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Des miettes... et encore
Publié dans Les ECO le 23 - 03 - 2010

Las de le répéter à chaque fois que l'occasion se présente, les responsables des chaînes nationales, soucieux quant à l'avenir du paysage audiovisuel sportif, ont décidé de monter au créneau pour tirer la sonnette d'alarme. Et il y a vraiment de quoi s'inquiéter. «On est dépassés par des forces médiatiques», lance avec amertume un cadre au sein de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision( SNRT), sous couvert de l'anonymat. Allusion faite au nouveau monstre de l'audiovisuel sportif qu'est Al Jazeera Sport, qui rafle tout sur son passage. Dépassés, car les chaînes du pôle public, notamment Arriyadia, qui fait du sport son cheval de bataille, n'arrivent plus à couvrir les événements sportifs pour le compte du public marocain. Dernier cas en date : les mondiaux d'athlétisme à Doha. «Ce n'est pas un dépassement. C'est beaucoup plus commercial et stratégique», tempère Tarek Nejm, directeur général d'Arryadia. Pour ne pas passer à côté, la chaîne sportive s'est contentée d'images figées. «Sinon, il faut mettre le paquet pour avoir des extraits», confie notre source. Encore une manifestation ratée par Arryadia, après la Coupe d'Afrique des nations de football 2010 et le championnat d'Afrique de handball 2010, qui se sont déroulés en Angola. Chaîne 100% sportive, la troisième se sent plus que jamais impuissante, elle qui a pu décrocher, in extremis, les droits de retransmission de la Coupe d'Afrique des nations 2008 qu'avait abritée le Ghana. La seule fois, d'ailleurs, à son actif depuis sa création en 2006. L'avenir, non plus, ne s'annonce pas rose. Battues à l'extérieur, les chaînes nationales risquent de s'incliner à domicile. «C'est pourquoi nous avons lancé cet appel pour que les droits sur nos territoires soient protégés», tient à préciser T. Nejm.
Plus qu'un choix, une nécessité
En clair, si jamais par exemple le Maroc organise un événement comme la Coupe d'Afrique des nations de football ou encore les mondiaux d'athlétisme, et si jamais Al Jazeera continue de s'accaparer les droits de retransmission, les Marocains risquent d'être privés de ces compétitions. Si la situation devient compliquée pour le foot et l'athlétisme, le tennis reste le seul acquis, puisque la SNRT vient de signer un contrat de cinq ans avec la Fédération internationale de tennis. Faute d'armes égales, Arryadia a fini par céder le terrain pour mettre en place une nouvelle stratégie : celle de la proximité. Plus qu'un choix, une nécessité. Dans sa nouvelle grille, la chaîne publique mise sur le direct. Classico+ et Ecosports sont ses deux nouvelles cartes pour se démarquer par rapport à la concurrence féroce d'Al Jazeera Sport. Certes, une émission de deux heures, comme Classico+, avec des invités de marque comme El Haddaoui, Bouderbala et Zaki... ne fera qu'augmenter l'audience. Et après? Autrement dit, que compte faire notre seule chaîne sportive, une fois que le tour sera fait ? Invité, dernièrement, au premier numéro de l'émission «Ecosport» diffusée par Arryadia, le ministre de la Jeunesse et des sports, Moncef Belkhayat, avait qualifié d'inadmissible le fait que les Marocains soient privés de la prochaine Coupe du monde. C'est comme si le jeune ministre, grand adepte du concept «Win it or lose it», ne voudrait rien perdre et tout gagner. Une chose est sûre : le sport, et cela Belkhayat le sait très bien, est devenu une affaire de sous.
Manque à gagner
Entre droits nationaux et internationaux, le budget de la SNRT pour l'année dernière n'a pas dépassé 125 millions de DH. «C'est pour cela que nous demandons une hausse de 15 à 20% chaque année», fait remarquer notre source. Petit budget, grande ambition, la SNRT, qui détient le monopole du paysage audiovisuel sportif, a un autre souci : l'arrivée sur le même terrain de nouvelles stations de radio, notamment Aswat et Mars. Le rachat d'ART par Al Jazeera Sport a permis à la SNRT de récupérer l'ensemble des matchs du championnat national. En vertu d'un accord établi avec la FRMF, la SNRT détient l'exclusivité de la retransmission des huit matchs de la Botola. En contrepartie, elle verse à la fédération 7 millions de DH, dont une partie est attribuée aux clubs sous forme de subventions. Pour assurer ce service public, la SNRT compte sur le sponsoring, notamment de Maroc Telecom et d'Afriquia. Depuis l'arrivée d'Aswat et de Mars, le pôle public accuse un manque à gagner. En investissant ce créneau, ces nouvelles radios privées aspirent à augmenter leurs taux d'audience et par conséquent attirer plus de sponsors. Or, il arrive des fois que ces nouveaux arrivants aux dents longues diffusent des pubs vantant les mérites des concurrents directs des sponsors officiels. Face à cette situation de monopole, ces radios n'ont pas le droit d'occuper ce terrain. Mais vu que la SNRT n'a, jusqu'à maintenant, pas saisi la HACA, lesdites radios continuent de couvrir les matchs. En plus, il est difficile de leur interdire l'accès aux terrains car souvent, la retransmission du match est assurée par téléphone portable. Résultat : la qualité du son laisse à désirer. Avant la fin de la première phase du championnat, le Wydad de Casablanca, dont le partenaire n'est autre qu'Aswat, avait créé l'événement en coupant l'herbe sous le pied de Mars. Contacté par «Les Echos», le directeur de programmation de cette radio multirégionale, Lino Baco, contient sa colère, mais ne mâche pas ses mots. «Ça n'existe nulle part. Prenez le cas de l'Espagne, de la France ou encore de l'Italie. Ils font des multiplexes, alors qu'au Maroc, on n'a même pas le droit de recueillir des propos». Auparavant, le même club avait fermé les portes du complexe Mohammed V au service sport de 2M, à cause d'un problème de programmation. Un ratage qui a coûté 1 million de DH, selon la chaîne de Aïn Sebaâ. C'est dire la bataille sur plusieurs fronts que mène aujourd'hui la SNRT. Comme quoi, les monopoles ne sont pas éternels.
Au micro... Lino Baco
«On va attendre de voir ce que la Fédération royale marocaine de football va faire. Il y aura un appel d'offres pour la saison prochaine. Et comme tous les autres candidats, on va postuler. Je ne suis pas contre la restriction, mais contre l'interdiction. Nous sommes une radio régionale et je suis étonné qu'on veuille nous empêcher de retransmettre les matchs de football, alors qu'on le fait depuis la tribune de presse et non pas depuis les bancs. Ça n'existe nulle part. Vous n'avez qu'à prendre l'exemple de la RAI et des autres radios espagnoles, françaises et même celles qui couvrent le championnat d'Argentine».
They have no limits
La bonne performance de notre champion Abdelati Iguider lors des mondiaux d'athlétisme à Doha, couronnée par une médaille d'argent, les Marocains ont dû la voir ailleurs... sur Al Jazeera Sport. Le décor est, certes, qatarien, mais l'athlète est marocain, tout comme le technicien qui a commenté et analysé la course, Saïd Aouita, surnommé «Mr Happy». De quoi être fiers, le temps d'une course. Voilà le nouveau visage de la chaîne qatarie. Créée en 2003, Al Jazeera Sport a tout misé sur le football. Au début, l'offre était gratuite. Un coup de pub qui a fait exploser l'audimat. L'audience de la chaîne sportive, à l'image de celle de sa consœur spécialisée dans l'information, est presque une obsession chez les responsables qataris. Ils sont, aujourd'hui, plus de 30 millions à regarder Al Jazeera Sport de par le monde. Au fil des ans, la chaîne est devenue un monstre de l'audiovisuel sportif, avec des contrats à coup de milliards : Ligue des Champions, Europa League, Liga, Calcio, Ligue1, Eredevisie, Scottish Premier League, Premier League, Championnat d'Argentine, Championnat du Brésil. Après le football, c'était au tour des autres disciplines phares d'obéir à cette nouvelle logique des pétrodollars qui coulent à flots. Dans son tableau de chasse, Al Jazeera compte aujourd'hui de grands événements : NBA basketball, Roland Garros, Open d'Australie, meetings et compétitions organisés par l'IAAF, tournoi des Cinq nations de rugby... le tout pour 70 dollars par an, soit moins de 6 dollars par mois, un prix défiant toute concurrence. Et ce n'est pas encore fini. Le nouveau slogan d'Al Jazeera «We have no limits» en dit long sur la stratégie agressive adoptée par le groupe qatari, dont le bouquet compte aujourd'hui 20 chaînes, après le rachat des droits de diffusion de la Ligue des Champions, de l'Europa League, de la Coupe du monde et de la CAN 2010, qui appartenaient au groupe saoudien d'ART. D'une population d'environ 840.000 habitants, dont 90% résident à Doha, l'île est devenue, grâce à sa grosse machine audiovisuelle, une planète du sport. Candidat à la Coupe du monde 2022, avec comme ambassadeur Joseph Guardiola, Qatar vient d'abriter, pour la première fois de son histoire, les mondiaux d'athlétisme.


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