Réunis samedi, les participants à la neuvième édition du Forum «Tanger, ville durable» ont examiné les voies de traduction de la stratégie régionale bas carbone en projets urbains concrets à l'horizon 2040. Dans une ville engagée depuis plusieurs années dans la transition écologique, cette rencontre a rassemblé plus d'une centaine d'acteurs – élus, responsables publics, experts, universitaires et représentants de la société civile – autour d'un objectif commun : transformer une vision stratégique en réalisations palpables. Organisé par l'Observatoire pour la protection de l'environnement et des monuments historiques (OPEMH), le forum se voulait un espace d'échanges sur les innovations urbaines capables d'allier développement territorial et réduction des émissions. Les discussions se sont articulées autour du thème «Tanger vers un horizon durable : quelle innovation urbaine alliant développement et réduction des émissions ?», mettant en exergue les leviers nécessaires pour accélérer la transition climatique dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Une stratégie régionale en voie d'opérationnalisation Au cœur des travaux, les intervenants ont décrypté la feuille de route de la stratégie bas carbone régionale, identifiée comme un catalyseur d'innovation au service d'un développement intégré. La gouvernance de l'innovation urbaine, l'activation des mécanismes de financement, la place de la recherche scientifique et de la formation, ainsi que l'implication de la société civile ont constitué autant de dimensions structurantes débattues. Les participants ont également insisté sur la nécessité de renforcer la résilience des populations urbaines vulnérables face aux effets du changement climatique, un enjeu désormais central dans les politiques locales d'aménagement. Cette neuvième édition a été marquée par la présentation d'expériences pratiques et l'organisation d'ateliers thématiques portant sur quatre axes : «urbanisme à émissions nulles», «énergie des bâtiments», «économie circulaire» et «résilience urbaine». Ces sessions visent à identifier des projets modèles transposables au niveau local pour constituer la première génération d'actions bas carbone. Selon les organisateurs, ce forum accompagne l'achèvement de la feuille de route opérationnelle de mise en œuvre de la stratégie régionale, fruit d'un processus participatif impliquant collectivités, services déconcentrés, secteur privé, universitaires et tissu associatif. Pour Abdelaziz Jennati, président de l'OPEMH, cette édition «marque un passage vers la phase de mise en œuvre et d'évaluation» du contenu de la stratégie régionale bas carbone. Il souligne que le forum, initialement simple plateforme de dialogue, «est devenu une force de proposition» soutenant les politiques locales dans les domaines de l'urbanisme durable, de la réduction des émissions et de la protection des ressources naturelles. L'événement s'impose désormais comme un lieu influent dans la construction du débat public sur les défis environnementaux et climatiques de Tanger. Une dynamique de fond engagée depuis 2016 La tenue du forum s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale bas carbone 2050 et des engagements climatiques du Maroc, dans un contexte international où l'accélération des dérèglements climatiques impose aux territoires des réponses plus rapides et plus structurées. Elle s'aligne également sur les orientations du Nouveau modèle de développement, qui érige la transition écologique en levier majeur du développement économique et social. Les objectifs opérationnels du forum portent sur le partage de la stratégie régionale avec les acteurs urbains, l'identification de projets pilotes dans les secteurs prioritaires, la définition des feuilles de route 2026-2030 et la mobilisation d'un partenariat élargi pour faire de Tanger une ville bas carbone. Depuis 2016, l'OPEMH mène un travail continu pour ancrer une culture de durabilité et associer l'ensemble des parties prenantes à la réflexion sur l'avenir urbain de Tanger. Par son approche participative et transversale, le Forum «Tanger, ville durable» contribue désormais à structurer les choix stratégiques d'une ville confrontée à des défis climatiques croissants, mais résolue à inventer de nouveaux modèles d'aménagement et de résilience.