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Enquête (2/2) : Le dur combat contre la pédophilie
Publié dans Le Soir Echos le 25 - 08 - 2011

Véritable scandale social aux multiples dimensions, avec des portées qui dépassent nos frontières,
la pédophilie est aujourd'hui et plus que jamais à l'ordre du jour. Que font nos autorités pour en limiter les drames ? Sommes-nous suffisamment conscients du danger que cela représente ? Le point.
Du côté des associations, c'est en 2003 que le tabou sur la pédophilie tombe sous les revendications à visage découvert de Najia Adib, présidente de Touche pas à mes enfants. A peine le silence brisé que certains accourent déjà en quête d'aide et de soutien ! La plupart du temps, « c'est un proche ou encore un voisin qui se prononce au nom de la victime, dit-elle, c'est ainsi que ces enfants abusés intègrent l'association ». Najia Adib explique alors que 75 % d'entre eux sont victimes d'un proche et que l'inceste est assez récurrent. Un père, un frère ou un oncle prenant le statut de bourreau est chose fréquente. D'après elle, la pédophilie est en recrudescence permanente et malheureusement on ne peut deviner tous les cas. En effet, le silence, malgré tout, persiste et se justifie par des « hchouma, weld flane » et des tentatives de « sauver l'honneur » d'une famille déjà déshonorée par l'un de ses membres.
Par ailleurs, la présidente de l'association Touche pas à mes enfants pointe certains comportements, d'ordre socioculturel, mais favorables au passage à l'acte d'un pédophile. Il est fréquent et normal dans la société marocaine de dire à un enfant « sir bouss 3amek », « sir bouss khalek » ou encore de le trouver assis sur les genoux d'un vieil homme. Il ne faut certes pas généraliser, mais éviter de tenter le diable reste le plus raisonnable. D'autant plus qu'un pédophile tente d'amadouer sa future proie : « il prépare sa victime avec des gentillesses, lui offre des bonbons, des gâteaux », explique Mme Adib avant d'ajouter qu' « il n'hésitera pas à passer à l'acte une fois seul avec l'enfant, sinon, il se contentera d'attouchements pour ne pas risquer de se faire prendre ».
« Un pédophile, qu'il aille dans un centre spécialisé ou en prison, reste et restera un pédophile. Rien ne le changera ! ».
Najia Adib, présidente de Touche pas à mes enfants.
Les propos de Najia Adib sont ponctués d'une révolte qui se confirme à travers le ton impitoyable qu'elle emprunte pour dire qu' « un pédophile, qu'il aille dans un centre spécialisé ou en prison, reste et restera un pédophile. Rien ne le changera ! ». Les sanctions infligées ne sont, selon elle, pas assez lourdes: variant de 5 à 30 ans, elles n'éviteront pas la récidive. Dans ces cas là, il ne faut pas autoriser qu'il y ait de caution à payer ou succomber aux pots-de-vin.
Le champ d'action de l'association se dévoile à partir du moment où un cas comparaît au tribunal, mais le manque de moyens, l'insuffisance de temps accordé à chaque dossier et la multiplicité de ces derniers sont bien des obstacles qui ralentissent les procédures. En attendant que l'affaire soit présentée au juge, l'association poursuit ses campagnes de sensibilisation auprès des familles et du grand public. Elle offre parallèlement aux enfants, n'excédant pas 10 ans, la possibilité d'intégrer des orphelinats, d'aller en colonies de vacances et de pratiquer des activités éducatives.
Bien entendu, un suivi psychologique est prévu mais il est plus accessible aux enfants de la ville que ceux des petits patelins. Les ressources financières que sont les dons ne suffisent pas à couvrir toutes les nécessités. Mais heureusement, on se mobilise plus pour cette cause et certaines œuvres se font en faveur de la protection de l'enfant comme la première édition du festival MarocKids « Tous unis pour une enfance épanouie », fruit du travail d'une agence d'événementiel qui a su regrouper des associations telles que Bayti et SOS villages .
Cela dit, la société marocaine ne souffre pas d'une pédophilie essentiellement « sociétale » et qui s'exerce entre ses membres. La misère parfois justifie certains comportements tels que la prostitution au profit des étrangers, et celle-ci n'épargne pas les enfants. Najia Adib donne l'exemple d'un petit garçon de Taghazout qui subit les désirs d'un touriste installé là bas et dont tout le monde connaissait les intentions. A vrai dire, il s'agissait bien de prostitution puisque la mère, au courant, a naturellement répondu qu' « il subvient aux besoins de toute une famille ». Par ailleurs, l'actualité se penche d'un peu plus près de Marrakech et de ce qui s'y trame. Le tourisme sexuel bat son plein et « ce sont les nôtres qui invitent les Occidentaux ». Par « les nôtres », Mme Adib sous-entend les Marocains qui jouissent d'un bénéfice établi sur le dos des petits enfants qu'ils proposent aux touristes. Ces derniers choisissent leurs victimes et marchandent les prix comme on marchande le prix d'un objet .
Pour la présidente de Touche pas à mes enfants, on retiendra que de son point de vue personnel que les seuls moyens de prévention passent par la communication entre parents et enfants, à savoir briser le tabou du sexe et avertir l'enfant mais aussi par le renforcement et le durcissement des peines et des sanctions encourues. Socialement passée sous silence, la pédophilie n'est pas mieux explicitée dans le cadre juridique. En effet, elle est seulement sous-entendue dans les lois marocaines à travers les termes « d'abus sexuel sur mineur ».
La notion de « mineur » est assez vague car même dans la minorité, il y a des degrés : un mineur de 15 ans est un adolescent alors qu'un mineur de 6 ans est encore un enfant. Bien que des textes soient prévus pour protéger l'enfant contre toute forme d'exploitation ou d'abus sexuel, la pédophilie, qui souvent insinue une situation incestueuse, relève de l'innommable.
Pire encore, certains cherchent à la légitimer en intégrant au débat les notions de consentement, de sentiment et d'envie de l'enfant ou encore de sa capacité à mieux répondre au désir d'un homme : l'exemple du prédicateur salafiste qui dévoile les préceptes d'une religion version « trop améliorée » (sa version bien entendu) et autorise le mariage d'une fillette de 9 ans. Et lui, c'est clairement le pire de tous.
Je suis français, pourriez-vous traduire les expressions arabes :
hchouma, weld flane
sir bouss 3amek
sir bouss khalek
Merci.


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