Décembre 1963. L'année qui s'achève voit le départ de la dernière grande vague d'émigrants de confession juive du Maroc qui avait débuté 7 ans auparavant. Pas moins de 130 000 juifs quittèrent le Maroc pour Israël et pour d'autres destinations occidentales entre 1956 et 1963. En 1955 déjà, un réseau clandestin commença à se mettre [...] Décembre 1963. L'année qui s'achève voit le départ de la dernière grande vague d'émigrants de confession juive du Maroc qui avait débuté 7 ans auparavant. Pas moins de 130 000 juifs quittèrent le Maroc pour Israël et pour d'autres destinations occidentales entre 1956 et 1963. En 1955 déjà, un réseau clandestin commença à se mettre en place dans le royaume, il portait le nom de Misgueret et était placé sous la responsabilité d'un certain Shlomo Havilio, dirigeant du quartier général du Mossad en France. A partir de 1958, la dégradation des relations entre l'Espagne et le Maroc donnera un prétexte à Shlomo Havilio pour mettre en place le transport des émigrants juifs au moyen de barques de pêcheurs appartenant à des contrebandiers. Les juifs berbères étaient les premiers à quitter le pays. Le 11 janvier 1961, une ancienne vedette louée par la Misgueret coula près des côtes marocaines dévoilant au grand jour l'exode clandestine des juifs du Maroc. Cet événement irrita feu Mohammed V qui ordonna le contrôle strict des frontières pour arrêter cet exode. Avec l'accession de feu Hassan II au pouvoir, un accord a été scellé dans le plus grand secret entre Israël et le Maroc et en septembre 1961 Mohamed Oufkir, responsable à l'époque de la Sureté nationale établit des passeports collectifs pour faciliter le départ des citoyens marocains de confession juive. De 300 000 juifs recensés sur l'ensemble du territoire national dans les années 50, seulement 90 000 resteront dans leur pays en élisant domicile dans les grandes cités (Casablanca, Rabat, Essaouira, Fès, Marrakech, Meknès, Tanger, Agadir). * Tweet * *