A Rotterdam, ce dimanche, c'est un remake de la finale de l'US Open 2009 qui se jouait. A l'époque, Del Potro avait créé l'exploit en mettant un terme à cinq années de domination suisse à Flushing Meadows, pour sa première et unique finale de Grand Chelem. Evidemment, pour l'Argentin, c'était avant. Avant cette blessure au poignet et cette année quasi blanche en 2010. Depuis, Del Potro est revenu dans le Top 10, mais il lui manque encore un petit quelque chose pour titiller les tout meilleurs. La preuve, il n'y arrive plus contre Federer. En janvier, à l'Open d'Australie, le Suisse avait donné la leçon (6-4, 6-3, 6-2 en deux heures de jeu). A Rotterdam, il a récidivé, en ne laissant aucun break à son adversaire (6-1, 6-4 en 1h26). Et pourtant, l'affiche mettait aux prises un Federer guère rassurant cette semaine, après sa défaite avec la Suisse en Coupe Davis, et un Del Potro éclatant en quart et en demi- finale. Mais rapidement, après une opportunité de break manquée par l'Argentin dans le premier jeu, le duel a tourné court Triomphe C'est Federer, en bon n°3 mondial, qui a dicté le tempo, et fait pleuvoir les aces et les coups gagnants. Del Potro, pour sa première finale en ATP 500 depuis son retour de blessure, n'a pu que constater les dégâts : 5-0 en 23 minutes, 6-1 dans la foulée. Del Potro ne s'est pas montré impérial. C'est sans doute le petit quelque chose qui manque à l'Argentin pour redevenir la terreur qu'il était avant sa blessure, quand il arrivait à battre les Top 3 presque une fois sur deux à sa décharge, « Delpo ‘ est tombé aujourd'hui contre un excellent Federer. Le Suisse a effacé le mauvais souvenir de la défaite face aux Etats-Unis en Coupe Davis en s'offrant le 71e titre de sa carrière, le premier cette saison et le deuxième à Rotterdam, après 2005. Sur le fond, sa victoire à Rotterdam ne change donc pas grand- chose. Mais ce qui frappe, c'est sa faculté à repartir de l'avant, encore et toujours. Federer trouve toujours le moyen de positiver. Après sa défaite en Australie face à Nadal, puis son week-end catastrophique en Coupe Davis, il a su rebondir à Rotterdam. « Je suis arrivé ici très positif, explique-t-il. Avant la finale contre Juan Martin, j'avais un très bon état d'esprit. Je sentais que j'allais lui rendre la vie difficile »