Banjul: Signature d'un accord d'exemption de visa pour les passeports ordinaires entre le Maroc et l'Azerbaïdjan    Le Burkina Faso salue l'Initiative Africaine Atlantique lancée par SM le Roi Mohammed VI (ministre des AE)    Banjul : Série d'entretiens de M. Bourita en marge du 15è sommet islamique    L'ONMT relie Gran Canaria à Ouarzazate avec Binter    L'ONMT relie Gran Canaria à Ouarzazate avec Binter    Province de Tinghir : M. Sadiki visite des projets de développement de la filière rose à parfum    Sommet de Banjul: Projection d'un documentaire sur le 50è anniversaire de l'OCI et le rôle du Comité Al Qods, présidé par SM le Roi    Sa Majesté le Roi adresse un discours à la 15è Conférence au Sommet de l'OCI    Les CDG du Maroc, de France, d'Italie, et de Tunisie renforcent leur coopération    Les prix alimentaires mondiaux repartent légèrement à la hausse (FAO)    Alger élargit le champ de son différend avec Rabat au domaine sportif à des desseins politiques    Afrique du Sud: l'ANC reporte l'audience disciplinaire de Zuma par crainte de violences    Le Real Madrid sacré champion d'Espagne : Un titre amplement mérité    Interview avec Noor Slaoui : « J'ai hâte de représenter le Maroc aux JO de Paris »    Tennis : Aya El Aouni, en vedette à Antalya !    Coupe du monde de futsal (Ouzbékistan-2024): Le tirage au sort prévu le 26 mai    Espagne : interception de 18 migrants clandestins algériens, deux passeurs devant la justice    Vague de chaleur (40-44°C) de mardi à vendredi dans plusieurs provinces du Royaume    Sidi Kacem : L'élimination de la rougeole est une priorité provinciale    Séquestration présumée de Marocains en Thaïlande : l'ambassade de Bangkok brise le silence    Espagne: Saisie d'un narco-boat grâce à l'intervention des autorités marocaines    MAGAZINE : Abdallah El Hariri, peintre à pinceaux tirés    Cinéma : Descente d'El Maanouni à New York    Musique : A Jazzablanca, Dulfer quitte Prince pour Ennaira    WTCR Race of Morocco : Yann Ehrlacher remporte la première course    WTCR Race of Morocco : Le pilote chinois Ma Qing Hua remporte la deuxième course    Diaspo #337 : From Go-Kart to WTCR, Sami Taoufik chasing dreams in Morocco    Agadir : Les autorités ont-elles interdit la création du comité de soutien au «peuple kabyle» ?    Espagne : Brahim Diaz champion de la Liga avec le Real Madrid    La Libye réaffirme son rejet d'une union maghrébine sans le Maroc    Tenerife : La DGST permet la saisie d'1,7 tonne de haschich    "African Lion 2024" : Washington appelle l'armée libyenne à participer aux exercices    Le Roi Mohammed VI demande un arrêt immédiat de l'offensive à Gaza    Banjul: le Président gambien, nouveau Président du Sommet islamique, salue les efforts de SM le Roi, Président du Comite Al-Qods, en faveur du peuple palestinien    Affaire Hassan Tazi : disculpé des accusations de traite d'êtres humains, le chirurgien retrouve sa liberté après avoir purgé sa peine    Aéroport de Dakhla : hausse de 19 % du trafic aérien au T1-2024    Trois conventions pour le développement territorial des provinces de Tinghir et Ouarzazate signées    Casablanca: coup d'envoi du forum printanier de qualification et de créativité au profit des détenus mineurs    Tinghir et Ouarzazate: Trois accords signés pour favoriser le développement territorial    La 26e édition du festival Jazz au Chellah, du 10 au 12 mai    Météo: les prévisions du samedi 4 mai    Houda El Bahri: L'équilibre prudence-risque    Revue de presse de ce samedi 4 mai 2024    AMMC : Actif net des OPCI de plus de 87,42 MMDH à fin mars    Les débats de la Vie Eco : Comment Casablanca se prépare pour 2030    Près de 29 millions de dhs pour le développement territorial des provinces de Tinghir et Ouarzazate    Journée internationale du Jazz 2024: Tanger brille de mille feux avec un concert historique mondial    Nador : le beau-livre d'un Maroc gagnant    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le PAM, ce boustrophédon…
Publié dans Le Soir Echos le 11 - 01 - 2012

« Boustrophédon » est un mot compliqué pour désigner une réalité tortueuse : les écritures qui se tracent inversement depuis la droite ou la gauche. Ou plus exactement, celles qui, arrivées au bout d'une ligne, reprennent à la ligne suivante, depuis le même bout. Provenant de deux mots grecs désignant le mouvement du bœuf de labeur qui, arrivé au bout d'un champ, continue le tracé de son sillon en tournant de direction, il renvoie à des types d'écritures rares et archaïques.
Il y a quelques années, un parti a été créé au Maroc, avec, pour blason, un tracteur. Beaucoup de choses changent quand on passe dans l'agriculture d'une énergie animale à une énergie mécanique, mais pas la manière « boustrophédon » du tracé du sillon. Le PAM n'avait ni gauche ni droite, mais tirait à vue, dans toutes les directions.
Il va, nous dit-on, passer à gauche. A gauche de quoi ? De lui-même ? Créer comme une machine électorale à écluser tout ce que les partis administratifs avaient de carriéristes, au risque même de les vider, il a également réussi à attirer dans ses rangs d'authentiques gauchistes et gauchisants. Sur la cartographie partisane du Maroc, il n'était en réalité ni à droite, ni à gauche, ni même au centre, il était seul et visait à le rester, en dévorant le reste, ou en l'expulsant. Cet alliage baroque avait deux piliers qui le soutenaient : l'anti-islamisme, et une idéologie du développement. Survint le printemps arabe…
Anti-islamisme et taux de croissance
Ces caractéristiques paraissent anodines. Mais à y regarder de plus près, elles laissent songeur sur la route que le Maroc aurait emprunté si le PAM… En effet, qu'était le PND de Moubarak, qu'était le RCD de Ben Ali, si ce n'est, d'abord, ces deux cordes enroulées : l'anti-islamisme, comme argument de police intérieure et de justification internationale, et la religion du taux de croissance ? Et qu'étaient leurs rangs, sans l'affairisme allié aux intellectuels libéraux ? Le cheminement qui a conduit les Partis-Etats arabes, à partir des années 1970, du nationalisme autoritaire et prosoviétique à l'autoritarisme libéral et pro-américain, est complexe et tortueux. Il associe conversion des camarades en businessmen, ralliement d'intellectuels effrayés par l'islamisation sociale, et hégémonie américaine sur la région. Mais, qu'une formation politique marocaine ait cherché à reproduire, au milieu des années 2000, en accéléré, le même processus, est saisissant. Est-ce un retard historique que le Maroc cherche à combler, même par l'absurde, en se dotant à son tour d'un parti libéral et potentiellement hégémonique et dictatorial ? Rêvons un peu : sans les révolutions, sans la pression de la rue et la contagion internationale, le PAM aurait pu finir premier dans une course sans enjeux. Telle était donc notre misère politique : un trou noir politique, dévorant partis administratifs et partis historiques, et une opposition islamiste qu'on souhaitait pousser, sans doute, à la radicalisation et à la faute.
Retour à 2
Le printemps arabe a sapé les fondements du PAM : l'islamisme, d'argument policier, est devenu protagoniste au pouvoir, et l'efficacité économique ne peut plus pallier le retard politique. Le sillon tracé dans le champ des dernières années pouvait, indifféremment, s'écrire depuis la droite ou la gauche. Le retour du politique, généralisé dans la rive sud de la Méditerranée, ne tolère plus de telles écritures « boustrophédon »… L'expérience historique des démocraties reproduit invariablement un champ politique binaire : droite et gauche françaises, social-démocratie et démocratie chrétienne allemandes, démocrates et républicains américains. Cela est compréhensible : structurellement, seule l'opposition réglementée de 2 brise la domination pathologique de 1. Il est possible que dans l'état actuel des jeunes démocraties arabes, on se dirige vers une topographie de type gauche Frères musulmans et alliés, contre droite salafiste et conservateurs. Quant aux partis dominants par le consensus et la terreur, ils ont vécu. Un tissu qu'on tire en tous sens se déchire au centre. Le PAM devra clarifier ses points cardinaux ; il y perdra beaucoup de membres, mais le pays y gagnera beaucoup. 


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.