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Céréales : L'autosuffisance est-elle réalisable?
Publié dans Le Soir Echos le 07 - 09 - 2010

Un objectif accessible pour les uns, un leurre pour les autres.
Le débat autour des importations de blé et de leurs coûts pour le budget de l'Etat laisse une grande question en suspens. Le Maroc n'est-il pas en mesure de réaliser son autosatisfaction en blé qu'il soit tendre ou dur. Lors de la première conférence dédiée à «l'agrégation», organisée par le ministère de l'Agriculture, en juin dernier, le président du groupement d'intérêt économique Tanmia Filahia, Amine Kandil, a clairement indiqué que l'objectif de l'autosuffisance en blé est parfaitement réalisable. Il se réfère aux résultats réalisés par les membres de son groupement. Si une telle expérience se développe la productivité à l'hectare devrait également croître et l'objectif de l'autosuffisance deviendrait de plus en plus accessible. Cette déclaration a été appuyée, même après la suspension des droits d'importation sur le blé tendre, par des minotiers et des stockistes. Ces derniers estiment que l'utilisation des fertilisants et des insecticides à des quantités suffisantes pour améliorer la productivité devrait sensiblement améliorer la production dans plusieurs régions comme l'Oriental, le Saïss, Rhamna et Chaouia… Plusieurs régions sont susceptibles de largement subvenir aux besoins nationaux en blé.
Toutefois, des minotiers plus réalistes relativisent cet optimisme. Selon eux, même les grands producteurs et importateurs de blé telles que la France ou l'Espagne ne sont pas en mesure de réaliser leur autosuffisance en blé. En effet, ils n'arrivent à produire les quantités nécessaires dans toutes les variétés dont ils ont besoin. S'ils arrivent à exporter une partie de leur production de certaines variétés ils se retrouvent obligés d'en importer d'autres. Au Maroc, le blé produit est en grande partie du tout venant. «On avait annoncé un projet de développer la production de deux variétés dont le marché a le plus besoin. Mais jusqu'à maintenant, ce projet peine à se réaliser», précise un expert du marché. Dans ce contexte, parler de l'autosuffisance n'est qu'un leurre, selon la même source.


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