donne matière à réfléchir sur la stabilité financière à long terme. Dans le secteur des assurances, la croissance ralentit, surtout dans la branche vie, et les régimes de retraite continuent de faire face à des défis financiers majeurs. Cela souligne l'urgence de réformer et d'améliorer les infrastructures de nos marchés financiers, tout en procédant à des refontes structurelles, comme la création d'un système de retraite à deux pôles et la restructuration des finances publiques. Ajoutons à cela la nécessité de remédier à la faible production agricole par la diversification, l'investissement dans l'innovation et les technologies vertes, ou encore le renforcement des infrastructures logistiques. Bien évidemment, la promotion d'un environnement favorable à l'investissement, en vue d'attirer les capitaux étrangers, demeure tout aussi important pour booster la machine économique. Tout cela pour dire que le Maroc est à un tournant décisif. La trajectoire future de sa croissance et de sa résilience dépend des choix politiques et économiques qui seront opérés. Meriem Allam / Les Inspirations ECO