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Un fléau non reconnu : Le viol d'enfants, les attouchements et autres actes pédophiles ont toujours existé dans la société marocaine. Aujourd'hui, c'est leur révélation qui choque les Marocains.
Publié dans La Gazette du Maroc le 11 - 07 - 2008

Dans la culture traditionnelle au Maroc, l'amour de l'éphèbe et la pédophilie occupent une place importante, malgré le non dit et dans le domaine de la symbolique et des blagues. La réalité dévoile une omniprésence du phénomène de la pédophilie à divers niveaux. Chaque fois qu'une affaire éclate au grand jour, c'est le scandale et la consternation. Pourtant, le phénomène ne date pas d'aujourd'hui. Le viol d'enfants, les attouchements et autres actes pédophiles ont toujours existé dans la société marocaine. Aujourd'hui, c'est leur révélation qui choque. De plus en plus de parents d'élèves ou d'enfants abusés sexuellement brisent le silence pour dénoncer un pédophile, qui est dans la plupart des cas un voisin, un instituteur ou un proche parent. A chaque scandale, les familles des enfants victimes, se disent surpris par l'agresseur qui était regardé comme un père de famille respectable. C'était le cas de cet instituteur qui a abusé sexuellement d'une dizaine de fillettes à l'école Al Azhar, située au quartier Anassim à Casablanca.
Inceste et pédophilie
L'affaire a éclaté lorsque les parents de quatre filles, qui poursuivent leur scolarité en deuxième année d'enseignement fondamental chez l'instituteur pédophile, portent plaintes contre Ahmed B, âgé de quarante-huit ans, père de famille, marié à une institutrice exerçant dans la même école où il enseigne. Les quatre filles racontent à leurs mères que leur instituteur les appelle une par une pour le rejoindre dans son bureau, ensuite il leur ôte leur pantalon et abuse d'elles devant les autres élèves. Il les menaçait de les rouer de coups avec un tuyau en plastique ou un bâton si elles racontaient à leurs parents ce qu'il leur faisait. Plus grave encore, l'instituteur abusait de sa propre fille qui poursuivait ses études dans la même classe où il enseignait. Le dernier scandale en date, est le viol d'un garçon à Had Kourt près de Sidi Kacem par un tailleur, il y a deux semaines. La région de Had Kourt, est décrite par plusieurs acteurs de la société civile comme une région où la pédophilie n'est pas dénoncée. Les parents d'enfants victimes de la pédophilie ne portent pas plainte contre les agresseurs par peur du scandale dans le village, ce qui profite toujours aux agresseurs. A Had Kourt, le père de la victime, avec l'aide de l'association Achoulaa ont décidé de briser le complot du silence. Selon Noureddine Zaimi, acteur associatif local : «dorénavant, nous ferons notre possible pour combattre ce fléau dans cette région, par tous les moyens possibles».
Pour dénoncer le crime de la pédophilie au Maroc, une association a vu le jour depuis quelques années. La création de l'ONG « Touche pas à mes enfants », intervient après la découverte d'un pédophile au sein d'un établissement scolaire privé à Rabat. Dans cet établissement, un loup était dans la bergerie. Le gardien de l'école était un pédophile qui violait des enfants âgés de 4 ans. Saïd Ouha, 54 ans, célibataire, était le gardien de la crèche Ililane à Rabat depuis 1985. Pendant 18 ans, il a abusé sexuellement de dizaines d'enfants, dont ceux de hauts fonctionnaires de l'Etat. Mais le pédophile n'a écopé que de deux années de prison. L'établissement n'a pas été fermé, même si la responsabilité morale de la direction de l'école est prouvée. A l'origine de la création de l'ONG, le souhait de la mère d'un enfant de participer à la sensibilisation de l'opinion publique sur ce phénomène. Souvent, les juges sont indulgents envers les pédophiles, faute de preuve ou de formation adéquate. De plus en plus, les ONG font du Lobbying pour gagner un procès. Pétitions, communiqués de presse et sit-in sont utilisés pour porter l'affaire devant l'opinion publique. C'est le combat quotidien de Najia Adib et Najat Anwar, présidente de deux ONG qui combattent la pédophilie depuis quelques années. Dans le milieu scolaire, le phénomène nous interpelle plus que jamais, en l'absence d'une cellule de veille sur le problème au ministère de l'Education. Il n'y a pas d'outil de suivi et de prévoyance contre la pédophilie. Dernièrement, le Dr Mustapha Daniel ex-directeur exécutif de l'Observatoire national des droits de l'enfant, a été chargé de ce dossier par le ministre de l'Education nationale. Le mois de février dernier, un enseignant a été arrêté à Chichaoua, région d'Imintanout pour son implication dans une affaire de pédophilie. Quatre filles mineures, âgées de sept et huit ans, en première et deuxième année d'enseignement fondamental à l'école Zgara Libel, située dans la province de Chichaoua, ont raconté qu'elles ont été victimes d'attouchements sexuels de leur instituteur. Ce dernier profitait de la récréation pour faire appel à l'une d'elles, la conduisait au fond de la classe, lui baissait le pantalon ou la jupe, la touchait, et l'embrassait. Les certificats médicaux, ont attesté la perforation de l'hymen de l'une d'elles. Une blessure plus que psychologique pour cette fillette de 8 ans. Il n'y a pas de définition claire de la pédophilie dans le code pénal marocain. Le législateur parle dans les articles 484 à 488 du code pénal, des cas de viols et d'atteinte à la pudeur, et prévoit des peines allant de 5 à 10 ans. Il considère le consentement de l'enfant âgé de 16 ans et plus, comme étant une complicité, et donc une incitation à la débauche. Pour les enfants de moins de 16 ans, ils sont jugés pour prostitution, si consentement est prouvé, et placés dans des centres de redressement qui dépendent de la Jeunesse et du Sport. Le Maroc a ratifié la Convention Internationale de la Haye sur les droits de l'enfant, en 1993, ce qui impose aujourd'hui l'harmonisation de la législation nationale avec les déclarations internationales relatives à la pédophilie.
Déculpabiliser la victime et responsabiliser l'agresseur
Selon Khalid Cherkaoui Semmouni, coordinateur du COCASSE (coalition contre les Abus Sexuels sur les Enfants): « le coté répressif malgré son impotence ne résout pas le problème. Il faut prévoir des structures d'accueil et de suivi pour les enfants victimes d'acte pédophile. Ceux-ci se replient souvent sur eux-mêmes et développent dans beaucoup de cas, des tendances vers la perversion sexuelle. Aujourd'hui, l'essentiel du travail qui reste à faire, après la dénonciation du phénomène, est la prise en charge psychologique pour déculpabiliser la victime et rendre l'agresseur responsable de ses actes. Souvent, ces détraqués justifient leur acte, par divers prétextes.
Cherkaoui Semmouni Une coalition contre les Abus Sexuels sur les Enfants
Pour combattre le phénomène de la pédophilie au Maroc, une coalition contre les Abus Sexuels sur les Enfants (COCASSE) a été constituée en 2006. Le collectif englobe une centaine d'ONG marocaines et étrangères et publie chaque année un rapport sur les abus sexuels sur les enfants au Maroc. Le COCASSE a préparé un plan national pour la lutte contre l'exploitation sexuelle des mineurs au Maroc. Son coordinateur, Khalid Cherkaoui Semmouni, a été nommé en 2007 ambassadeur de bonne volonté pour un tourisme responsable. Le rapport annuel de cet organisme, constitue un outil d'observation de l'étendue du phénomène de la pédophilie au Maroc.
DES malentendus
Tous les pédophiles sont des homosexuels
C'est faux. Il y a autant de pédophiles attirés par les enfants de l'autre sexe, que de pédophiles attirés par les enfants de leur propre sexe.
Tous les homosexuels
sont des pédophiles
Egalement faux. Parmi les homosexuels, on trouve la même proportion de pédophiles, que parmi les hétérosexuels.
Les pédophiles sont
des petits vieux dégoûtants
Faux. Le pédophile peut avoir n'importe quel âge, jeune ou vieux. Il n'y a pas que des hommes. Une femme aussi peut avoir certains comportements avec un enfant, mais comme on considère qu'il est normal qu'une femme embrasse et caresse les enfants, elle n'attire pas l'attention…
Le pédophile est un assassin d'enfant
A vrai dire, on ne peut pas appeler cela un malentendu. L'accusation est beaucoup trop grave. Cela dit, c'est rarement, très rarement, qu'un pédophile en vienne à tuer. C'est en général par peur de la découverte. Cela n'est pas spécifique à la pédophilie.
D'autres crimes sont commis par peur de la punition. Ainsi, un voleur PEUT devenir un assassin, et un pédophile PEUT tuer.


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