Les associations du consommateur ont voulu tirer le maximum des premières Journées régionales du consommateur. Outre les subventions qui seront accordées au mouvement consumériste, les associations ont également tenté de s'ériger en un interlocuteur fiable vis-à-vis de l'autorité de tutelle. Le président d'UNICONSO, Madih Ouadie, appelle à l'activation d'autres institutions qui vont aider les associations à mieux remplir leurs missions. «Il faudra activer dans les plus brefs délais le Conseil supérieur de la consommation qui est une importante instance consultative et qui constituera une base de données et un outil de veille pour la protection des consommateurs». Le renforcement institutionnel demandé par UNICONSO doit aussi être accompagné par «la promulgation des décrets d'application de la nouvelle loi et qui sont le réel outil pour protéger les consommateurs contre les vices cachés des marchandises et des services qui leur sont vendus, ainsi que contre la publicité mensongère». La Chambre de commerce de Casablanca s'est montrée pour sa part très ouverte aux demandes du mouvement consumériste. Ali Boufettas, vice-président de la Chambre a dévoilé la finalisation «d'un plan d'action étalé sur une année et qui propose des cycles de formation pour le personnel des associations à côté d'outils interactifs dédiés aux consommateurs». «La Chambre est également disposée à organiser des journées de sensibilisation pour la vulgarisation des nouvelles dispositions et en effectivité de la protection», a-t-il insisté pour marquer la forte adhésion de la Chambre. Même son de cloche auprès du département de tutelle. Abdellah Nejjar, directeur de la Qualité et de la surveillance du marché au sein du ministère du Commerce, a mis en exergue le rôle attendu des associations dans le nouveau contexte. «Les associations sont le moteur principal de la nouvelle dynamique. Les nouveaux statuts types des associations doivent les aider à remplir convenablement leurs missions, tout comme la mise en place du Centre marocain de la consommation et d'un fonds qui se chargeront de l'appui technique et financier des fédérations d'associations reconnues d'utilité publique». D'autres détails sur le chantier de restructuration du mouvement consumériste montrent que c'est le Conseil national de la consommation qui sera l'instance qui regroupe les associations. Cet espace d'échange permettra à tous les acteurs «d'avoir un avis, qu'ils soient opérateurs ou consommateurs et de faire un pas dans cette synergie, l'Etat s'engage à aider les associations dans lesquelles il fait confiance», a souhaité Abdellah Nejjar. Les premières journées de la consommation ont également mis à nu le manque cruel du tissu associatif d'outils d'information adéquats au contexte marocain. La mise en place d'un portail national du consommateur est déjà en marche avec des modules d'initiation qui sont également projetés. Y.B