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Khalid Mrini : "Dès septembre, nous postulerons au full membership de l'IIHF"
Publié dans Les ECO le 26 - 06 - 2025

Président fondateur de la Fédération royale marocaine de hockey sur glace (FRMHG)
Au Maroc, le football est omniprésent, et les Lions de l'Atlas sont de véritables ambassadeurs du sport, toutes sensibilités confondues, surtout après leur épopée au Qatar, et à l'approche du Mondial 2030 historique qui sera coorganisé avec l'Espagne et le Portugal. Dans l'ombre du sport roi, plusieurs disciplines entendent placer le Maroc sur une carte. Parmi celles-ci, le hockey sur glace qui a fêté cette année ses 20 ans d'existence au Maroc. Une histoire faite de passion et de sacrifices que nous raconte Khalid Mrini, président fondateur de la Fédération royale marocaine de hockey sur glace.
Il y a 20 ans, l'histoire du hockey sur glace débutait au Maroc. Et vous étiez à la genèse de ce conte qui continue de s'écrire...
Les débuts ont été très difficiles. Mon frère et moi avons lancé le hockey sur glace à l'ouverture de la patinoire au centre commercial Megamall de Rabat en 2005. Nous étions déjà impliqué dans ce sport au Canada où mon frère jouait.
L'ouverture de la patinoire nous a offert l'opportunité de faire découvrir ce sport ici au Maroc. Au départ, personne n'y croyait vraiment. Que ce soit notre entourage ou les journalistes, et même le ministère des Sports. Pour tous ces gens, c'était quelque chose d'utopique. Mais impossible n'est pas marocain ! Nous avons, avec quelques jeunes, persévéré malgré les difficultés.
Et, aujourd'hui, le Maroc dispose d'une équipe nationale en bonne et due forme. Vous rappelez-vous des premières sorties à l'international ?
Dès 2006, nous avons amené des jeunes au Tournoi international de hockey pee-wee de Québec, qui est la plus importante compétition pour mineurs dans le monde. Ça a été l'attraction de ce tournoi. Vous imaginez... Ces jeunes avaient commencé à apprendre à patiner et à jouer au hockey entre avril et mai 2005.
Six ou huit mois après, ils se retrouvaient au Canada sur une vraie patinoire avec des vrais spectateurs. C'était un exploit. Une autre chose dont je suis fier, c'est que le Maroc a été le premier pays africain, arabo-musulman, à participer à ce tournoi-là.
Normalement, c'est réservé pour les Etats-Unis, le Canada, les pays nordiques. C'était un moment particulièrement chargé en émotion pour moi, car j'avais assisté à ce tournoi en 1983, dans cette patinoire mythique, lorsque je vivais au Canada à l'époque. J'avais promis à l'époque qu'un jour j'y mettrais le drapeau marocain. Alors en 2006, j'ai réalisé mon rêve. J'ai accroché le drapeau marocain aux côtés de ceux des grandes nations de hockey que sont la Suisse, les Etats-Unis, la Norvège, la Finlande, etc. La boucle était bouclée.
Et avec les séniors ?
En 2008, nous avons participé à la Coupe du Président à Abou Dhabi. Nous n'étions encore ni fédération ni rien du tout. Il y avait les Emirats Arabes Unis, le Koweït, le Maroc et l'Algérie. Nous y sommes allés avec une équipe composée de Marocains résidant à l'étranger.
Ça a été toute une aventure ! Comme nous démarrions à peine, et qu'il n'y avait pas des seniors de bon niveau ici au Maroc. Nous avons commencé à faire un peu de communication sur les réseaux sociaux. Puis un journal à Montréal a parlé de nous, et c'est ainsi que des joueurs marocains ont commencé à nous contacter de France, du Canada, de Suisse… Nous avons réuni un groupe et participé au tournoi. Notre équipe a remporté la Médaille de bronze.
Comment avez-vous réussi à structurer ce sport ici au Maroc ?
C'est le fruit d'un travail de longue haleine. À nos débuts, en 2005, nous avons ouvert la toute première école de hockey sur glace en Afrique. L'association qui allait devenir la Fédération royale marocaine de hockey sur glace a été créée en 2009. Nous avons intégré la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF) dès 2010. Mais avant la création de la fédération, nous avons commencé par effectuer des initiations dans des écoles, des associations à but non lucratif, des orphelinats.
Cela nous a permis d'apprendre le hockey à pas mal de jeunes. C'était du win-win : les jeunes pouvaient pratiquer un sport nouveau et s'amuser, et, nous, nous pouvions découvrir des talents. En 2016, l'association est devenue officiellement la Fédération royale marocaine de hockey sur glace. Il y a eu dès lors des équipes à Casablanca, Mohammédia, Kénitra, Agadir Salé et Rabat.
Au vu des péripéties que vous avez traversées, peut-on dire aujourd'hui qu'il y a une culture du hockey sur glace au Maroc ?
Oui, absolument ! Je peux même vous dire que nous recevons tans de sollicitations que nous sommes obligés de refuser des inscriptions, dans la mesure où, pour l'instant, nous sommes limités en termes d'infrastructures. La seule patinoire dont nous disposons mesure 800 mètres carrés. C'est la moitié d'une patinoire conventionnelle. Mais grâce à Sa Majesté, le Premier sportif, nous aurons bientôt une nouvelle patinoire aux normes.
Pourquoi refuser des inscriptions alors qu'on essaie de développer le sport ?
On ne peut pas. Parce que je ne peux pas inscrire le jeune et ne pas le faire jouer. Comme je l'ai mentionné plus tôt, il y a la contrainte de l'infrastructure. Si vous mettez beaucoup de personnes sur la glace, ils ne vont pas patiner. Ils vont se rentrer dedans. Nous avons essayé d'adapter la patinoire du Morocco Mall à la pratique du hockey, mais elle est surtout compatible avec le patinage ludique.
Qu'est-ce qui séduit tous ces jeunes dans le hockey ?
Vous savez, contrairement à d'autres disciplines, ce n'est pas un sport redondant. C'est un sport complet. Il y a tout qui fonctionne : le mental, le physique, le skill. Par exemple, un jeune qui souhaite faire du karaté ou du taekwondo pour se défouler, avec le hockey, il peut. Ceux qui sont portés sur la musculation, s'y retrouvent aussi. L'équipement, c'est un minimum de 20-25 kilos.
Pour le gardien de but ça peut aller jusqu'à 50. Durant les matches, les joueurs font circuler une rondelle à 50 ou 60 km par heure, voire jusqu'à 150 ou 200. Ce qui implique donc de rester concentré. De plus, les parties se jouent à cinq contre cinq dans un espace relativement confiné, ce qui implique une grosse débauche d'énergie, et permet donc de travailler son endurance.
Est-ce que de façon générale, le hockey est un sport qui est accessible au Maroc ?
Oui. Tout le monde pensait au départ que c'était un sport de snob, de riche. Nous l'avons rendu accessible. Il faut rappeler que lorsque nous démarrions, nous sommes allés chercher des jeunes – pour la plupart d'origine modeste – que nous avons équipés. J'aimerais ici, rendre hommage à nos partenaires, l'IIHF et la fédération française qui nous fournissent régulièrement de l'équipement que nous redistribuons.
Malgré son histoire relativement récente avec le hockey sur glace, le Maroc essaie de se positionner sur la carte du monde de ce sport…
En effet. En 2016, nous avons organisé le premier championnat d'Afrique. C'était dans le cadre des festivités de la Fête du Trône. Il y avait le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et l'Egypte. Radio-Canada, qui est la chaîne d'Etat canadienne, en a même fait l'ouverture de son journal principal ce jour-là à 18 h. C'était une immense joie, car une partie du travail mené au niveau de la FRMHG consiste aussi à promouvoir le pays.
Entre l'introduction du hockey sur glace au Maroc (2005) et la création de la fédération (2016). Il s'est écoulé plus d'une décennie. Pourquoi ça a pris autant de temps de mettre sur pied ?
On ne croyait pas en nous. Je ne peux pas dire que je n'ai pas essayé. Mais les décideurs d'antan ne voulaient rien savoir. Cependant, en 2012, il y a eu un ministre qui a cru en notre projet. S'il était resté, je pense que le hockey marocain serait beaucoup plus avancé qu'aujourd'hui.
Malheureusement, lorsqu'il a quitté le gouvernement, le projet a commencé à dégringoler. Mais nous avons tenu. Ça nous faisait du bien d'y croire et de travailler. Finalement, c'est en 2016 qu'il y a eu un changement dans les sports au Maroc. Nous avons à nouveau trouvé une oreille attentive qui a cru en nous et qui nous a encouragés. C'est ainsi que nous avons créé la fédération.
Vu les difficultés structurelles du hockey sur glace au Maroc, une professionnalisation de la discipline ne semble envisageable qu'à très long terme...
Non et je ne peux pas mentir aux jeunes. Mais avec la nouvelle patinoire de Rabat, qui sera achevée avant 2026, nous allons pouvoir franchir un cap. En effet, avec cette nouvelle infrastructure, notre programme, et le soutien de nos partenaires, dont l'IIHF et le Comité national olympique marocain qui nous suit de très près, beaucoup de choses vont se mettre en place.
D'ailleurs, dès le mois de septembre, nous allons soumettre une demande pour devenir membre à part entière (full member) de la Fédération internationale où nous sommes jusqu'à présent membre associé. Grâce à Sa Majesté, nous aurons donc une patinoire aux normes, ce qui est l'un des critères à remplir pour participer aux Jeux olympiques, ou aux Championnats du monde. Nous allons commencer dans le groupe 4 (quatrième échelon).
Sachant que le hockey n'est pas encore très développé au Maroc, la sélection se repose énormément sur les MRE...
On peut le voir ainsi, mais vous savez, pour moi personnellement, il n'y a pas de distinction entre Marocains du Maroc et Marocains résidant à l'étranger. J'en ai fait partie plus de 40 ans, donc je sais ce que c'est. Mais il faut commencer à la base. Nous avons des juniors ici, nous avons des seniors aussi.
En janvier 2023, nous avons participé à un championnat à Kazan (centre de la Russie) avec des joueurs locaux marocains, des seniors, et nous avons remporté une médaille là-bas. Nous avons également gagné les trophées du meilleur défenseur et du meilleur gardien avec des joueurs de notre terroir, pour ainsi dire. Il y a beaucoup de fierté là-dedans.
Quel cap de progression a été fixé pour les prochaines années ?
Un cap qui a été fixé par rapport aux 10 ans qui seront complétés et par rapport aux années à venir ?
Avec la nouvelle patinoire, nous aurons l'infrastructure pour préparer nos équipes pour les championnats mondiaux. Il faut dire que les championnats mondiaux catégorie 4, ça ne s'applique pas juste aux seniors.
Et puisque le hockey est une discipline olympique, nous aimerons envisager les prochaines olympiades. Je ne dis pas que nous allons déjà gagner la médaille d'or, mais l'objectif, à court terme, c'est déjà de participer aux éliminatoires. Je pars toujours du principe que le Maroc, on le retrouve toujours là où on ne s'y attend pas du tout. Et on l'a prouvé avec l'introduction du hockey sur glace. On travaille en silence.
Rappelons que le Maroc a organisé les premières Coupes d'Afrique de hockey sur glace sans le statut de full member au sein de l'IIHF. Ça en dit long sur la confiance que place la fédération internationale dans le développement de la discipline dans le Royaume...
Effectivement. Pour la petite histoire, lors de cette première coupe d'Afrique que nous avons organisée, l'IIHF avait dépêché son trésorier général pour assister aux rencontres, Luc Tardif, qui est aujourd'hui... le président de l'instance ! Notre fédération n'existait officiellement que depuis cinq mois. Par contre, ça faisait six ans que nous étions membre (associé, ndlr) de l'IIHF, contrairement à l'Egypte, la Tunisie, et l'Algérie qui n'étaient pas affiliées à l'époque.
Comment voyez-vous ce sport dont vous êtes passionné évoluer dans les années à venir ?
Je le vois rayonnant, parce que je suis entouré de personnes qui ont appris à aimer le hockey. Le hockey ce n'est pas uniquement moi, c'est une équipe, ce sont des joueurs, ce sont des membres fédéraux, ce sont des parents, c'est vraiment un ensemble.
Et ce qui me met en confiance, c'est que surtout, vraiment surtout, depuis l'annonce l'année dernière de la patinoire, tout le monde veut s'impliquer, pour participer à cette fabuleuse histoire. Ce ne sont pas des gens qui veulent s'impliquer pour des questions d'argent. Donc ma vision globale elle est positive. Il faudrait aussi que les décideurs continuent de nous accompagner.
Darryl Ngomo / Les Inspirations ECO


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