Rapport international : progrès du Maroc dans la lutte contre le crime organisé et le blanchiment d'argent    L'Allemagne admet la plainte du Maroc contre plusieurs journaux pour diffamation dans l'affaire Pegasus    Réforme du pôle public audiovisuel : Lancement d'une étude sur les chaînes publiques    Hammouchi décoré par la Grand-Croix de l'Ordre du Mérite de la Garde civile espagnole    Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire a reçu 7 513 plaintes et doléances en 2024, un niveau record depuis sa création    Le Pakistan veut «un conseil d'affaires conjoint, un accord commercial préférentiel et des délégations sectorielles» avec le Maroc    La première partie du projet de loi de finances 2026 adoptée    La Jordanie achète de l'huile d'olive marocaine pour soutenir ses réserves alimentaires    Le Maroc au cœur d'un projet de liaison maritime entre Barbate et le nord de l'Afrique examiné au ministère des transports à Madrid    Pêche: Les débarquements des ports en Méditerranée atteignent 13.516 tonnes    Myrtilles marocaines : une saison prometteuse s'annonce    L'Allemagne fait plier Alger : une "grâce humanitaire" qui cache une capitulation diplomatique    Le Maroc observe la situation sécuritaire au Sahel où les transporteurs poursuivent leurs livraisons malgré les risques    Le partenariat entre BlueBird Aero Systems et Rabat progresse sur le plan technique, mais le lancement de l'usine marocaine reste un mystère    La Commission européenne classe la Belgique parmi les pays exposés à une pression migratoire    L'Espagne enregistre un pic démographique avec plus de 49 millions d'habitants    Le Roi Mohammed VI félicite la nouvelle présidente de l'Irlande    Marca : le Maroc s'impose comme une puissance montante du football mondial    Forfait de Lamine Yamal : La Fédération espagnole fustige le Barça    « Ma dernière Coupe du monde » : Ronaldo annonce la fin de sa carrière internationale    Appel d'offres international pour le schéma directeur du littoral de Tétouan et de M'diq-Fnideq    Fès : arrestation de 17 personnes, parmi lesquelles quatre fonctionnaires, pour détournement de fonds publics et vols    La Fondation du Forum d'Assilah couronnée à Mascate par le prix du sultan Qabous pour la culture, les arts et les lettres    Aminux signe son grand retour avec "AURA", un album double face entre ombre et lumière    La FNM, la FRMJE et la Ligue régionale Rabat-Salé-Kénitra des jeux électroniques s'allient pour promouvoir la culture numérique    UIR : Chaire UNESCO lance officiellement l'édition 2025 du programme World Heritage Volunteers    Hausse des ventes de voitures à énergie nouvelle en Chine malgré un léger recul du marché global    Akhannouch: Le soutien aux TPME s'inscrit dans une dynamique de réformes profondes sous la sage conduite de SM le Roi    L'Allemagne met le régime algérien à l'épreuve : la libération de Boualem Sansal en échange de la poursuite des soins de Tebboune    Hammouchi reçoit l'ambassadrice de Chine au Maroc pour renforcer le partenariat sécuritaire entre les deux pays avant la tenue de l'Assemblée générale d'Interpol à Marrakech    Aérien. Es-Smara connectée à Casablanca par vol direct    Maroc – Sénégal. Un partenariat stratégique « exceptionnel »    L'UNESCO et la Fondation Maroc 2030 renforcent l'impact durable des grands événements sportifs à venir    CAN Maroc-2025: les visas électroniques désormais gratuits via l'application YALLA    The Best 2025 : Hakimi, vedette du PSG, dans la liste des nominés    Surf. Odriozola et Salgado remportent le Junior Pro Taghazout Bay    Grammy Awards 2026 : Youssou Ndour décroche une nomination    La MAM célèbre la Fête de l'Unité    CAF : « Le ballon officiel de la CAN 25 rend hommage au zellige marocain »    JSI Riyad 2025. Finale . Futsal / Maroc-Iran ce mardi : Horaire ? Chaînes ?    España: En sus memorias, el rey Juan Carlos guarda silencio sobre la cuestión del Sáhara    Le Maroc, pionnier de la souveraineté génomique africaine    France : La police enquête sur les célébrations des supporters du Wydad Casablanca à Paris    París: En el Olympia, los 50 años de la Marcha Verde se celebran con alegría    Paris : À l'Olympia, les 50 ans de la Marche verte célébrés dans la joie    Aziz Akhannouch : « La consécration de la justice sociale dans les provinces du Sud est au cœur des priorités du gouvernement »    Baisse de 17% des demandes d'autorisation de mariage de mineurs en 2024, selon le CSPJ    FIFM 2025 : Le film marocain "Derrière les palmiers" de Meryem Benm'Barek en compétition officielle    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Toute croissance n'est pas développement
Publié dans Le Soir Echos le 28 - 10 - 2011

Ahmed Aït Haddout est le président du Réseau marocain d'économie sociale et solidaire (REMESS) constitué de 42 membres et organisations au niveau national. Il a assisté au Forum international de l'économie sociale et solidaire qui s'est déroulé à Montréal du 17 au 20 octobre. Le Soir échos lui a rendu visite dans les locaux du Réseau à Salé.
Ahmed Aït Haddout a été directeur de l'Office de développement des coopératives. Il fait partie du réseau national des experts de l'INDH. Il enseigne l'économie sociale et le développement des territoires dans les Facultés de Rabat, Salé et Meknès.
Mardi 25 octobre, votre réseau a organisé une rencontre consistant à dévoiler les résultats du projet SANAD, financé par l'USAID. En quoi consiste-t-il ?
Ce projet consiste en un renforcement des capacités en matière de plaidoyer. Il s'adresse à la fois aux petits producteurs, marchands ambulants, petits commerçants, et aux travailleurs dans l'informel. Pour nous, c'est la catégorie de la population qui vit dans la précarité et qui a besoin d'être accompagnée. Il fallait trouver des outils pour former les membres de notre réseau au niveau des régions, sur les techniques de plaidoyer. Il s'agit de former, au niveau des associations, la personne en interface directe avec ces petits producteurs.
Pourquoi précisément le plaidoyer ?
Cette population ne sait pas se défendre, et aller argumenter ce qu'elle demande. Les petits producteurs sont analphabètes et ne connaissent pas les rouages du système. Par exemple, lorsqu'une coopérative de femmes est créée, ses membres ne savent pas qu'ils ont droit à un financement de la part de l'Agence du développement social (ADS) ou à une subvention de l'INDH. Notre accompagnement consiste à dire aux gens : « organisez-vous si vous voulez obtenir vos droits ». Pas pour qu'ils vous aident, mais pour que vos droits soient respectés. Il y a de l'argent, il faut le prendre, mais il est difficile de le faire individuellement. Il s'agit pour eux de s'organiser, de connaître leurs droits pour les défendre.
Le REMESS a lié ses actions à certains chantiers entrepris par le Maroc. Qui sont-ils ?
Absolument. En premier lieu l'INDH, qui est entrée dans sa seconde phase. Il s'agit de savoir comment accompagner et assister les petits producteurs marginalisés à s'organiser pour sortir de cette situation de précarité. Concernant le Plan Maroc Vert, il s'agit d'agréger les petits producteurs, les accompagner par une assistance de proximité, aussi bien au niveau de l'espace que de la communication. Il faut leur parler dans la langue qu'ils connaissent, et avec leur accent. Aussi, la commercialisation de leurs produits doit se faire dans un cadre équitable. Et la coopérative doit être le cadre idoine pour organiser tout cela.
Qu'apporterait une « formalisation de l'informel » ?
Prenons une région où il n'y a que des figues de barbarie. Ces femmes cueillent des figues pour les vendre au souk, et gagnent un revenu. Revenu qui n'est comptabilisé nulle part. Si nous allons vers l'institutionnalisation, en créant une coopérative de transformation des figues de barbarie, cette coopérative, structure collective, permettra de sortir de l'informel. Lorsque la femme sera payée, nous devons lui établir un chèque. Il y aura traçabilité, et la femme pourra ouvrir un compte à la banque. Avec sa carte de membre de la coopérative, elle pourra devenir membre de la Chambre d'agriculture. Et si elles sont nombreuses, elles peuvent même prendre la présidence de cette Chambre.
L'économie sociale et solidaire souhaite mettre l'Homme au centre des préoccupations plutôt que le capital. Pensez-vous que cela est possible dans nos sociétés modernes ?
Bien sûr que c'est possible. Qui a précédé l'autre, l'argent ou le travail ? Le REMESS fait la distinction entre la croissance et le développement. Il faut qu'il y ait croissance, mais que le résultat de cette croissance revienne à ceux qui ont été à l'origine de cette richesse. Or aujourd'hui, ceux qui gagnent de l'argent ne sont pas ceux qui produisent, mais ceux qui savent spéculer. Il faut également limiter le nombre d'intermédiaires entre les petits producteurs et le commerçant final.
Plus il y a d'intermédiaires, plus le prix est cher au final ?
Plus il y a d'intermédiaires, plus le consommateur paie, et moins le petit producteur gagne. Il faut trouver le moyen de maîtriser la chaîne et réduire les intermédiaires inutiles, pour que la répartition de cette richesse soit faite d'une manière équitable. On ne dit pas « égale », mais équitable. Celui qui travaille plus doit gagner plus. D'ailleurs dans une coopérative, l'effort de chacun constitue la référence pour sa rémunération.
Qu'en est-il de l'avenir du projet SANAD ?
A partir de 2010, nous avons débuté la formation dans trois régions que sont Salé, Missour et Oujda. Pour ce faire, nous avons élaboré un kit sur le plaidoyer, qui a été expérimenté en formant 15 personnes par région. Après la formation, des séminaires d'une journée ont été organisés pour étendre le débat aux autres acteurs de l'administration, ainsi qu'à d'autres associations. L'USAID vient de nous annoncer la poursuite de son appui financier, pour au moins une année supplémentaire.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.