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Les 25 plus gros jackpots financiers de 2025
Publié dans Les ECO le 26 - 12 - 2025

En 2025, le Maroc a vu se succéder des opérations économiques d'une ampleur inédite. Levées de fonds record, investissements industriels massifs, percées continentales, avancées technologiques… 25 "jackpots" qui racontent une année d'audace, de transformation et d'ambitions renouvelées. Les Inspirations ECO revient sur ces coups gagnants qui ont marqué le tissu économique national.
C'est une année économique comme peu de pays émergents peuvent s'en targuer. En 2025, le Maroc n'a pas seulement confirmé sa stabilité macroéconomique, mais il a franchi un cap décisif dans la transformation de son modèle de développement, en multipliant les projets structurants, les investissements d'envergure et les percées sectorielles.
À travers ce dossier spécial, nous revenons sur 25 opérations majeures réalisées au cours de l'année, qui ont frappé fort, parfois très fort. Elles sont le fait d'opérateurs marocains comme internationaux, publics comme privés, issus d'univers aussi divers que la tech, la finance, l'aéronautique, l'assurance, le BTP, les transports ou les énergies. Leur point commun ? Des montants colossaux, des effets structurants et une ambition affichée de transformation.
Le dynamisme observé cette année n'est pas un simple effet d'annonce. Il repose sur des initiatives concrètes, chiffrées, finalisées ou lancées, qui traduisent une volonté partagée visant à faire du Maroc une plateforme continentale de compétitivité, d'innovation et de souveraineté. Des IPO historiques (Cash Plus, SGTM), des investissements industriels massifs (Stellantis, Airbus, TAQA-Nareva), des percées continentales (Wafa Assurance, Marsa Maroc), ou encore des sauts technologiques (5G, Medusa, 3MDC)... chaque opération est une brique posée dans une nouvelle architecture économique nationale.
Ce foisonnement résulte d'un contexte politique et institutionnel favorable, d'une volonté d'Etat affirmée à travers des feuilles de route sectorielles (digitalisation, énergie verte, industrialisation, mobilité durable, souveraineté alimentaire), ainsi que d'un tissu d'opérateurs de plus en plus aguerris, innovants et ouverts à l'international. Le rôle catalyseur des régulateurs, des marchés financiers et des partenaires multilatéraux est également à souligner.
Au cœur de cette dynamique, trois tendances fortes se dégagent. En premier lieu, l'industrialisation nouvelle génération, tournée vers la décarbonation, les écosystèmes locaux et les chaînes de valeur mondiales. L'extension de Stellantis, les nouvelles usines de Safran et Airbus, l'expansion du BTP via TGCC et SGTM en témoignent. Deuxième tendance: l'internationalisation accélérée des champions marocains, qu'ils soient publics (OCP, ONCF, Marsa Maroc) ou privés (Wafa Assurance, Addoha).
En Afrique, mais aussi dans des partenariats globaux, le Maroc affirme un soft power économique de plus en plus assumé. Enfin, ces réussites se sont aussi illustrées dans la digitalisation et la souveraineté technologique, avec des projets critiques comme le câble Medusa, le déploiement de la 5G, la création de champions nationaux du cloud (3MDC), ou encore l'acquisition stratégique de PwC Business Services par OCP.
Ce dossier a pour ambition de raconter cette ébullition économique avec rigueur et clarté, en offrant pour chaque opération une fiche complète: montants investis, portage institutionnel, ambitions, innovations, mais aussi impact stratégique pour le pays. Car derrière les chiffres, ce sont des emplois créés, des filières dynamisées, des marchés conquis, des villes transformées. 2025 aura été l'année où l'économie marocaine a relevé la tête, assumé son audace et posé les fondations de son prochain cycle de croissance. À travers ces 25 «gros coups» réussis, ce sont autant de signaux de confiance adressés aux investisseurs, aux partenaires étrangers... et aux Marocains eux-mêmes. Vivement, un palmarès plus riche en 2026 !
Cash Plus:
Une IPO historique pour la première fintech cotée au Maroc
L'année 2025 restera marquante pour l'écosystème des fintechs au Maroc grâce à l'introduction en Bourse de Cash Plus, opérateur historique des services financiers de proximité. Du 19 au 25 novembre 2025, la fintech a levé 750 millions de dirhams (MAD) sur le marché principal de la Bourse de Casablanca, combinant 400 MDH d'augmentation de capital et 350 MDH de cession d'actions au public.
Le prix unitaire de l'action a été fixé à 200 dirhams, et l'opération a attiré plus de 81.466 souscripteurs, marquant un record pour une société de paiements. L'IPO a valorisé l'entreprise à environ 4,9 milliards de dirhams, plaçant Cash Plus au 34e rang des sociétés cotées en capitalisation.
Cette opération fait de Cash Plus la première fintech marocaine cotée, symbole fort de l'émergence des nouvelles technologies dans l'économie formelle. Les fonds levés permettront d'accélérer le déploiement digital, d'étendre le réseau d'agences et de soutenir l'expansion à l'international, notamment en Afrique subsaharienne.
Ce qui en fait une méga-opération : première IPO d'une fintech marocaine, levée de 750 MDH, valorisation initiale de 4,9 MMDH, participation massive du public, et positionnement régional renforcé.
SGTM (Société générale des travaux du Maroc)
Une introduction en Bourse sursouscrite, symbole de l'appétit boursier
En 2025, SGTM, fleuron du BTP marocain, a réussi une des plus grandes introductions en Bourse de la décennie sur le marché de Casablanca. L'opération a permis de lever 1,1 milliard de dirhams, avec une sursouscription exceptionnelle de 34 fois l'offre initiale. Le prix d'introduction a été fixé à 420 dirhams par action, valorisant le groupe à près de 5,5 milliards de dirhams. Plus de 68.000 souscripteurs ont participé à cette opération emblématique.
Cette IPO vise à financer la croissance du groupe au Maroc et en Afrique, en particulier dans les grands projets d'infrastructure, de logement et d'équipements publics. SGTM ambitionne également de développer ses filiales industrielles, notamment dans les matériaux de construction. L'opération marque aussi le retour en force des introductions en Bourse sur le marché marocain.
Ce qui en fait une méga-opération : levée de 1,1 MMDH, sursouscription x34, plus de 68.000 investisseurs et ancrage du leader national du BTP dans la sphère boursière.
IAM, inwi et Orange
Déploiement réussi de la 5G
L'année 2025 a consacré un tournant technologique pour le Maroc avec le lancement officiel de la 5G par les trois opérateurs télécoms, en l'occurrence Maroc Telecom, Orange Maroc et inwi. Suite à l'appel d'offres de l'ANRT, les licences 5G ont été attribuées en octobre 2025, avec un programme d'investissement cumulé de 10 milliards de dirhams sur 5 ans. Les premiers tests ont été lancés dans les grandes villes (Casablanca, Rabat, Tanger), avec une couverture étendue prévue pour 2026. La 5G est appelée à transformer la connectivité des entreprises, de l'industrie et des collectivités, tout en posant les bases de l'économie numérique du futur.
Ce qui en fait une méga-opération : attribution coordonnée des licences, investissements prévus de 10 MMDH et déploiement de la 5G comme levier de transformation économique. Il faut souligner que lors des 7 premiers jours seulement du lancement commercial, les opérateurs ont enregistré une adoption record de la 5G, avec plus de 350.000 lignes activées, ce qui constitue l'un des démarrages les plus rapides au monde en matière de connectivité mobile de cinquième génération.
inwi & Orange Maroc
Atterrissement du câble Medusa, un bond pour la connectivité
Le Maroc a réalisé en 2025 l'atterrissement du câble sous-marin Medusa, à Nador, grâce aux efforts coordonnés d'inwi, Orange Maroc et plusieurs partenaires méditerranéens. Le Medusa est le plus long câble optique en mer Méditerranée (8.760 km), reliant 9 pays, dont la France, l'Italie, l'Espagne et le Maroc, avec une capacité de transmission de 480 Tbps. L'opération permet de sécuriser la connectivité internationale du Royaume, de réduire la latence et de renforcer sa souveraineté numérique. Elle accompagne aussi les ambitions du Maroc en matière de datacenters et de hubs technologiques régionaux.
Ce qui en fait une méga-opération : capacité record (480 Tbps), intégration du Maroc dans un réseau méditerranéen critique et levier d'attractivité pour les services cloud et IA.
Airbus
Expansion industrielle renforcée
Au cours de l'année 2025, Airbus a renforcé ses investissements industriels au Maroc. Le constructeur européen a validé une extension de ses capacités de production sur les sites de Casablanca et Nouaceur, en partenariat avec plusieurs sous-traitants locaux. Ces extensions visent à répondre à la montée en cadence de la production de la famille A320neo. Airbus a déployé près de 70 millions d'euros (environ 770 millions DH) pour renforcer ses chaînes logistiques, la formation des opérateurs et l'automatisation des processus. Le Maroc est désormais présent dans la production de plus de 120 programmes aéronautiques internationaux.
Ce qui en fait une méga-opération : extension industrielle majeure, investissement de 70 M€, et ancrage du Maroc dans les chaînes de valeur stratégiques de l'aéronautique mondiale.
Wafa Assurance
Offensive régionale remarquée
En 2025, Wafa Assurance a réalisé une opération majeure d'internationalisation en déposant une offre publique d'achat (OPA) pour acquérir 51% du capital de Delta Insurance, l'une des principales compagnies d'assurance en Egypte. L'opération est valorisée à 317 millions de dollars (environ 3,1 milliards de dirhams) et met Wafa Assurance en concurrence directe avec le groupe AXA.
Cette initiative s'inscrit dans la stratégie panafricaine du groupe Attijariwafa bank, maison-mère de l'assureur, visant à faire de sa filiale un acteur régional de référence dans le secteur financier. Si elle aboutit, cette acquisition fera de Wafa Assurance l'une des rares compagnies marocaines à prendre le contrôle d'un opérateur égyptien dans un secteur réglementé.
Ce qui en fait une méga-opération : OPA à 317 millions USD, extension en Afrique du Nord et signal fort d'expansion internationale du secteur marocain de l'assurance.
Maroc Telecom
Première émission obligataire privée pour financer le numérique
En juin 2025, Maroc Telecom a réalisé sa première émission obligataire privée sur le marché marocain, levant un montant de 3 milliards de dirhams (MAD) auprès d'investisseurs institutionnels. L'opération, structurée en placement privé, a été un succès, reflétant la solidité financière du groupe et la confiance des marchés. Les fonds levés doivent servir au financement d'investissements dans les réseaux de nouvelle génération (5G, fibre optique), à l'amélioration de l'expérience client et à des initiatives d'innovation numérique.
Ce qui en fait une méga-opération : levée de 3 MMDH via des obligations privées, optimisation de la structure financière et soutien à la transformation numérique du principal opérateur télécom du pays.
TGCC SA
Renforcement capitalistique et ambitions africaines
En 2025, TGCC SA, l'un des principaux acteurs du BTP marocain, a lancé une opération de renforcement de capital qui a permis de mobiliser environ 2,2 milliards de dirhams auprès d'investisseurs pour financer son expansion, notamment après l'acquisition de STAM Group. Cette opération, structurée via une augmentation de capital, vise à soutenir la croissance organique et externe du groupe et à renforcer sa compétitivité dans un secteur fortement connecté aux grands projets d'infrastructures du pays.
Ce qui en fait une méga-opération : levée de 2,2 MMDH pour financer des acquisitions et des projets structurants, consolidant TGCC comme un pilier industriel national.
Marsa Maroc
Expansion africaine accélérée
L'opérateur portuaire Marsa Maroc a poursuivi en 2025 sa stratégie d'internationalisation en consolidant et en développant plusieurs filiales pour capturer des flux logistiques sur le continent africain. Parmi celles-ci, Marsa Maroc International Logistics, Marsa Djibouti et Marsa Bénin, chargées de pilotage de projets portuaires et logistiques en Afrique de l'Est et de l'Ouest. Ces structures permettront au groupe de renforcer sa présence internationale, d'accroître son portefeuille de terminaux et de s'inscrire comme un acteur clé des corridors logistiques africains.
Sur un autre volet, soulignons qu'en parallèle de son expansion en Afrique, Marsa Maroc a conclu un partenariat stratégique avec l'armateur espagnol Boluda Corporación Marítima, portant sur l'exploitation conjointe de services de remorquage maritime dans plusieurs ports marocains. Cette alliance renforce le positionnement de Marsa Maroc dans les métiers de services portuaires à forte valeur ajoutée.
Ce qui en fait une méga-opération : expansion stratégique à l'international, diversification des marchés adressés, et renforcement du rôle du Maroc comme hub portuaire africain.
ONCF
96 milliards de dirhams pour une nouvelle ère ferroviaire
L'Office national des chemins de fer (ONCF) a lancé, en 2025, un programme d'investissement d'envergure pour moderniser et étendre le réseau ferroviaire marocain jusqu'en 2030, représentant un total de 96 milliards de dirhams (MMDH). Ce vaste plan inclut notamment l'extension de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) Kénitra–Marrakech (environ 430 km) avec une enveloppe d'environ 53 MMDH, l'acquisition de 168 trains pour près de 29 milliards ainsi que la modernisation des gares, des lignes conventionnelles et des infrastructures régionales. Ce plan est l'un des plus grands programmes d'investissement d'infrastructure du Royaume, visant à réduire les temps de trajet, améliorer la mobilité, et renforcer l'intégration des marchés nationaux.
Ce qui en fait une méga-opération : programme de 96 milliards de DH, modernisation du réseau national, soutien à l'attractivité économique (transport de voyageurs, fret, phosphates) et projection vers la Coupe du monde 2030.
OCP
Acquisition stratégique d'une filiale de PwC Advisory Maroc
En 2025, le groupe OCP SA, leader mondial des phosphates, a franchi une étape importante dans sa stratégie de transformation digitale et de montée en compétences internes en procédant à l'acquisition de la société PwC Business Services, filiale de PwC Advisory Maroc.
Cette entité, spécialisée dans le conseil en gestion, les technologies de l'information et la stratégie opérationnelle, était déjà un partenaire stratégique du groupe. Cette opération, dont le montant n'a pas été officiellement divulgué, représente une intégration verticale d'un savoir-faire stratégique. L'objectif pour OCP est clair. Il s'agit de renforcer ses capacités internes en pilotage de projets, en transformation digitale, en gestion des données et en innovation.
Cette acquisition permet également de consolider des expertises marocaines et de les intégrer pleinement dans l'écosystème industriel du groupe, en particulier au sein d'OCP Solutions. L'opération s'inscrit dans le cadre de la stratégie OCP 2028, qui vise à faire du groupe un leader mondial de l'agriculture durable, via l'exploitation intelligente des données, l'optimisation des ressources et la digitalisation de toute la chaîne de valeur.
Ce qui en fait une méga-opération: acquisition stratégique d'un cabinet de conseil intégré, levier pour la transformation numérique d'un géant industriel et accélération de la souveraineté intellectuelle et technologique du groupe.
Ciments du Maroc
Rachat stratégique d'Asment Témara et Grabemaro
En 2025, Ciments du Maroc, filiale du groupe allemand Heidelberg Materials, a finalisé l'acquisition des sociétés Asment de Témara et Grabemaro, détenues jusqu'alors par le groupe portugais Secil. Cette double acquisition représente un investissement de 262,4 millions de dollars US (soit environ 2,6 milliards de dirhams), financé en partie par fonds propres et par dette.
Cette opération permet à Ciments du Maroc de renforcer sa présence sur le marché national, notamment dans la région Rabat-Salé-Kénitra, l'une des plus dynamiques du Royaume. Elle apporte également un portefeuille industriel et logistique complémentaire consistant en une cimenterie, plusieurs centrales à béton et une forte présence commerciale dans le centre du pays. L'objectif stratégique est d'améliorer la compétitivité logistique, de capter de nouveaux marchés et d'augmenter les synergies industrielles à l'échelle nationale.
Ce qui en fait une méga-opération :
investissement de 2,6 MMDH, acquisition à fort levier industriel, et consolidation du secteur cimentier dans un contexte de relance de la construction et des infrastructures.
Stellantis
3 MMDH pour doubler la production automobile à Kénitra
Le constructeur automobile Stellantis a annoncé en 2025 une extension majeure de son site industriel à Kénitra, avec un investissement de 1,2 milliard d'euros (soit environ 13 milliards de dirhams). Ce projet vise à doubler la capacité de production, qui passera de 200.000 à 400.000 véhicules par an, et à introduire la fabrication de véhicules électriques pour la première fois dans le Royaume.
L'opération comprend une nouvelle chaîne de montage de véhicules électrifiés, l'extension du parc de fournisseurs locaux et le recrutement de plus de 2.000 collaborateurs supplémentaires.
Ce projet s'inscrit dans la stratégie industrielle verte du Maroc, qui vise à devenir une plateforme majeure de mobilité durable. Il permet également à Stellantis d'utiliser le Maroc comme base export vers l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique.
Ce qui en fait une méga-opération : 13 MMDH d'investissement, doublement de capacité, création d'emplois industriels, et ancrage du Maroc dans la chaîne de valeur des véhicules propres.
TAQA Morocco & Nareva
130 MMDH pour sécuriser eau et énergie du futur
En 2025, TAQA Morocco (filiale du groupe émirati TAQA) et Nareva (holding énergétique d'Al Mada) ont scellé un partenariat stratégique inédit visant à développer des projets intégrés énergie-eau, dans un contexte de stress hydrique croissant et de transition énergétique.
Ce partenariat est adossé à un programme d'investissement estimé à 130 milliards de dirhams (hors infrastructures de transport), répartis sur plusieurs projets à l'horizon 2035.
Parmi les chantiers envisagés, figurent des unités de dessalement d'eau de mer alimentées par énergies renouvelables, des centrales solaires et éoliennes hybrides et la production d'hydrogène vert et de carburants synthétiques. Ces projets visent à sécuriser l'approvisionnement en eau potable pour les grandes agglomérations (Casablanca, Agadir) tout en décarbonant le mix électrique marocain.
Ce qui en fait une méga-opération :
130 MMDH d'investissements, réponse à la crise hydrique, accélération de la transition énergétique et renforcement de la souveraineté climatique du Royaume.
Saham Bank
Rachat de Société Générale Maroc, un big bang bancaire marocain
2025 a marqué un séisme dans le paysage bancaire marocain avec l'annonce du rachat de SGMB (Société Générale Maroc) par Saham Bank, nouvel acteur fondé par le groupe Saham. La transaction, validée par Bank Al-Maghrib, porte sur 100% du capital de SGMB, sans que le montant officiel ne soit confirmé (des estimations de marché évoquent une opération de plus de 7 milliards de dirhams).
Cette opération transforme fondamentalement l'architecture du secteur bancaire marocain, puisque non seulement elle acte la sortie d'un grand acteur européen et renforce un groupe marocain aux ambitions panafricaines, mais elle positionne surtout Saham Bank comme la 6e plus grande banque de la place en termes de bilans. La nouvelle entité conserve les 300 agences de SGMB, ses équipes, son portefeuille corporate, et prévoit de se positionner fortement sur la banque de détail, les PME et la finance digitale.
Ce qui en fait une méga-opération : ce rachat ne constitue pas une simple transaction financière, mais une rupture stratégique majeure puisque c'est la première fois qu'un acteur marocain prend le contrôle total d'une banque systémique jusque-là détenue par un groupe bancaire européen historique. Cela confère à Saham Bank un effet de levier immédiat, avec un réseau de plus de 300 agences, des milliers de collaborateurs, une clientèle corporate solide, et un portefeuille d'actifs estimé à plus de 60 milliards de dirhams. En un seul mouvement, Saham s'installe dans le Top 6 du paysage bancaire marocain et redéfinit les rapports de force dans le secteur financier national.
Addoha
270 MDH de la SFI pour relancer le logement abordable au Maroc et en Afrique
En 2025, le groupe immobilier marocain Addoha Douja Promotion a obtenu un financement de 27 millions de dollars US (environ 270 millions de dirhams) de la part de la Société financière internationale (SFI), membre du groupe Banque mondiale.
Ce financement vise à appuyer les projets d'Addoha au Maroc et en Afrique subsaharienne, dans un contexte de relance post-Covid du secteur du logement social.
Le financement comprend une ligne de crédit dédiée à la construction de logements abordables au Maroc, un appui technique pour améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments et une contribution indirecte à la réduction du déficit de logements dans des pays comme la Côte d'Ivoire et le Sénégal. Addoha, présent sur plusieurs marchés africains, utilise ce levier financier pour dynamiser son activité tout en répondant à des enjeux sociaux critiques liés à l'habitat décent.
Ce qui en fait une méga-opération : 270 MDH mobilisés, soutien multilatéral, levier pour la relance du logement social et positionnement continental dans l'immobilier accessible.
3MDC
Naissance d'un champion national du cloud et de la cybersécurité
Le paysage numérique marocain a été marqué en 2025 par la création de l'entité 3MDC (Maroc Multi-Mega Data Center), née de la fusion de Maroc Datacenter, Munisys et Medasys, trois sociétés pionnières des infrastructures numériques, de la cybersécurité et du cloud au Maroc.
Ce rapprochement vise à créer un acteur national de taille critique dans les services numériques, mutualiser les ressources dans le domaine des datacenters, de la colocation et des solutions cloud en plus de proposer des services souverains face aux géants internationaux du numérique.
La nouvelle entité ambitionne d'investir plus de 800 millions de dirhams sur cinq ans pour développer des centres de données certifiés Tier III et IV, renforcer la cybersécurité nationale et offrir des solutions de cloud public, hybride et privé.
Ce qui en fait une méga-opération :
création d'un champion national des infrastructures numériques, mutualisation de compétences clés, et catalyseur de la souveraineté digitale du Royaume.
Safran
Nouveau site d'assemblage de moteurs Airbus
En 2025, le groupe français Safran a annoncé la création d'un nouveau site industriel dédié à l'assemblage de moteurs pour avions Airbus au Maroc, dans la région de Casablanca. La mise en service du site est prévue pour 2028, mais l'investissement et le projet ont été officialisés cette année, dans le cadre d'un plan d'expansion de la présence du groupe dans le Royaume.
Ce projet, évalué à plus de 1,5 milliard de dirhams, s'inscrit dans la continuité des implantations industrielles réussies de Safran (pièces moteurs, câblage, nacelles). Il permettra la création de 1.000 emplois directs, le transfert de savoir-faire technique de haut niveau et le renforcement des partenariats avec les écoles d'ingénieurs et les centres de formation spécialisés.
Avec ce site, Safran confirme que le Maroc est devenu un maillon stratégique dans sa chaîne de valeur globale, notamment dans la perspective d'accélération de la production aéronautique mondiale post-pandémie.
Ce qui en fait une méga-opération : 1,5 MMDH d'investissement, création d'un site d'assemblage de moteurs inédit au Maroc, et ancrage profond dans la chaîne industrielle aéronautique mondiale.
Airbus
770 MDH pour faire décoller la production locale
En parallèle de Safran, le groupe européen Airbus a également renforcé sa présence industrielle au Maroc en 2025 avec une nouvelle vague d'investissements, notamment dans l'extension de ses capacités de production à Casablanca et dans la sous-traitance locale.
L'investissement global, estimé à 770 millions de dirhams, vise à élargir les chaînes de production de pièces pour les familles A320 et A330, renforcer la formation des ressources humaines locales en collaboration avec l'IMA et les écoles d'ingénieurs mais aussi soutenir les sous-traitants marocains dans leur montée en gamme technologique.
Ce développement intervient alors que le carnet de commandes d'Airbus atteint des records, nécessitant un renforcement rapide de la supply chain mondiale. Le Maroc, fort de son écosystème aéronautique structuré, se positionne comme une base industrielle de confiance.
Ce qui en fait une méga-opération :
770 MDH investis, montée en charge des capacités, intégration locale renforcée, et confirmation du Maroc comme base industrielle clé pour un acteur mondial.
OCP Green Energy
Le solaire comme levier de souveraineté énergétique industrielle
La maîtrise de l'énergie est devenue un déterminant central de compétitivité pour les grands groupes industriels. Avec le lancement de son programme solaire porté par OCP Green Energy, l'OCP engage l'un des chantiers énergétiques privés les plus structurants du pays, inscrivant la transition énergétique au cœur de sa stratégie industrielle de long terme.
La première phase de ce programme a marqué un changement d'échelle. Elle repose sur une capacité installée de 202 MWc, répartie sur plusieurs sites stratégiques du groupe, notamment à Benguerir, Foum Tizi et Oulad Farès. Réalisée pour un investissement estimé à environ 1,8 milliard de dirhams, cette mise en service positionne OCP Green Energy parmi les principaux producteurs solaires privés au Maroc et constitue un jalon clé vers l'autonomie énergétique du groupe.
Au-delà de la performance technique, ce projet traduit une évolution profonde du modèle énergétique de l'OCP. Fortement exposé aux marchés mondiaux de l'énergie, le groupe a fait le choix d'intégrer directement la production renouvelable dans son outil industriel afin de sécuriser ses approvisionnements, lisser ses coûts et réduire significativement son empreinte carbone. Le solaire devient ainsi un actif stratégique, au même titre que les capacités industrielles ou logistiques.
Ce programme s'inscrit dans une trajectoire plus large visant à couvrir, à terme, l'ensemble des besoins électriques de l'OCP par des sources renouvelables, avec une montée en puissance progressive des capacités installées au cours des prochaines années. Il accompagne également la transformation du groupe vers la production d'engrais durables, alignée sur les exigences environnementales des marchés internationaux et des grands donneurs d'ordre agricoles.
Ce qui en fait une méga-opération : capacité solaire de 202 MWc, investissement de près de 1,8 milliard de dirhams, intégration directe dans l'outil industriel et trajectoire affirmée vers l'autonomie énergétique, faisant du solaire un pilier de souveraineté et de compétitivité pour le premier groupe exportateur du Royaume.
Renault Maroc
Un avenant qui propulse la modernisation de l'industrie automobile
Le partenariat stratégique entre le Maroc et le groupe Renault a franchi un nouveau palier avec la signature, en octobre 2025, d'un avenant majeur à la convention d'investissement liant les deux parties. Cette extension du cadre contractuel consolide un engagement industriel de long terme et positionne le constructeur au cœur de la stratégie nationale d'accélération de l'industrie automobile, devenue l'un des principaux moteurs de la croissance manufacturière du Royaume.
Paraphé à Rabat en présence du chef du gouvernement et du ministre de l'Industrie, l'avenant prévoit la création de 7.500 emplois directs et indirects d'ici 2030, traduisant une ambition claire d'expansion et de montée en gamme de l'écosystème Renault au Maroc. À court terme, l'accord engage le renouvellement des modèles assemblés localement et la modernisation des lignes de production. À moyen terme, Renault confirme son orientation vers la mobilité électrique et hybride, avec le lancement progressif de nouvelles gammes produites sur le territoire national.
L'avenant ouvre également la voie à la création d'un centre d'ingénierie et de recherche-développement, renforçant la dimension technologique du partenariat et l'intégration des compétences marocaines dans des métiers à forte valeur ajoutée.
Cette évolution accompagne l'ambition du Maroc de dépasser le simple rôle de base de production pour s'affirmer comme un hub régional d'innovation dans la mobilité durable.
Cette nouvelle phase s'inscrit dans la continuité d'une plateforme industrielle déjà performante. En 2024, Renault Group Maroc a dépassé 413.000 véhicules produits, dont 90% destinés à l'export vers plus de 68 pays, confirmant l'attractivité du site marocain dans les chaînes de valeur mondiales.
Ce qui en fait une méga-opération : avenant stratégique, 7.500 emplois à l'horizon 2030, modernisation industrielle, virage vers l'électrique et renforcement de l'ingénierie locale, consolidant le Maroc comme pilier industriel du groupe Renault.
Buildings & Logistic Services (BLS)
Un nouveau site à Tit-Mellil et une acquisition structurante pour bâtir un acteur logistique intégré
La structuration de la chaîne logistique devient un enjeu stratégique majeur pour la compétitivité de l'économie marocaine. En lançant un nouveau site logistique à Tit-Mellil et en finalisant l'acquisition de La Voie Express, Buildings & Logistic Services (BLS) franchit un cap décisif dans son développement et s'impose comme le premier acteur logistique véritablement end-to-end au Maroc.
L'ouverture du site de Tit-Mellil renforce l'empreinte opérationnelle de BLS dans un corridor stratégique aux portes de Casablanca, au cœur des flux industriels, commerciaux et de distribution. Cette nouvelle plateforme permet au groupe d'augmenter significativement ses capacités de stockage, de préparation et de traitement des flux, tout en améliorant la fluidité des opérations pour ses clients industriels, distributeurs et acteurs du e-commerce. Elle s'inscrit dans une logique d'anticipation de la croissance des volumes logistiques et de montée en exigence des donneurs d'ordre.
En parallèle, l'acquisition de La Voie Express constitue une brique décisive dans la construction d'un modèle intégré. En internalisant les activités de transport et de livraison, BLS complète sa chaîne de valeur, depuis l'entreposage jusqu'au dernier kilomètre. Cette intégration verticale lui permet d'offrir une maîtrise accrue des délais, des coûts et de la qualité de service, dans un marché de plus en plus concurrentiel et sensible à la performance opérationnelle.
Ce double mouvement illustre une stratégie de consolidation assumée dans un secteur encore fragmenté. En combinant infrastructures, services logistiques, transport et distribution, BLS se positionne comme un partenaire global capable d'accompagner les transformations du commerce, de l'industrie et des chaînes d'approvisionnement au Maroc.
Ce qui en fait une méga-opération : nouveau site stratégique à Tit-Mellil, acquisition de La Voie Express, intégration du transport et du dernier kilomètre, et émergence du premier acteur logistique end-to-end structuré à l'échelle nationale.
Chari
Une levée de fonds record pour structurer le commerce de proximité
La montée en puissance des startups marocaines a franchi un seuil symbolique avec la levée de fonds réalisée par Chari. En bouclant en octobre 2025 un tour de table de 12 millions de dollars en Série A, la startup spécialisée dans la digitalisation du commerce de proximité signe l'une des opérations de financement les plus marquantes de l'écosystème entrepreneurial national.
Cette levée, menée notamment avec SPE Capital et Orange Ventures, vise à accélérer le déploiement de la plateforme B2B de Chari, dédiée à l'approvisionnement des épiciers et des commerces de quartier, tout en renforçant ses services financiers intégrés. Dans un marché encore largement fragmenté, Chari s'est imposée comme un intermédiaire structurant entre marques, distributeurs et détaillants, en combinant technologie, logistique et data.
L'opération marque un tournant stratégique pour la startup, qui ambitionne désormais de changer d'échelle. Les fonds levés doivent permettre d'élargir la base de commerçants partenaires, d'optimiser la chaîne logistique et d'accélérer le développement des solutions fintech, notamment autour du paiement et du financement du stock. Cette intégration des services répond à un enjeu clé du commerce de proximité, souvent contraint par l'accès limité aux outils financiers.
Au-delà du cas Chari, cette Série A constitue un signal fort pour l'écosystème marocain. Elle confirme l'émergence de modèles technologiques ancrés dans l'économie réelle, capables d'attirer des investisseurs institutionnels et de porter des ambitions régionales. Elle illustre également la maturité croissante du marché marocain du capital-risque, désormais en mesure d'accompagner des startups dans des phases de croissance avancées.
Ce qui en fait une méga-opération : levée record de 12 millions de dollars, investisseurs institutionnels de premier plan, accélération de la digitalisation du commerce de proximité et structuration d'un modèle hybride mêlant commerce, logistique et fintech.
Royal Air Maroc
Expansion du réseau national et international pour renforcer le hub de Casablanca
Royal Air Maroc a engagé une dynamique d'expansion de son réseau aérien qui constitue un marqueur fort de sa stratégie de développement et de positionnement international. En 2025, la compagnie nationale a poursuivi le renforcement de ses lignes existantes tout en préparant une vague significative de nouvelles liaisons, tant domestiques qu'internationales, dans le cadre de son plan de croissance à moyen terme.
Sur le plan domestique, la RAM a relancé et intensifié plusieurs dessertes «point à point» depuis Marrakech vers des villes françaises clés (Lyon, Toulouse, Nantes, Bordeaux) et vers Bruxelles, visant à mieux connecter les principaux bassins émetteurs européens au Maroc et à soutenir le tourisme régional. À l'international, l'année 2025 s'est accompagnée de l'inauguration de nouvelles liaisons vers Zurich, Munich, Ndjaména et l'Île de Sal au Cap-Vert, renforçant l'offre du hub de Casablanca Mohammed V Airport et la présence de la compagnie sur les marchés africains et européens.
Parallèlement, Royal Air Maroc a annoncé pour 2026 une expansion ambitieuse de son réseau international, avec au moins neuf à dix nouvelles routes directes. Celles-ci incluent des vols vers Pointe-Noire (Congo), Tripoli (Libye), Beyrouth (Liban) et plusieurs destinations européennes comme Bilbao, Alicante, Palma de Mallorca, Vérone et Lille, consolidant l'accès à des marchés clés. L'une des avancées les plus symboliques est le lancement d'une liaison directe entre Casablanca et Los Angeles, programmée pour juin 2026, qui constituera la première connexion directe entre l'Afrique et la côte Ouest des Etats-Unis exploitée par une compagnie africaine.
Ces mouvements s'inscrivent dans la feuille de route aérienne globale de la RAM, qui vise à faire de Casablanca un véritable hub intercontinental, capable de soutenir le développement touristique, économique et logistique du Maroc.
Ce qui en fait une méga-opération : intensification des liaisons domestiques et internationales, ouverture de neuf à dix nouvelles routes, dont la première ligne Casablanca–Los Angeles, et consolidation du statut du hub de Casablanca sur les principaux marchés mondiaux.
Intelcia
Reprise des parts d'Altice par le management et retour à 100% marocain
L'évolution du capital d'Intelcia a constitué l'un des faits marquants de 2025 dans le secteur des services externalisés. Le 24 novembre 2025, les dirigeants du groupe, Karim Bernoussi et Youssef El Aoufir, ont signé un accord avec Altice portant sur le rachat de 65% du capital que ce dernier détenait depuis 2016. Cette opération ramène l'actionnariat d'Intelcia entièrement entre les mains de son management, ce qui ouvre une nouvelle phase de développement stratégique pour l'un des principaux acteurs mondiaux du BPO et des services multiservices.
Pendant près d'une décennie, Altice, le groupe du milliardaire Patrick Drahi, avait accompagné la croissance d'Intelcia, contribuant à sa montée en puissance sur les marchés internationaux. Aujourd'hui, Intelcia emploie plus de 40.000 collaborateurs et opère dans 19 pays, avec une offre qui couvre la relation client, l'expérience digitale et des services IT structurés. La reprise des parts de l'actionnaire majoritaire s'inscrit dans une logique de maîtrise et de souveraineté accrues.
En réaffirmant son contrôle total, le management entend accélérer la stratégie d'expansion externe, notamment en Europe et en Amérique latine, tout en intensifiant les investissements dans les technologies de pointe, comme l'intelligence artificielle intégrée via le hub d'innovation Evoluciona.
Cette recomposition capitalistique intervient dans un contexte de transformation profonde du secteur, marqué par l'importance croissante des services digitaux et des solutions intégrées de relation client. Elle permet également à Intelcia de renforcer sa gouvernance interne et d'aligner plus étroitement ses ambitions stratégiques sur les compétences et les orientations de son équipe dirigeante.
Ce qui en fait une méga-opération :
reprise des 65% d'Altice par les dirigeants Bernoussi et El Aoufir, retour à une propriété 100% marocaine, consolidation de la stratégie mondiale et renforcement de la trajectoire d'innovation et d'expansion internationale d'Intelcia.
Trois dynamiques clés
Derrière les chiffres de 2025 , entre les milliards levés, les lignes de production déployées et les marchés conquis, se joue une transformation bien plus profonde de l'économie marocaine. Une transformation qui ne tient pas seulement à l'ampleur des projets, mais à leur nature. Car ce que révèlent les trente opérations de ce dossier, ce sont trois mouvements de fond, presque tectoniques, qui redessinent, brique après brique, les contours d'un Maroc nouveau. La première de ces dynamiques, sans doute la plus visible, est celle d'une industrialisation de nouvelle génération.
À Kénitra ou Benguerir, des milliers d'emplois sont créés. Ce sont de nouvelles façons de produire qui émergent. Plus durables, plus automatisées, plus enracinées dans les écosystèmes locaux. L'industrie marocaine ne se contente plus d'assembler ; elle conçoit, innove, décarbone. Elle fabrique des véhicules électriques, installe des parcs solaires et s'intègre dans les chaînes de valeur mondiales avec confiance. Les projets de Renault, Stellantis, Safran, OCP Green Energy ou encore Ciments du Maroc ne sont pas des cas isolés. Ils reflètent un basculement vers une souveraineté industrielle assumée, portée par une vision long terme.
En parallèle, une révolution numérique silencieuse mais décisive prend forme. En quelques mois, le Maroc a vu s'installer les fondations de sa souveraineté technologique. Le câble Medusa, qui relie Nador à l'Europe à très haut débit, en est le symbole. La création du méga-acteur 3MDC dans le cloud et la cybersécurité, le déploiement rapide de la 5G, l'investissement massif de Maroc Telecom : tout converge vers un même objectif. Ne plus subir la révolution numérique, mais en devenir acteur.
Pour les entreprises, cela signifie plus de compétitivité, pour les citoyens, plus de services, pour l'Etat, plus de résilience stratégique. Enfin, 2025 a consacré l'affirmation continentale des champions marocains. Ce qui était encore, il y a peu, une ambition lointaine, devient aujourd'hui réalité. Des noms comme Marsa Maroc, Wafa Assurance, Saham Bank, Intelcia ou Addoha s'installent durablement en Afrique de l'Ouest, du Nord et centrale.
Par des rachats, des OPA et des alliances industrielles, ces groupes ne se contentent plus d'exporter des produits ou des services. Ils exportent un modèle, un savoir-faire, une capacité à créer de la valeur locale. Et, ce faisant, ils projettent l'image d'un Maroc qui ne regarde plus seulement vers l'Europe, mais qui assume son rôle de puissance économique africaine.

Sanae Raqui & H.K. / Les Inspirations ECO


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