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La guerre des civilisations n'aura pas lieu
Publié dans Le Soir Echos le 24 - 09 - 2010

L'Occident retrouve tranquillement mais sûrement ses vieux démons faces à ses minorités. Si les gens du voyage sont quasiment harcelés en France, les musulmans sont interdits de lieux de culte aussi bien à New-York qu'à Zürich ou à Marseille. A peine tolère-t-on qu'ils exercent leur foi dans la plus stricte intimité et sans que cela ne gêne les populations de culture judéo-chrétienne outrées qu'une femme puisse décider librement d'une tenue vestimentaire conforme à sa foi. Une chaîne de fast-food, croyant déployer un argument marketing destiné à la communauté musulmane de France en proposant des produits dits «Halal», a été vilipendée par une campagne politico-médiatique de dénigrement sans précédent. Le président de la plus grande puissance mondiale a passé les dernières semaines à démontrer, excusez du peu, qu'il n'était pas musulman.
Le 8 décembre 1948, les Nations Unies proclamaient la Déclaration universelle des droits de l'Homme qui spécifie dans son Article 18 que « toute personne a le droit à sa liberté de pensée, de conscience ou de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, tant en public qu'en privé par l'enseignement des pratiques, le culte ou l'accomplissement des rites ». Cette déclaration a été proclamée à Paris et les Etats-Unis, à l'instar de l'ensemble du monde occidental, la portent comme élément fondateur de la civilisation moderne. Partant de ces bonnes intentions, comment en est-on arrivé à ce rejet par des populations entières d'une religion qui tire son nom du mot soumission à Dieu et qui prêche l'adaptation et l'émancipation par le savoir?
La désignation de l'Islam comme nouvel ennemi de l'Occident date de la fin de la Guerre froide qui a légué des plaies ouvertes dans les zones peuplées partiellement ou totalement par des musulmans à l'image de l'Afghanistan, du Moyen-Orient, de la Tchétchénie, des Balkans ou encore du Maghreb. Ces zones troublées ont généré de nouveau types de combattants retrouvant leur identité dans la radicalisation de leur spiritualité et recourant, dans certains cas isolés, au sacrifice suprême pour faire avancer leur cause. Ce désir de sacrifice pour une raison religieuse, qui a été utilisé par toutes les formes de civilisation et de gouvernement dans l'histoire humaine, est aujourd'hui instrumentalisé par une nébuleuse identifiée mais incontrôlable qui commet des actes de violence à travers toute la planète et qui est capable d'ôter la vie de manière collective à des civils, parfois par milliers, au cœur de concentrations urbaines terrorisant des populations occidentales qui voient aujourd'hui en chaque musulman, si tant est qu'il ose afficher un semblant de foi, un meurtrier potentiel préparant les prochaines actions violentes d'Al Qaeda. Ce rejet du musulman ouvre une opportunité politique à des leaders peu scrupuleux qui s'engouffrent dans la brèche pour des besoins électoralistes à l'image de certains chefs d'Etats ou de gouvernement européens. Même les colombes parmi les leaders politiques concèdent à une opinion publique échaudée le droit de ne plus être « provoquée » par des minarets « arrogants » ou des voiles « indignes ».
Les musulmans, dans leur grande majorité, se sentent humiliés par ces atteintes, à leurs yeux non justifiés, aux symboles et à l'intégrité de leur foi. Ces vexations incessantes sont exploitées par d'autres leaders sans scrupules qui prêchent la violence pour s'imposer face à un Occident dominateur qui, sous couvert de droits de l'homme, ne protègerait que les droits de certains. Les sirènes de l'islam politique, prônant un retour aux règles de vie datant de 14 siècles, galvanisent une frange importante de la communauté musulmane qui compte plus d'un milliard d'adeptes à travers le monde. Les nouveaux penseurs de l'islam, qui prônent une analyse de l'esprit des lois musulmanes soutenue par les évolutions qui ont été apportées à l'humanité toute entière par cette religion lors de son avènement, sont de plus en plus marginalisés voire quasiment excommuniés ou exilés par des leaders politico-religieux souvent autoproclamés et largement suivis à travers les nouveaux médias.
La communauté musulmane aborde son 15ème siècle avec des défis de grande ampleur ; le plus important étant celui de préserver son identité tout en trouvant un espace de création et d'émancipation pour chacun et chacune dans notre village planétaire. Le musulman ne doit pas s'identifier à travers le rejet de l'Occidental mais se trouver une cohérence entre sa vie et sa foi en harmonie avec son environnement. Succomber aux provocations d'une population occidentale chauffée à blanc par une sombre complicité politico-médiatique à la recherche d'un bouc émissaire ne ferait de nous que des marionnettes manipulables à souhait par des va-t-en guerre inconscients et encore moins soucieux de la dignité humaine que leurs ennemis déclarés. Comme le disait si bien Confucius : «L'homme de bien ne demande rien qu'à lui-même ; l'homme de peu demande tout aux autres.»


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