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Maroc Numeric 2013 : Les questions qui fâchent
Publié dans Le Soir Echos le 26 - 03 - 2010


 
 
Présenté en grande pompe comme étant LA stratégique qui va inscrire le Maroc dans l'ère numérique, Maroc Numeric 2013 est le deuxième plan stratégique que chapeaute le ministre du Commerce, de l'industrie et des nouvelles technologies Ahmed Reda Chami, en plus d'Emergence II pour la réforme de l'industrie.
 Pour rappel, le plan Maroc Numeric 2013 n'est pas à vocation exclusivement économique. Il vise à faire des technologies un vecteur de développement humain et un moyen d'émancipation sociale pour l'ensemble des catégories sociales, y compris celles qui n'ont jamais touché un clavier d'ordinateur et encore moins surfer sur Internet. 
Cette vocation se matérialise dans des projets tels que Nafida pour les professeurs et étudiants. En plus, Maroc Numeric 2013 se veut un tremplin pour la compétitivité de l'ensemble des secteurs de l'économie, même ceux où le service informatique n'est pas la principale fonction. Cette vision est aussi et surtout valable pour l'administration pour qui les TI représentent, dans le plan Maroc Numeric 2013, un moyen de rompre avec l'approche bureaucratique qui contraint le citoyen à subir les caprices des fonctionnaires. Ce deuxième volet se matérialise par des initiatives e-gov telles que l'informatisation de l'état civil et l'automatisation de la production de bon nombre de documents administratifs. Enfin, Maroc Numeric 2013 veut faire des TI un des piliers de l'économie marocaine et de Casablanca un hub technologique mondial. 
Si nous réalisons ce dossier, ce n'est pas pour présenter de nouveau le plan Maroc Numeric 2013. Ce n'est pas non plus pour dresser un bilan d'étape de la stratégie. C'est beaucoup trop tôt, le fameux plan n'ayant été lancé qu'il y a quelques mois. Dans ce dossier, nous nous interrogeons sur trois volets techniques qui concernent des actions prévues dans la mise en œuvre du plan numérique de Chami. C'est le ministre lui-même qui répond à ces interrogations, en plus de deux experts du secteur.
Quelle place pour l'Open Source dans les achats de software ? 
La première question concerne la plateforme software choisie comme support d'application pour bon nombre d'opérations déjà lancées dans le cadre de la stratégie numérique. Jusqu'à maintenant, c'est Windows qui détient quasiment le monopole. Il n'y a qu'à voir les ordinateurs vendus dans le cadre d'opérations telles que Nafida ou l'informatisation de PME-PMI. Une généralisation qui se justifie certainement par le fait que ce système d'exploitation est le plus répandu de par le monde. Il suffit de dire que plus de la moitié des ordinateurs dans le monde fonctionnent avec Windows. Le problème, tel que le posent les experts, est de savoir s'il n'était pas plus judicieux de commander le seul outil d'exploitation de base auprès du concepteur de logiciels et d'acquérir les applications en Open Source. Ce sont des logiciels qui ne sont plus sous l'emprise du brevet d'invention. C'est ce qui permet aux professionnels de les utiliser gratuitement et d'économiser, par conséquent, le coût de leur acquisition et la rénovation des licences. En Allemagne, par exemple, la ville de Munich avec l'ensemble de ses services publics est passée en Open Source. Ce qui a obligé le numéro 2 de Microsoft de faire le déplacement pour négocier avec les responsables locaux. 
Avant d'aborder ce volet, Chami commence par préciser que le choix de Windows n'est en aucun cas le fruit d'un arrangement ou d'un contrat de gré à gré. «L'ensemble des solutions et des applications retenues l'ont été suite à des appels d'offres réalisés en bonne et due forme, pour chacun des projets déjà lancés et même pour ceux qui vont l'être prochainement». Cela dit, le ministre estime que les logiciels Open Source ne sont pas aussi développés au Maroc pour permettre de mener des projets de grande envergure comme ceux prévus dans la stratégie Maroc Numeric 2013. Un avis que confirme Karim Hamdaoui, directeur de LMPS Consulting. «Contrairement à un logiciel propriétaire, le logiciel Open Source ne présente pas les sûretés nécessaires pour pouvoir l'utiliser sans avoir besoin d'opérations de maintenance. Les logiciels Open Source sont comme des boîtes dont on ne connaît pas le contenu. Sans une connaissance approfondie de l'outil informatique on risque de s'y perdre», explique-t-il. Et d'ajouter : «les ingénieurs informatiques marocains sont formés sur la base de logiciels propriétaires. Quand ils sont recrutés dans n'importe quel secteur d'activité ils préfèrent acheter ces logiciels. Ce qui leur permet de dormir tranquillement sans penser aux tracas de l'installation des logiciels Open Source et à la maintenance de leurs applications». Hamdaoui assure que bon nombre d'entreprises travaillent avec des logiciels Open Source, mais elles disposent des compétences nécessaires pour les entretenir. Mohamed Slassi, membre de l'Apebi, lui, considère que parler de l'Open Source est un faut débat. «Nous sommes en train de parler de programmes de grande envergure qui concernent toute une nation. Evoquer les solutions Open Source à ce niveau n'a pas trop de sens», affirme-t-il.
Peut-on agréger les appels d'offres transversaux pour mieux négocier les prix ?
La deuxième question concerne l'agrégation des marchés. Le plan Maroc Numeric prévoit des dizaines d'actions transversales qui concernent à la fois plusieurs administrations ou entreprises. C'est le cas notamment des projets e-gov et ceux relatifs à l'informatisation des PME. Au lieu que chaque administration ou entreprise cherche à s'approvisionner par ses propres moyens en lançant ses propres appels d'offres, n'était-il pas plus pertinent de rassembler ces appels d'offres en des opérations agrégées qui porteraient sur l'ensemble des administration concernées ou les fédérations professionnelles ?. Cette configuration permettrait aux acheteurs de mieux négocier avec les fournisseurs de la taille de Windows pour software ou Microsoft pour le hardware. «C'est vrai. L'agrégation des appels d'offres est une solution plus intelligente pour les programmes transversaux», reconnaît le ministre. Néanmoins, il fait le distinguo entre les marchés du hardware et ceux de logiciels et autres programmes software. «Pour le matériel informatique, l'effet volume ne permet pas une économie de coûts considérable. Les constructeurs ont un niveau de marge limité. De ce fait, ils ne sont pas en mesure de baisser significativement les prix, même pour les grosses commandes», explique-t-il. Là où l'effet volume peut être réellement profitable, c'est au niveau des logiciels. 
Le ministre estime que les logiciels Open Source ne sont pas aussi développés au Maroc pour permettre de mener des projets de grande envergure comme ceux prévus dans la stratégie Maroc Numeric 2013.
Slassi, lui, ne semble pas être un partisan de l'agrégation. Selon lui, chaque administration ou entreprises aussi petite qu'elle soit a ses propres besoins. Il est plus profitable de laisser chacun choisir les solutions qui correspondent le mieux à ses besoins.
La stratégie a-t-elle réellement profité de l'expérience de Chami acquise chez Microsoft ? 
La troisième interrogation concerne directement le ministre Ahemd Reda Chami. Certains estiment, que le Maroc n'a pas profité de son expérience chez Microsoft  Corporation et les postes prestigieux qu'il a occupés, notamment pour la négociation des marchés dans le cadre de Maroc Numeric 2013. La comparaison est faite avec le cas de la Thaïlande où, en lançant une stratégie similaire, le gouvernement a pu profiter de prix largement plus compétitifs que ceux qui nous ont été appliqués. «Là-dessus, j'ai une bonne histoire à vous raconter», lance-t-il d'emblée. «Je connais bien le cas de la Thaïlande car c'est moi qui étais à la tête de Microsoft Asie du Sud-Est au moment où ce deal  avait été conclu. Le gouvernement thaïlandais voulait négocier un prix compétitif pour des solutions software dans le cadre de packages complets que Microsoft allait offrir. Il a ainsi été suggéré à Microsoft d'offrir des solutions à des prix estimés entre 50 et 60 dollars et de reverser par la suite une somme à des projets d'envergure sociale en Thaïlande. D'ailleurs, j'étais moi-même chargé de réaliser l'étude qui allait permettre de fixer le montant à restituer et qui se chiffrait à plusieurs millions de dollars. Au lieu de cette formule, Microsoft avait choisi d'offrir dans son package une version basique de Windows adaptée aux besoins de la stratégie thaïlandaise». 
Une solution baptisée Microsoft Starter Edition, souligne le ministre, et qui «n'avait que peu de chose à voir avec la version standard du système d'application. A titre d'exemple, elle ne pouvait ouvrir que trois applications à la fois. Néanmoins, elle a été facturée entre 20 et 30 dollars», explique Chami. «Après, Windows Starter Edition a été généralisée à d'autres pays, mais je ne sais pas si cette solution existe toujours. Et même si elle existe, pourra-t-elle correspondre à nos besoins dans le cadre de la stratégie Maroc Numeric 2013 ?», s'interroge-t-il. 
Ceci étant, Chami tient absolument à répondre à ceux qui estiment que le Maroc n'a pas profité de son expérience au sein de Microsoft. «Ce que ces gens ne savent pas, c'est qu'au moment où le groupe avait le choix entre le Maroc et la Tunisie pour installer une filiale, j'ai milité pour que cette structure atterrisse chez nous. Quand il était question de verser des impôts à un pays de la région, j'ai encore une fois fait du lobbying pour que le Maroc soit choisi. J'ai également insisté pour que le hub qui gère la sous-région soit installé à Casablanca», lance Chami, désappointé.


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