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AINSI VA LE MONDE
Publié dans L'observateur du Maroc le 28 - 07 - 2008

Samedi 27, Belgrade : Rendre compte
Radovan Karadjic en partance pour La Haye. Il se prépare à monter sur la scène du Tribunal Pénal international et il ne laissera à personne le soin de plaider sa cause. Le rôle de sa vie. De la prison à vie. Pour s'y préparer, il lit deux livres : le Code pénal, la Bible. Il a aussi rasé barbe et cheveux. Avant d'enfiler la robe de l'avocat, il abandonne le déguisement de Gourou illuminé sous lequel il s'est caché ces dernières années. Il y a un comique yougoslave, et même une forme particulière de cynisme à imaginer le Dr Karadjic converti aux médecines douces ! Car ce psychiatre a été pendant la guerre un fanatique de la chirurgie lourde. Les boucheries du champs de bataille le laissaient impavide. Il pratiquait l'amputation sans anesthésie : le nettoyage ethnique. Quand les Musulmans de Bosnie ont revendiqué l'indépendance, il a prescrit un traitement de cheval.
L'indépendance des Serbes. Il a soigné le mal par le mal, la peur par la terreur. Ces illusions ont conduit les Serbes de Bosnie en enfer. Et tous les autres, tous les Serbes de Yougoslavie dans l'impasse.
Radovan Karadjic va devoir rendre des comptes. Sur le siège de Sarajevo qui a duré trois ans et demie et fait 10 000 morts. Sa responsabilité aussi dans le massacre de 8 000 musulmans désarmés de Sebrenitza. Un procès fleuve à prévoir qui pourrait s'éterniser jusqu'à l'écœurement du plus fanatique des partisans de la grande Serbie.
Aux yeux des médias, de l'opinion et des dirigeants européens pour une fois d'accord, aux yeux du monde, la cause est entendue. Les Serbes sont les fauteurs de guerre, les criminels de guerre, les responsables ultimes des guerres atroces qui ont saigné l'ex-Yougoslavie. Devant le tribunal de l'histoire, un avocat pourrait démontrer que les Serbes sont surtout les grands perdants de ces guerres. C'est ce que disent les dirigeants élus à Belgrade au printemps. Une coalition qui rassemble les socialistes de l'ancien parti de Milosevic et les pro européens du président Boris Tadic.
Plutôt que de se complaire dans l'amertume des vaincus, ils sont décidés à tourner la page. Pour sortir le pays de sa quarantaine, place au réalisme.
En exilant Radovan Karadjic à La Haye, en traquant Ratko Mladic son alter-ego militaire, la Serbie paie son retour en Europe et entre enfin dans l'après-guerre.
Il faut croire que les charlatans sanglants ne rendent des comptes qu'en Europe. Sur les autres continents, l'impunité reste garantie. Omar El Bechir et Robert Mugabe en Afrique, les frères Castro ou Kim jong Il ne sont pas prèts à se convertir aux médecines douces.
Vendredi 25, Paris : Obamania !
Si les Européens votaient, Barak Obama n'aurait plus besoin de faire campagne. D'ailleurs, les Européens semblent croire qu'il est déjà élu.
Nicolas Sarkozy l'attendait à l'Elysée au pied du tapis rouge, attention d'ordinaire réservée aux chefs d'Etat. L'enthousiasme a eu raison du protocole. Le président français ne s'est pas non plus embarrassé de trop de prudence diplomatique. Il s'est félicité d'avoir demain un ami à la Maison Blanche, si le sénateur est élu... Les deux hommes ont ensuite passé la conférence de presse à expliquer combien ils se ressemblent et à quel point leurs analyses convergent sur tous les dossiers. La veille, les Berlinois avaient réservé à Barak Obama un accueil aussi enthousiaste qu'à John Kennedy... En son temps, l'ancien président avait juré «Je suis un Berlinois!» pour marquer sa solidarité avec une ville assiégée et en première ligne dans la guerre froide. Au défi d'imiter son modèle, Barak Obama n'a pas été en reste. «Je suis un citoyen du monde!» a t il clamé.
Il n'est pas dit qu'aux Etats-Unis, cette profession de foi soit tellement appréciée dans la bouche d'un homme déjà soupçonné de méconnaître son pays et qui avoue lui même le découvrir en y menant campagne. Le succès de rock star de cette tournée mondiale peut aussi se retourner contre Barak Obama, au lieu de lui donner le crédit international qu'il recherche. C'est la mésaventure que connut John Kerry, il y a quatre ans. Le candidat démocrate ne parvint jamais à se faire pardonner des électeurs américains la passion qu'il avait suscitée dans le cœur des Européens, notamment des Français. La leçon a d'ailleurs été retenue et c'est pour cela que Barak Obama est resté seulement trois heures à Paris, se gardant de tout bain de foule ou de donner des interviews.
Cette prudence de l'état-major de campagne tranche avec l'Obamania qui déferle. Elle s'explique : le match de novembre risque d'être plus serré que prévu. Contrairement à ce que laissent entendre les médias, rien n'est encore joué. Les journaux qui ont dressé le bilan des comptes de campagne proclament que Barak Obama dispose d'un trésor de guerre. Il aurait levé 300 millions de dollars quand John Mac Cain n'en a récolté que 120. Mais Barak Obama a beaucoup plus dépensé que son rival au cours des primaires. Si bien qu'à un mois des conventions des deux grands partis, l'écart se réduit à une dizaine de millions seulement. De plus, le Républicain peut compter sur l'apport de 53 millions de dollars du parti, alors qu'Obama n'en obtiendra que 4... Bref, contrairement aux apparences, Obama n'a pour l'instant pas triomphé dans cette course, vitale, à l'argent.
Sur le plan de la stratégie électorale, rien non plus n'est tranché. John Mac Cain occupe le centre de l'échiquier. Il n'a pas attendu que Bush soit frappé de discrédit pour prendre ses distances avec les néo-conservateurs.
Sur les questions de société comme sur la politique fiscale, il est en rupture avec la révolution conservatrice et une grande partie de l'électorat républicain. Il va donc devoir mobiliser cette base, sans effrayer son électorat centriste. Il s'y emploie. Il a limogé la moitié de son staff de campagne. Il se montre désormais aux cotés des Bush, père et fils. Il ne laisse plus passer aucune erreur de son adversaire, il présente son âge comme l'atout de l'expérience et se veut le champion des classes moyennes.
Il n'est pas dit que cela suffise à endiguer le rouleau compresseur de l'Obamania...
Car la campagne de Barak Obama fait passer un souffle d'énergie et de jeunesse qui remue l'Amérique. Il lui reste toutefois à convaincre les Etats du sud démocrate, les électeurs les plus âgés qu'inquiète son manque d'expérience et à rallier tout une part de l'Amérique profonde qu'inquiète son image très à gauche. Il doit rassurer l'Amérique profonde et recentrer son message sans perdre pour autant son électorat populaire.
L'Europe parie sur Obama. Mais ce sont les Américains qui votent et les jeux ne sont pas faits.


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