La baignade dans les lacs de barrage continue de faire des victimes chaque été au Maroc. Dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, les autorités ont lancé mardi une nouvelle campagne de sensibilisation destinée à prévenir ces drames. À l'approche des grandes chaleurs, l'Agence du bassin hydraulique du Loukkos (ABHL) a donné le coup d'envoi d'une opération de communication ciblée, sous le mot d'ordre évocateur : «Evitez de nager dans les barrages, avant que l'un d'entre nous ne soit porté disparu». Objectif : alerter la population, notamment les plus jeunes, sur les risques que présente la baignade dans les retenues d'eau, souvent perçues à tort comme des espaces de loisirs. La première phase de cette campagne a été inaugurée au lycée Abderrahim Bouabid de M'diq, en partenariat avec l'Académie régionale d'éducation et de formation (AREF) de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Elle cible en priorité les élèves des établissements scolaires ainsi que les participants aux manifestations culturelles des zones proches des barrages. Des risques souvent méconnus Dans un communiqué, l'ABHL rappelle que cette initiative s'inscrit dans le cadre d'un programme récurrent de prévention. Chaque été, des noyades sont à déplorer dans les lacs des barrages de la région, au nombre de quatorze, en dépit des multiples alertes lancées par les autorités. «Ces espaces ne sont pas aménagés pour la baignade. Leur profondeur, la présence de courants imprévisibles et les variations de température de l'eau rendent toute immersion dangereuse, même pour de bons nageurs», ont expliqué les intervenants lors de la séance inaugurale. Ils ont également mis en garde contre des risques moins visibles : sols instables, pièges végétaux, équipements hydrauliques immergés, etc. Les organisateurs insistent sur la nécessité d'installer, dès le plus jeune âge, une culture de la prévention dans les zones concernées. Une conscience collective qui passe, selon eux, par une information claire, accessible et régulière. «La baignade en milieu naturel non surveillé n'est jamais sans danger. Il est impératif de proposer des alternatives sûres, notamment dans les périodes de forte chaleur», ont-ils martelé. Une deuxième phase sur le terrain Prévue pour le 23 juin, la seconde étape de la campagne se déploiera au plus près des populations rurales. Des tournées de sensibilisation sont programmées dans les marchés hebdomadaires, les centres ruraux et les douars situés à proximité des barrages relevant du ressort de l'ABHL. L'objectif est de toucher un public plus large, parfois éloigné des canaux de communication institutionnels. En mobilisant les communautés locales et en misant sur une approche pédagogique, l'Agence entend réduire durablement le nombre de victimes. Une démarche d'autant plus nécessaire que les épisodes de canicule, de plus en plus fréquents, accentuent la tentation de se rafraîchir dans des zones à haut risque.
