À la faveur du changement de gouvernance, Maroc Telecom adopte un ton plus ouvert dans le dialogue avec ses salariés, en particulier les retraités. Plusieurs signaux adressés aux syndicats laissent entrevoir des avancées notables, avec à la clé des améliorations attendues en matière de conditions de travail, de couverture sociale et de perspectives de carrière. L'arrivée de Mohamed Benchaaboun à la tête de Maroc Telecom marque une évolution sensible dans la gestion des relations sociales en interne. En s'écartant d'une culture managériale souvent perçue comme verticale, le nouveau président-directeur général multiplie les signaux d'ouverture envers les représentants du personnel. Depuis sa nomination, plusieurs rounds de dialogue ont été engagés avec les syndicats, avec à la clé des avancées attendues en matière de conditions de travail, de couverture sociale et de perspectives de carrière. Dans cette logique de réengagement social, récemment initié par la direction générale, celle-ci a également revu les conditions d'accès au service de transport sanitaire dédié aux retraités du groupe et à leurs ayants droit, conjoints et enfants à charge compris. Une série de mesures a été actée dans une note interne datée du 29 avril, marquant une inflexion dans la gestion des prestations sociales à destination des anciens salariés (voir encadré). Le timing de cette note ne doit rien au hasard. Il intervient une semaine à peine après une rencontre importante tenue à Casablanca entre la direction et les principaux syndicats. L'initiative s'inscrit ainsi dans une stratégie plus large visant à renforcer la cohésion sociale au sein du groupe, à travers une série de mesures destinées à renouer un lien privilégié avec les anciens salariés. Culture de l'entreprise Cette démarche cherche à restaurer le dialogue social sans pour autant déroger à la discrétion caractéristique du groupe. Il s'agit, in fine, de renouer avec une culture d'entreprise où la stabilité sociale était perçue comme un levier de performance durable. Selon nos sources, cela préfigure probablement d'autres évolutions similaires dans les prochains mois, à mesure que que se structure l'équipe managériale autour de Benchaâboun, avec une attention particulière portée aux dimensions sociales de l'entreprise. Dans les rangs du personnel, ces premiers signaux, accueillis avec prudence, suscitent des attentes concrètes. Les salariés espèrent, notamment, une revalorisation des prestations dans les centres estivaux, jugées insuffisantes au regard des standards d'un groupe de cette envergure. D'autres revendications concernent l'accès aux gratuités sur les offres télécoms de l'opérateur, considéré par certains, comme «un minimum de reconnaissance». Ces doléances contrastent avec une époque où les collaborateurs pouvaient bénéficier de conditions préférentielles pour l'achat d'actions Maroc Telecom. Une politique interne aujourd'hui révolue, mais dont le souvenir alimente, en creux, les aspirations à une amélioration plus consistante des avantages sociaux. Un geste concret en direction des anciens salariés Actée dans une note interne datée du 29 avril 2025, la refonte du dispositif de transport sanitaire au sein de Maroc Telecom s'applique désormais aux retraités et à leurs ayants droit. Le plafond de remboursement des frais liés aux ambulances médicalisées est fixé à 20.000 dirhams par an, contre la signature d'une reconnaissance de dette. Jusqu'à 48 interventions annuelles sont couvertes, sous réserve d'une justification médicale. Pour les évacuations à l'étranger, le plafond est relevé à 30.000 dirhams, conditionné par une attestation délivrée par un praticien marocain. La note mentionne aussi une aide administrative en cas de décès à l'étranger, ainsi qu'une prise en charge des frais liés à l'obtention de certificats d'assurance voyage, dans la limite de 92 dirhams par certificat. Ayoub Ibnoufassih / Les Inspirations ECO
