Pour répondre aux besoins massifs des chantiers de 2030, l'IFMBTP de Fès accélère son développement. Après avoir diplômé sa première promotion, l'institut confirme un projet d'extension de 14 MDH, qui portera sa capacité à 300 places afin de renforcer le capital humain stratégique du BTP. Face à une tension croissante sur le marché du travail du BTP et à l'approche de chantiers nationaux d'envergure, la question du capital humain qualifié devient un enjeu économique de premier plan. En réponse directe à cette problématique, l'Institut de formation aux métiers du bâtiment et des travaux Publics (IFMBTP) de Fès vient de célébrer la sortie de sa première promotion. Cet événement, qui marque la concrétisation d'un partenariat public-privé stratégique, est doublé par l'annonce d'un projet d'extension visant à augmenter significativement la capacité de l'institut pour sécuriser les besoins futurs du Royaume. Une première réponse concrète à une demande critique du marché La cérémonie a consacré la mise sur le marché de 72 techniciens spécialisés, immédiatement opérationnels dans des filières à forte demande (topographie, techniques de laboratoire, métré et menuiserie aluminium). Cette première cohorte, composée à 54% de femmes, représente une première injection de compétences ciblées pour un secteur en quête de profils techniques. Pour Abdelfetah Sahibi, Secrétaire général au ministère de l'Equipement et de l'Eau, ces lauréats constituent «le maillon central qui contribue à la réalisation et au succès des projets structurants du pays», soulignant que la création de l'institut s'inscrit dans une stratégie gouvernementale visant à «combler le déficit en ressources humaines qualifiées», une condition sine qua non pour soutenir la dynamique des grands chantiers et améliorer la compétitivité de l'économie nationale. Un modèle de gouvernance agile pour garantir l'adéquation formation-emploi La pertinence de l'IFMBTP réside dans son modèle de gouvernance innovant, fondé sur un Partenariat public-privé (PPP). Comme le souligne Mohamed Mahboub, président de la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics (FNBTP), l'initiative est née d'un projet «conçu pour répondre aux besoins du secteur» et porté par la fédération elle-même. Financé en partie par le fonds Charaka de l'Agence MCA-Morocco, le projet a été supervisé par le ministère de l'Equipement et géré en mode délégué via une société anonyme dédiée, «IFNBTP.SA». Ce montage garantit une agilité et une connexion permanente avec les réalités des entreprises, assurant ainsi une meilleure employabilité des diplômés et une offre de formation continue adaptée aux évolutions technologiques du BTP. Un projet d'extension pour sécuriser les chantiers de 2030 Loin de se satisfaire de cette première réussite, les partenaires du projet regardent déjà vers l'avenir. Face à des besoins qui se comptent en milliers de profils qualifiés chaque année, notamment dans la perspective de la Coupe du monde 2030, la formation n'est plus «une option, mais une condition de réussite», martèle Mahboub. L'ambition est donc de faire passer la capacité d'accueil de l'institut de 180 à 300 places d'ici 2027. Ce projet d'extension a déjà été voté par le Conseil de la région Fès-Meknès lors de la dernière session de juillet pour un cofinancement de 14 MDH. Cette montée en puissance planifiée positionne l'IFMBTP non plus comme un simple centre de formation, mais comme un investissement stratégique visant à garantir la livraison des infrastructures futures du Maroc en sécurisant le capital humain. Mehdi Idrissi / Les Inspirations ECO