Lorsque qu'en 1974, Mohamed Hosni Alaoui décida de rentrer à Tanger après avoir terminé ses études d'ingénieur en électronique en République fédérale allemande de l'époque, celle de Helmut Schmidt, il rapporta dans ses bagages une usine allemande d'antennes de télévision de Düsseldorf. L'usine, Trial Atlas, fut installée sur la route de l'Aviation, l'ancienne route de Rabat, près de l'usine textile de Satfilage et de l'unité d'embouteillage Atlas Bottling Company. L'usine d'antennes de télévision qui produisait à 70% pour le marché national et à 30% pour l'export, dont l'Allemagne, se développa dans le négoce des paraboles au début des années 90, avant de passer également à la fabrication de câblages pour des donneurs d'ordre français et allemands. Ce fut aussi l'époque où Trial Atlas commença à fabriquer des appareillages électriques, prises et disjoncteurs à usage domestique et industriel, avant d'obtenir, au milieu des années 90, ses premiers contrats pour des firmes aussi prestigieuses que Safran dans le secteur aéronautique. Les premiers contrats importants commencèrent à tomber à ce moment-là avec les Allemands ABL et la PME française N'ERGY. En 2003, un important contrat fut signé avec le français Zodiac, «un équipementier de 1er niveau» dans le jargon du monde de la sous-traitance. Ensuite ce furent Bouy et Tronico. Dans cette évolution, le schéma des rapports qu'ont pu développer Bouy et la société Trial Atlas est instructif. Séduits par la qualité du travail réalisé par les équipes de Trial Atlas, les cadres de la PME française choisirent d'acquérir des machines, de les installer à Tanger et de réaliser des inspections périodiques du travail fourni et de l'état des machines. Une forme de délocalisation, mais au sein d'une unité marocaine déjà opérationnelle, avec apport en matériel. Trial Atlas travaillait bien : des composants magnétiques pour ceux-là, de la mécanique de précision pour les autres. Une petite histoire exemplaire de PME qui, à force de rigueur et de persévérance, se retrouva à l'automne 2008 installée à la Tanger Free Zone pour répondre à une demande française et allemande croissante. De nouveau, l'originalité de la démarche résidera dans le modus operandi conçu et mis en œuvre pour s'installer à la TFZ avec trois partenaires européens, tous des clients de Trial Atlas, qui devient, avec le déménagement, Trial tout court. De Trial Atlas à Trial Entre-temps, Alaoui Junior, Khalil de son prénom, avait de son côté achevé ses études d'ingénieur en productique et avait rejoint l'affaire familiale, dans laquelle Renate Alaoui s'occupait exclusivement des clients allemands de la société. À partir de la moitié des années 2000, les choses allèrent très vite. Trial Atlas et ses clients « et bientôt associés en partie », Bouy, N'ERGY et ABL décidèrent d'acquérir en commun 22.000 m2 au cœur de la Tanger Free Zone pour produire à des coûts rentables et avec un savoir-faire maroco-européen. Un consortium voyait le jour. Bouy monta une filiale marocaine, Ausare Maroc, NPM était la filiale locale de N'ERGY et ABL-Sursum Marokko une nouvelle filiale de la maison-mère ABL. Trial Atlas devient Trial. Khalil H. Alaoui devient le PDG de l'ensemble, tout en exerçant un rôle de PDG de sa société Trial et de DG des autres sociétés installés sur la même plate-forme industrielle. Ce qui a pu être mutualisé l'a été : administration et comptabilité, transport du personnel et cantine, transport et logistique. Pendant ce temps-là, chaque société remplissait de manière autonome ses obligations vis-à-vis de ses clients. Ausare Maroc fabriquait des accords hydrauliques, NPM des composants magnétiques passifs et ABL-Sursum du matériel électronique à usage aéronautique et à usages domestique et industriel. Aujourd'hui membre du GIMAS, le Groupement des industries aéronautiques du Maroc, le consortium, qui emploie 250 personnes, s'apprête à accueillir un nouveau partenaire, dans le secteur de la tôlerie fine, en attendant l'arrivée d'une ligne de production pour un nouveau produit de haute technologie. Une information pour l'instant bien gardée, classée top secret, jusqu'à la signature officielle des contrats.