Directeur général SEMS by E-solution Processus peu structurés, résistances humaines et manque d'intégration freinent encore la digitalisation des achats au Maroc. Pour Abdelilah El Attari, directeur général de SEMS by E-solution, la transformation passe d'abord par la formalisation des pratiques et l'unification du cycle Source-to-Pay. À la clé : plus de transparence, des coûts maîtrisés et l'émergence d'un acheteur « augmenté », désormais acteur stratégique et data-driven. Quel est aujourd'hui le principal frein à la digitalisation complète du cycle achat au Maroc et comment le lever efficacement ? Le principal frein à la digitalisation complète du cycle achat au Maroc réside aujourd'hui dans la faible structuration des processus internes. Dans beaucoup d'entreprises, les achats sont encore gérés de manière informelle, dispersés entre Excel, e-mails et pratiques individuelles, ce qui rend difficile l'adoption d'un système digital cohérent. Pour dépasser ce blocage, il est essentiel de commencer par clarifier et formaliser le processus achat, en définissant clairement les rôles, les étapes et les circuits de validation. La standardisation des pratiques permet ensuite de créer une base solide pour la digitalisation. Toutefois, le défi est aussi humain : les équipes doivent être accompagnées, formées et impliquées pour réduire les résistances au changement. Enfin, la digitalisation ne peut réussir que si elle s'inscrit dans une vision globale, intégrée avec la finance, la comptabilité, les stocks et la logistique, afin de garantir un flux d'information fluide et fiable dans toute l'organisation. Comment la solution SEMS peut-elle contribuer concrètement à réduire les coûts, améliorer la transparence et accélérer le time-to-purchase dans les organisations ? La solution SEMS by E-solution contribue à la performance achat en unifiant l'ensemble du cycle Source-to-Pay, ce qui permet de réduire les coûts en éliminant les achats hors processus, en consolidant les besoins et en renforçant la mise en concurrence structurée. Elle améliore la transparence grâce à une traçabilité complète des actions, une donnée fiabilisée et une meilleure visibilité sur les engagements, tandis que l'automatisation des workflows et des validations accélère nettement le time-to-purchase. Les gains peuvent être mesurés à travers plusieurs KPI : la durée moyenne du cycle Purchase-to-Order (P2O), le taux de conformité process, les économies générées (savings), le taux d'automatisation des demandes et commandes, la performance fournisseur et le respect des délais de livraison. Ces indicateurs permettent aux organisations de piloter leurs achats avec davantage de maîtrise, de rapidité et de visibilité. Comment voyez-vous l'évolution du rôle d'un acheteur dans les cinq prochaines années ? Dans les cinq prochaines années, le rôle de l'acheteur évoluera vers celui d'un véritable acheteur augmenté, c'est-à-dire un professionnel qui s'appuie sur la donnée, l'automatisation et l'intelligence digitale pour prendre des décisions plus rapides, plus fiables et plus responsables. Face aux enjeux de durabilité, de traçabilité et de pression sur les délais, il devra analyser en temps réel les risques, les performances et l'empreinte environnementale des approvisionnements tout en garantissant la conformité ESG. Les outils digitaux libéreront l'acheteur de nombreuses tâches opérationnelles, renforçant sa capacité à se concentrer sur la gestion des risques, l'innovation dans le sourcing et l'optimisation du TCO. L'acheteur de demain sera ainsi un acteur stratégique et data-driven, au cœur de la transformation durable et de la résilience de l'entreprise, capable de créer de la valeur en s'appuyant sur des technologies qui amplifient son expertise. Sanae Raqui / Les Inspirations ECO