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«Les DixVersions» de Mounat Charrat à l'Institut français de Rabat.
Publié dans Le Soir Echos le 06 - 05 - 2010


                      
 
Quand on voit Mounat Charrat, on voit une jeune femme calme, zen et souriante.
Quand on voit les installations qu'elle a préparées pour l'exposition à l'Institut français de Rabat, on est frappé par la dimension ludique, par l'agencement des pièces et leur mise en scène bien adaptée au lieu.Bien que la comparaison soit osée, on peut dire que la préparation d'une exposition peut se rapprocher de celle d'un festin organisé en l'honneur d'hôtes précieux et chers. On travaille dur, on réfléchit, on choisit une piste, on la délaisse au profit d'une autre, on élabore un menu, on le peaufine. On sélectionne les plats, puis on choisit les meilleurs ingrédients, on pense au mariage et à la succession des mets, puis on met tout par terre et on recommence. Une fois, deux fois, jusqu'à trouver la bonne composition. 
Le jour J, les invités ne voient que le résultat, dont l'harmonie masque la difficulté de gestation.
Et c'est de cette gestation que je voudrais parler.
Depuis des mois, depuis que le projet de l'exposition a été retenu, Mounat a pensé à des installations, les a modifiées, les a réalisées à petite échelle, a mis son atelier sens dessus-dessous au sens littéral du terme et s'est posé des dizaines de questions.
La plus importante étant celle de la cohérence. «Quel message véhiculent ces installations?» «Est-t-il conforme avec ce que je voudrais réellement dire ?» «Comment tout cela sera-t-il perçu ?»
Mounat Charrat expose ses oeuvres récentes jusq'au 30 juin.Le vernissage a lieu aujourd'hui.
Autant de questions qui taraudent l'artiste, et son entourage. Parce que Mounat, à la moindre hésitation, consulte son cercle d'amis, les sollicite pour lui servir de chambre d'écho. En parlant, elle ajuste son tir, elle exprime et libère une partie de cette angoisse qui la fait avancer.
«DixVersions», le nom qu'elle a donné à son exposition est révélateur. On peut s'arrêter à la surface des choses et ne voir qu'une série de jeux que Mounat s'est réappropriés ou bien prendre du recul et voir la dimension personnelle, intellectuelle, presque intime de ce travail.
DixVersions, diversion pour cacher la cohérence du travail sous un aspect léger. Mounat est obsédée par la cohérence de son travail et, par association, de sa vie. Parce qu'on ne peut dissocier le travail de l'artiste de sa vie au sens large. Et les installations proposées sont autant de questions que se pose Mounat tous les jours, dans son atelier ou en dehors.
Ces dix installations sont autant de facettes de la quête de l'artiste.
Pour cette première incursion dans le domaine de l'installation, s'est posée la question de la légitimité. Avait-t-elle le droit de passer de la surface unidimensionnelle de sa toile aux trois dimensions de l'espace ?
Cette question qui l'a accompagnée pendant des mois, ne s'est estompée qu'au moment où elle a réalisé cette fameuse cohérence dans son travail. Même univers de couleurs, même tentative de dépouillement, et surtout continuité entre ces pierres volantes dans un espace indéfini et cette «bouillie», recherche perpétuelle où les choses se décantent et prennent forme, où selon ses propres dires « il ne faut voir ni volonté de révélation, ni de camouflage, mais juste un arrêt sur image ». Une sorte de snapshot qui permet à l'œil de se mouvoir à son rythme et de scruter ce que la vitesse du temps ne permet pas de regarder. 
Les jeux qui servent de support à cette exposition sont eux-mêmes des prétextes, des diversions pour poser des questions profondes avec un air de détachement qui cache l'angoisse de la quête. Comme si ayant peur de la réponse ou simplement ne s'estimant pas suffisamment qualifiée, l'artiste se réservait la possibilité de se retrancher derrière la surface de ses œuvres.
Invocation de la rationalité avec les dés, quête ou revendication de sa place par l'artiste face à la société avec la pièce du puzzle, rêve et désir de la substance des choses avec l'échelle qui ouvre le monde derrière la glace, spirale pour le voyage ou encore la volonté de retenir les gens en les hypnotisant, en les captivant, masque pour la composition quotidienne, l'adaptation aux différentes situations auxquelles on fait face, jeu de dames pour les différents rôles vécus ou rêvés, le fantasme du contrôle de sa vie avec cette télécommande qui se déroule sur le fil de la vie de chacun d'entre nous et qui nous permettrait de mener notre vie à notre propre cadence et jeu de carte, fragile, qui représente le chemin de chacun sur la vie, avec des projets en équilibre.
Enfin le joker qui tourne tout en dérision. Une partie de l'artiste comme de chacun d'entre nous qui autorise la pirouette quand on est bloqué ou quand on ne veut pas répondre.
Dix installations, qui marient le superficiel (jeu) à la réflexion (lecture des œuvres), dix versions de ces questions que tout être humain se pose.
Dans cette exposition, tout tourne autour du registre de l'émotion et renvoie, en définitive à cette question de cohérence avec un élément de réponse assez simple : la cohérence, c'est l'artiste elle-même et par extension, chacun d'entre nous.
Une exposition à voir, pour le plaisir des yeux ou pour stimuler ses neurones.


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