Le Pérou accueille depuis hier le 3e sommet de l'ASPA, un bloc regroupant le monde arabe et l'Amérique du sud. Cette rencontre qui s'achève aujourd'hui à Lima, la capitale péruvienne, sera l'occasion pour les deux parties de resserrer leurs liens. Le 3ème sommet des pays arabes et d'Amérique du Sud s'est ouvert hier à Lima, au Pérou. Le Monde arabe et l'Amérique latine resserrent leurs liens. En effet, le sommet de l'ASPA, qui regroupe 12 pays latino-américains et 22 pays arabes, s'est ouvert hier dans la capitale péruvienne, Lima. Ce troisième sommet, qui s'achève aujourd'hui par une rencontre à huis clos entre les chefs d'Etat réunis, vise à consolider le dialogue politique mais surtout la coopération économique entre deux blocs géographiquement éloignés mais unis par un intérêt commun : l'ouverture de nouveaux marchés. Le Maroc est représenté à ce sommet par une importante délégation comprenant le ministre d'Etat, Abdallah Baha, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Saâd Dine El Otmani et le ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies Abdelkader Amara. Une partie de la délégation a également participé à un forum économique, organisé en marge du sommet, avec la participation notamment de l'Agence marocaine de développement des investissements (AMDI) représentée par son directeur, Ahmed Fassi Fihri et de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) par Malika Talab. Après ceux de Brasília en 2005 et de Doha en 2009, le Pérou, pays hôte de cette 3e édition compte séduire les pays arabes. « Nous ne sommes pas forts, notre présence dans le monde arabe est encore minime mais notre potentiel est énorme », a déclaré le ministre du Commerce extérieur péruvien, José Luis Silva. Faibles échanges commerciaux malgré les potentialités La tenue cette réunion de haut niveau durant cette période n'est pas le fruit du hasard. Certes, le sommet devait déjà se tenir il y a un an, mais, il a été reporté en raison des changements de régime ayant occasionné quelques chamboulements dans le monde arabe. L'occasion sera donc saisie pour mettre l'accent sur la nouvelle orientation à donner à cette coopération, d'autant plus que la situation au Nord n'est guère reluisante actuellement. Avec la crise économique qui frappe l'Occident, les économies émergentes d'Amérique latine veulent miser sur d'autres horizons. Le chef d'Etat péruvien, Ollanta Humala, président d'un pays dopé par une croissance record, a d'ailleurs estimé qu'il existe actuellement un climat très propice aux investissements où le monde arabe peut constater que l'Amérique latine présente les meilleures conditions d'investissements. Les dirigeants de cette région comptent nouer un lien fort avec le monde arabe. L'Amérique latine avec plus de 400 millions d'habitants et un monde arabe dépassant les 300 millions d'habitants, les deux régions ont de bonnes raisons de développer leur coopération. De plus, selon des statistiques, pas moins de 12 millions de latino-américains sont d'origine arabe. Les 34 pays membres de l'ASPA représentent environ un dixième de la population mondiale et un cinquième du PIB mondial. Cependant, il faut remarquer que les échanges commerciaux entre les pays membres de cette organisation sont très peu développés. Une situation à laquelle tente de remédier ce sommet. La crise syrienne au menu des discussions Selon les données fournies par le Système économique latino-américain (SELA), les exportations de l'ensemble de l'Amérique latine vers tout le Moyen-Orient auraient doublé depuis 2005 et s'élèveraient à 25 milliards de dollars en 2011. Aussi, du Moyen-Orient vers l'Amérique latine, les exportations auraient également doublé, atteignant 17 milliards de dollars. Peut mieux faire donc. Notons que c'est le Brésil, le géant de l'Amérique du sud qui se taille la part du lion. Pour rappel, l'ASPA est un mécanisme birégional destiné à promouvoir la coopération politique, économique, culturelle, environnementale, scientifique, technologique et sociale entre l'Amérique du Sud et les pays arabes. L'idée de ce mécanisme a été lancée par l'ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, après une tournée qui l'avait conduit en Syrie, au Liban, aux Emirats arabes unis, en Egypte et en Libye en décembre 2003. Le bloc a été officiellement fondé en 2004, avec l'aide de l'Union des nations d'Amérique du Sud (Unasur) et de la Ligue arabe. Toutefois, même si le volet économique prend le dessus, il n'en demeure pas moins que les discussions lors de ce 3e sommet vont aussi également porter sur d'autres sujets de grande préoccupation tels que la crise syrienne, l'amélioration et la consolidation des échanges culturels entre les deux régions etc. * Tweet * *