Les négociations vont bon train entre la direction de la RAM et le personnel sous contrat d'Atlas Multiservices. Une assemblée ordinaire serait d'ailleurs prochainement organisée par le bureau syndical du personnel. Mais la tension sociale au sein du transport national peut reprendre à tout moment. Des membres du syndicat du personnel affilié à l'UGTM et de hauts responsables de la compagnie aérienne RAM viennent de tenir, mardi dernier, une réunion à huis clos à Casablanca. Point crucial de l'ordre du jour de cette réunion, rappeler les revendications du personnel naviguant commercial (PNC) sous contrat AMS (Atlas Multiservices). « La réunion a été fructueuse pour l'instant, puisque l'augmentation des salaires a été décidée et les négociations sont en cours avec la direction pour les autres revendications», nous confie une source au sein du bureau syndical. Une autre source, cette fois-ci de la RAM, nous confirme qu'il y aura une hausse de salaire de 600 DH par PNC et une prime Aïd El Adha dont le montant n'est pas encore déterminé. Ces décisions n'attendent actuellement que l'accord du DG, Driss Benhima.Par rapport aux revendications, un stewart (PNC) tient à rappeler qu'elles sont bien nombreuses : la transparence dans les programmes de vols, les primes de transport et de dégraissage, la prime du treizième mois et celle de Aïd El Adha et le respect du code de travail : « Les tensions se sont calmées depuis notre dernière grève. Cependant, ça peut dégénérer à tout moment, surtout que nos principales revendications n'ont pas été prises en compte », déclare le stewart. Ce dernier rappelle qu'il y aurait une prochaine assemblée où seront discutées les principales avancées dans les négociations avec la compagnie aérienne et les prochaines étapes pour faire valoir leurs droits. Et l'option d'une éventuelle grève ne sera pas écartée ! Dans une interview récente accordée au Soir échos, le DG de la RAM, Driss Benhima, est revenu en détail sur le conflit social qui a dégénéré dernièrement à la RAM. «Il y a eu une revendication de la part de certains salariés d'Atlas Blue d'être alignés sur le statut RAM qui n'est plus en usage pour les recrutements. Et ils ont refusé d'être affectés à AMS. », déclarait-il. Pour reconnaître après : « Nous aurions peut-être dû faire un plus grand effort sur la communication, pour mieux nous expliquer et éviter de laisser la désinformation s'installer. Nous aurions dû être plus convaincants ». Quoi qu'il en soit, les rapports de force tendent davantage pour les PNC d'AMS. La compagnie aérienne se retrouve ainsi face à un véritable test. Si les augmentations ne sont pas concrétisées, les tensions sociales s'accentueront et si une grève est observée, le résultat déficitaire de la RAM de cette année s'aggravera. Par ailleurs, et pour contenir ses énormes charges salariales, la RAM a adopté un plan de rationalisation. Ce plan contient un programme de départs volontaires qui visera notamment les PNC sous contrat AMS. Egalement dans le pipe, l'école nationale des pilotes de ligne de Royal Air Maroc. Un communiqué récent a fait savoir que les inscriptions pour cette année académique ont été purement et simplement annulées. C'est dire que la situation financière à la RAM est de plus en plus alarmante, avec des pertes sèches de 20 millions DH par semaine depuis six mois déjà, et sans l'intervention de l'Etat sous forme d'injections de cash… La RAM est dans de mauvais draps. Les retards sont de plus en plus fréquents, la concurrence des compagnies low cost est plus agressive et l'image de la compagnie est plus que jamais compromise, comme en témoigne ces dernières difficultés au niveau de l'Aéroport Ataturk en Turquie ou encore les vidéos qui circulent sur Youtube et les groupes anti-RAM sur Facebook. Les réorganisations stratégiques et les restructurations au sein de la compagnie n'ont pas véritablement abouti à un redressement de la situation de l'une des plus importantes compagnies aériennes du continent. Tout récemment, Air Journal annonçait que La RAM et l'Etat marocain songeraient à une éventuelle cession de 20 à 30% du capital de l'entreprise à une compagnie étrangère. Air France-KLM, Ibéria-British Airways et Emirates figurent sur la liste des compagnies aériennes contactées dans ce sens par la RAM, selon la même source. La compagnie aérienne sera fort probablement recapitalisée à travers la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et une banque marocaine, pour introduire ensuite une partie du capital de la RAM en bourse.