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« De nombreuses personnes mènent une double vie au Maroc »
Publié dans Le Soir Echos le 29 - 12 - 2011

Agadir Bombay, le dernier film de Myriam Bakir, est en salle depuis le 21 décembre. Il aborde avec courage et justesse un sujet encore tabou au Maroc, la prostitution. Rencontre avec la réalisatrice.
Myriam Bakir, réalisatrice qui incarne la nouvelle école du cinéma marocain, signe un nouvel opus, Agadir Bombay, en salle depuis le 21 décembre. Tourné dans le sud du pays, son intrigue se situe entre Taroudant et Agadir, à travers le regard d'Iman (Siham Touzi), adolescente abreuvée de 7e art bollywoodien, qui rêve de s'extraire de sa ville natale pour découvrir Agadir.
Comment est née l'idée de ce film ?
J'ai toujours été très surprise de voir de nombreuses personnes mener de front, une double vie au Maroc. Ce qu'elles vivent à l'extérieur est souvent très éloigné de ce qu'elles vivent au sein de leur environnement familial. Le fait de ne pas pouvoir être « transparent » m'a toujours interpellée. Au lieu de dire qu'elles vont au restaurant ou en discothèque, de jeunes femmes préfèrent dire à leurs familles : « je vais voir une tante » (sic). Et la prostitution, pratiquée par des femmes qui ont une famille et souvent des parents pratiquants, a rejoint ce questionnement. Comment vit-on une double vie au milieu d'une culture où la sexualité est encore taboue ? Personne n'ignore l'existence de la prostitution au Maroc et je souhaitais savoir comment ces femmes, que nous ne devons ni juger ni condamner, exercent un métier réprimé par la loi en ayant les mêmes préoccupations que tous, une vie digne pour leurs proches.
Il était important pour vous de situer Agadir Bombay dans le sud marocain ?
Oui. J'aime particulièrement, Taroudant. C'est une ville à laquelle je suis fortement attachée, mon père en est originaire. Je voulais montrer cette culture sur fond de comédie, même si le sujet, la prostitution liée notamment à l'enfant, est grave. Et Agadir est malheureusement la première destination du tourisme sexuel au Maroc.
J'ai rencontré des gynécologues qui m'ont exposé les problèmes quotidiens de jeunes filles exposées à ce fléau. Mais je le répète, je ne me pose pas en donneuse de leçons, j'espère que ce film servira un débat afin que le sujet dépasse précisément le film vers un changement : la libération de la parole.
« Je ne me pose pas en donneuse de leçons, j'espère simplement que ce film servira un débat. »
Vous avez tenu à présenter en avant-première ce premier long-métrage à Agadir le 16 décembre dernier. Quel a été l'accueil du public gadiri ?
Il s'agissait, en effet, d'un évènement inédit pour la ville d'Agadir, qui vivait ainsi une avant-première avant Casablanca et Marrakech. Les Gadiris ont accueilli Agadir Bombay avec une vive émotion et les autorités locales n'ont pas hésité à témoigner leur soutien à un film qui évoque la prostitution.
L'avant-première a, de plus, été suivie d'un débat en présence de nombreuses associations de la région qui œuvrent activement en faveur des mères célibataires et des filles-mères dont, « Oum Al Banine ». Ces directrices d'associations, ont déclaré avoir aimé le traitement du propos, je m'étais attachée à ne pas traiter le sujet de façon abrupte, pensant aux premières concernées, ces femmes qui allaient le voir.
Elles nous ont confié à l'équipe des comédiens et à moi-même avoir été touchées. Les comédiens nationaux et locaux étaient présents : Siham Touzi (Iman), Noufissa Benchehida (Leïla), Driss Roukhe (Rachid), Fatima Tehihit (Fatima), Abdellatif Chaouqi, Malek Akhmiss, Abdellatif Aatif autour d'un casting local mais également national, entièrement tourné en darija.
Le public gadiri semble depuis, avoir retrouvé le chemin des salles, notamment celui du cinéma Le Rialto ?
Absolument. La fréquentation est plus qu'encourageante depuis la sortie du film, d'autant qu'il aborde un sujet sensible et que seulement deux séances par jour s'y tiennent. Cette salle n'affichait plus d'entrées, depuis le 21 décembre, sortie nationale du film ; cependant, des scolaires et l'Institut français y organisent des projections à titre gracieux et la font revivre.
Le cinéma qui dénonce doit pouvoir toucher tous les publics. Hier ma petite voisine m'a dit que sa classe irait voir le film, ce sont des jeunes d'une quinzaine d'années et ça m'a vraiment beaucoup touchée.


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