Une performance exceptionnelle s'annonce. La production de dattes devrait atteindre 160.000 tonnes lors de la campagne 2025-2026. Il s'agit d'une hausse de 55% par rapport à la campagne précédente et du niveau le plus élevé de l'histoire du Maroc. La filière signe ainsi un exploit au vu des contraintes climatiques des dernières années. La production nationale de dattes devrait augmenter de plus de moitié lors de la campagne 2025-2026. Selon les estimations du ministère de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, annoncées à l'occasion de la 14e édition du Salon international des dattes au Maroc (SIDATTES), la production prévisionnelle atteindrait 160.000 tonnes, soit une hausse de 55% par rapport à la campagne précédente ! Il s'agit d'un record historique et de la performance la plus élevée jamais enregistrée au Maroc. Elle s'explique, selon le ministère de tutelle, par des conditions climatiques favorables au développement de la culture phoenicicole, particulièrement à Drâa-Tafilalet. Cette région «demeure la principale zone de production, avec une contribution de 76% au niveau national, suivie des régions de Souss-Massa et de l'Oriental à hauteur de 11% chacune». La filière a ainsi bénéficié des températures hivernales clémentes enregistrées dans ces zones. Ce qui a permis aux palmiers dattiers de dissiper leur stress thermique. Par ailleurs, «la période chaude prolongée, conjuguée aux précipitations survenues durant les mois de mars et avril (coïncidant avec le stade de floraison) a favorisé la nouaison et la maturation des fruits», explique le ministère. Le rôle que joue le palmier dattier comme pilier économique, social et environnemental pour le Maroc n'est plus à démontrer. La filière génère un chiffre d'affaires annuel avoisinant 2 MMDH. Côté emploi, elle crée environ 3,6 millions de journées de travail chaque année. Près de 2 millions de Marocains en dépendent pour leurs moyens de subsistance. Elle contribue activement à freiner l'exode rural dans les zones oasiennes. Par ailleurs, le secteur préserve un savoir-faire ancestral transmis de génération en génération. Il valorise ainsi un patrimoine culturel reconnu au niveau international. Sur le plan environnemental, le palmier dattier crée un microclimat propice au système agricole oasien et joue un rôle clé dans la lutte contre la désertification. Selon le ministère, les efforts déployés dans le cadre du Plan Maroc vert, puis de la stratégie Génération Green 2020-2030, ont eu un effet positif sur cette filière. Il en veut pour preuve la hausse de la superficie dédiée au palmier dattier : 69.490 hectares en 2025 contre 50.900 hectares seulement en 2008, soit une progression de plus de 36%. Cette période a été caractérisée aussi par une hausse significative de la production. La récolte a ainsi bondi de près de 77%, pour atteindre 160.000 tonnes en 2025. Une performance qui confirme le dynamisme et la résilience de la filière dans un contexte marqué par des contraintes climatiques et hydriques au cours des dernières années. SIDATTES 2025, l'édition de la gestion durable de l'eau Le Salon international des dattes au Maroc (SIDATTES) témoigne du développement du secteur. Sa 14e édition s'est ouverte le 29 octobre à Erfoud, sous le thème «Gestion durable des ressources hydriques : base de développement du palmier dattier et des oasis». Placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cette édition réunit plus de 230 exposants et prévoit d'accueillir 90.000 visiteurs. Le salon, déployé sur 40.000 m2, s'articule autour de sept pôles dédiés à la filière phoenicicole et à l'agriculture oasienne. Le salon constitue un carrefour d'échanges et de partenariats. Au menu, un forum de l'investissement par l'Agence pour le développement agricole et le Crédit agricole du Maroc, axé sur le développement responsable du palmier dattier ainsi qu'une journée scientifique portée par l'INRA, l'ANDZOA, la FAO et l'ICARDA pour l'exploration des solutions d'adaptation face au changement climatique. En marge du salon, le ministre de l'Agriculture, Ahmed El Bouari, a visité un projet hydro-agricole innovant à Maktaa Sfa. D'un coût global de 85,23 MDH, ce projet vise le transfert des eaux de crues de l'Oued Gheris vers le lac Merzouga. Il profitera à 6.770 habitants et permettra l'irrigation de 1.194 hectares dans les communes de Rissani et Taous. Par ailleurs, une convention de partenariat a également été signée entre l'ANDZOA, l'INRA et l'OADA. Dotée d'un financement de 200.000 dollars, elle vise à renforcer la recherche, la valorisation des ressources locales et la création d'activités génératrices de revenus dans les oasis. Abdelhafid Marzak / Les Inspirations ECO