Argent contre emploi: Prison et amende pour Anas Al Yemlahi    L'expertise italienne au service de la restauration de la mosquée Tinmel au Maroc    Rachid Talbi El Alami s'entretient avec le président du Parlement finlandais    Convention cadre entre l'AMDIE et la CDG pour le développement économique et social du Maroc    Sahara : Saint-Vincent-et-les-Grenadines soutient le plan d'autonomie marocain    Afrique du Sud: Jacob Zuma n'est pas éligible aux élections    Agadir: lancement officiel de la 20ème édition de l'exercice "African Lion"    Coupe de la CAF : Le Zamalek sacré champion aux dépens de la Renaissance de Berkane    Manchester City est « entré dans les livres d'histoire »    Séisme au Maroc : L'Italie va aider à restaurer la mosquée de Tinmel du XIIe siècle    How The Variations brought Moroccan rock to the world    20th African Lion Exercise kicks off in Agadir    Températures prévues pour le mardi 21 mai 2024    La fibromyalgie, une maladie complexe aux douleurs invisibles    Le Cameroun numérise les services dédiés aux citoyens    Brûlée à l'eau bouillante, une victime réclame justice    Opération Transit 2024: Réunion à Tanger de la commission mixte maroco-espagnole    M. Loudyi s'entretient avec la Secrétaire Adjointe US à la Défense pour les affaires sécuritaires internationales    Les Variations, le groupe qui a fait rayonner le rock marocain à travers le monde    Adidas dévoile une collection de t-shirts inspirés du patrimoine marocain    CV, c'est vous ! EP-71. Safia Bensouda, maquilleuse par passion, elle en a fait son métier    Le procureur de la CPI demande des mandats d'arrêts contre Netanyahu et des dirigeants du Hamas    L'administratrice de l'USAID part à la rencontre des populations d'Al-Haouz    Iran: l'hélicoptère du président Raïssi localisé, sa mort est confirmée    Parlement : Suspension de séance suite à un débat houleux sur l'absence de quelques ministres    Forum mondial de l'Eau en Indonésie: Akhannouch préside la délégation marocaine    Maroc-Sénégal : la RAM signe un partenariat avec la confrérie mouride    Diamond league à Marrakech : Soufiane El Bakkali remporte le 3000 m steeple avec Paris en ligne de mire [Vidéo]    Eliminatoires Mondial féminin U17 : Voici la date des matchs Maroc-Zambie    Soirée inoubliable pour Yunis Abdelhamid lors de son dernier match avec le Stade de Reims    Ligue 1 : Buteur, Eliesse Ben Seghir brille avec l'AS Monaco face au FC Nantes    JPO de la DGSN: Mise en lumière de l'expérience marocaine dans la gestion des grandes manifestations    Forum mondial de l'Eau à Bali: Le Pavillon du Maroc ouvre ses portes    Maroc: ONMT s'allie à Tripadvisor pour doubler les nuitées sur les 5 prochaines années    Trafic aérien : Plus de 9,5 millions de passagers à fin avril    Transformation numérique : Aleph et le ministère de l'Industrie signent un partenariat stratégique    Le Maroc et la Banque mondiale signent l'accord « Rapid Response Option »    La COMADER dénonce « les attaques préméditées » contre les tomates marocaines en France    Attaque contre les tomates marocaines : condamnations en France    Le Maroc fait don d'engrais aux agriculteurs du Guatemala    Gabriel Attal attendu en juillet au Maroc    Suite à l'accident d'hélicoptère qui a coûté la vie au président iranien Ebrahim Raïssi et à d'autres responsables, le ROyaume du Maroc présente ses sincères condoléancesau peuple iranien ey aux familles des victimes    Agadir: lancement officiel de la 20ème édition de l'exercice militaire African Lion    Gabriel Attal se rendra au Maroc du 3 au 5 juillet pour sa première mission à l'étranger    SIEL : Carton plein pour la 29e édition avec plus de 316.000 visiteurs    Le Maroc dépose une plainte officielle à l'UNESCO contre le vol du Caftan par l'Algérie    ComediaBlanca : une première édition mémorables pour le festival international du rire de Casablanca    Interview avec Tarik El Idrissi : « Le cinéma amazigh dépend largement des aides publiques »    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Pour une blogosphère égyptienne vivante
Publié dans Le Soir Echos le 06 - 09 - 2012

En Egypte, les médias sociaux et les blogs jouent un rôle essentiel dans l'existence d'un domaine public varié, vigoureux et harmonieux. Les premiers ont eu à l'évidence un rôle important dans le soulèvement. Les blogueurs politiques et les militants en ligne ont contribué à créer une sphère publique en ligne dynamique pendant et après la révolution. Pour de nombreux Egyptiens politisés, tenir un blog, au départ simple hobby, est devenu une activité à plein temps.
Pourtant, cette activité en plein essor est peut-être en danger.
Les activistes en ligne ont généralement besoin d'un financement pour passer à la dimension professionnelle. Si des efforts volontaristes ne sont pas faits pour trouver des canaux de financement, ce domaine public risque de disparaître lorsque le mouvement du 25 janvier 2011 aura perdu de sa nouveauté.
Les médias sociaux ont été la tribune des sans voix, le porte-voix des marginalisés et une communauté alternative pour tous les jeunes qui ne se reconnaissaient pas dans les médias ordinaires.
C'est ainsi que les posts sur Twitter, les pages Facebook et les blogs ont créé un domaine public parallèle pour des voix naguère marginalisées. Après que les sphères publiques en ligne et hors ligne eurent fusionné dans le cadre des manifestations du 25 janvier, des activistes et des blogueurs en ligne jusque-là inconnus dans le monde en ligne se sont fait connaître des masses.
Du jour au lendemain, des grand'mères et des oncles apprenaient l'existence de Wael Abbas, Sandmonkey et Wael Ghoneim. La blogueuse Samira Ibrahim faisait les gros titres de la presse traditionnelle, tandis que des activistes en ligne comme Ahmed Harara étaient invités par les chaînes satellitaires à commenter l'actualité à la place de leurs analystes habituels.
La sphère publique s'ouvrait ainsi à des voix alternatives qui pouvaient exprimer leurs opinions sans règlements administratifs, sans pression du monde publicitaire.
Aujourd'hui, un an et plus après la révolution, la question se pose : cet engagement politique en ligne va-t-il durer ?
Certes, les blogueurs entretiennent un fort niveau d'activité. Et, même si l'utilisation de Facebook, de Twitter et même de certains sites est pratiquement gratuite, il faut encore trouver des moyens d'existence pour pouvoir consacrer la même somme d'efforts et de temps à une activité en ligne.
Le blogueur peut se financer de diverses façons. La plus évidente est la publicité. Il peut poster des pubs sur sa page — plus les visites sont nombreuses, plus les annonceurs s'y intéresseront. Il faut reconnaître, cependant, qu'en monétisant ses blogs, il cède aux mêmes pressions capitalistes que les médias traditionnels. Les gros annonceurs peuvent en effet exercer un contrôle sur l'orientation, le contenu et les sujets couverts par ces nouveaux médias, qui risquent de perdre leurs commanditaires si le contenu ne leur plaît pas.
Heureusement, les annonceurs égyptiens s'intéressent au marketing virtuel, auquel ils consacrent en moyenne 10% de leur budget de publicité. Ce pourcentage est considérable, dans la mesure où les annonces en ligne sont beaucoup moins chères que la publicité imprimée, sur affiches ou télévisée.
De plus, la concurrence sur les marchés de la publicité incitera peut-être les blogueurs à se professionnaliser afin d'attirer les financements qui garantiront leur longévité. Ils pourront par exemple adopter des critères d'objectivité, de journalisme équilibré et de vérification de l'information avant publication plus stricts. Il est indispensable de vérifier méticuleusement l'exactitude de l'information avant de la poster. Les auteurs doivent également permettre à des sources représentant tous les points de vue de commenter les faits.
Bien sûr, par définition, le blog ne dispose des mêmes moyens financiers et des mêmes ressources que les autres médias. Et si les activistes en ligne veulent monétiser leurs blogs pour pouvoir en vivre, ils devront se conformer à certaines règles pour subsister dans la durée.
Pour autant, cette démarche vers un journalisme pérenne et professionnel n'empêche pas les blogueurs de s'exprimer librement. Il s'agirait simplement de bien faire la distinction entre information et éditorial.
De ces sources financement, publicité ou mécénat, dépend la survie de la blogosphère politique. En retour, la survie de la blogosphère politique est indispensable pour assurer la diversité de la sphère publique égyptienne, naguère si étriquée.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.