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Législatives en Israël : l'économie une nouvelle fois éclipsée par les questions de sécurité
Publié dans L'observateur du Maroc le 09 - 02 - 2009

Quand on l'accusait de négliger les problèmes sociaux et notamment les difficultés d'intégration des mizrahim (juifs orientaux), Moshé Dayan, l'ancien ministre de la défense israélien se plaisait à répondre : "On ne peut pas brandir deux drapeaux à la fois, le drapeau sécuritaire et le drapeau social." Une trentaine d'années plus tard, alors qu'Israël se prépare pour les élections du 10 février, cette vieille sentence demeure plus que jamais d'actualité. L'économie flirte avec la récession, un quart des familles vivent en dessous du seuil de pauvreté, et pourtant les candidats au poste de premier ministre donnent toujours la priorité aux dossiers sécuritaires, au premier rang desquels figurent l'Iran et le Hamas.
"Quand je vais parler dans les universités, on m'interroge sur les roquettes du Hamas. En revanche, les roquettes humaines fabriquées par notre capitalisme acharné n'intéressent personne", soupire Daniel Ben-Simon, un ancien journaliste du quotidien Haaretz qui a rejoint il y a un an le Parti travailliste, avec l'ambition avouée de ressusciter le débat économique et social en Israël. En 2006, avec l'avènement de trois "civils" au sommet de l'Etat, Ehoud Olmert (le premier ministre), Tzipi Livni (la ministre des affaires étrangères) et Amir Peretz (le ministre de la défense), tous démunis du CV militaire haut de gamme qui fait office en Israël de passeport vers la politique, Daniel Ben-Simon s'était pris à rêver. Mais le déclenchement, trois mois plus tard, de la seconde guerre du Liban avait aussitôt ramené "la sécurité" en tête des préoccupations. "Pareil cette année, poursuit Daniel Ben-Simon. On avait préparé une liste avec une identité sociale-démocrate bien marquée. Et puis la guerre de Gaza a tout balayé."
C'est seulement au début de la semaine que les principaux partis ont dévoilé leur plateforme économique. Des programmes de facture néolibérale classique pour Benyamin Nétanyahou, le patron du Likoud et favori des sondages ; interventionniste soft pour Ehoud Barak, son rival travailliste ; et libérale tempérée pour Tzipi Livni, la chef de Kadima. Ministre des finances de 2003 à 2005, M. Nétanyahou est considéré, au choix, comme l'homme qui a tué l'Etat-providence israélien en décapitant les programmes sociaux ou celui qui a sauvé l'économie du pays en réformant le système bancaire. Sans surprise, la pièce maîtresse de sa plateforme économique est une baisse de l'impôt sur le bénéfice des entreprises de 27 % à 18 %. Il envisage également une réforme de l'Israel Land Administration, un organisme public foncier, pour doper la construction immobilière.
"Benyamin Nétanyahou est le dernier représentant de ce capitalisme effréné qui s'effondre partout et c'est lui qui veut venir sauver la situation", a ironisé Barak en début de semaine. "L'attaque de Barak sur le capitalisme de Netanyahou est particulièrement ridicule, vu qu'elle provient du 31e étage de la tour Akirov", a répliqué un porte-parole du Likoud, en référence au fait que le dirigeant travailliste habite l'un des gratte-ciel les plus huppés de Tel Aviv.
Hormis quelques escarmouches de ce genre, la campagne n'aura donné lieu à aucun débat sérieux sur l'état de l'économie israélienne. A droite, on minimise cette absence, en faisant remarquer qu'Israël résiste mieux à la crise venue d'outre atlantique que les pays européens. Certes les perspectives de croissance pour l'année 2009 ont été ramenées de 2,7 % à 0,2 %. Une dégringolade qui clôt le cycle initié en 2003, durant lequel le PIB israélien gonfla de 5 % chaque année. Néanmoins, Stanley Fischer, le gouverneur de la Banque centrale, veut croire que cette dépression sera passagère. A l'appui de son optimisme, il cite la solidité du secteur bancaire et le maintien du chômage aux environs de 6 %.
A gauche en revanche, les analystes s'inquiètent des contrecoups de la crise sur ces Israéliens déjà appauvris par la baisse drastique des allocations familiales, qui vivent en majorité dans les villes de développement du Néguev, dans les quartiers ultra-orthodoxes ou les localités arabes. "Aujourd'hui, un tiers de la population n'a pas les moyens de se payer les médicaments dont elle a besoin et la moitié ne dispose d'aucune retraite, explique le juriste Ofer Sitbon, expert en droit social. Pourtant aucun des candidats n'a sérieusement planché sur la façon de réduire l'écart grandissant entre riches et pauvres." Un effet boomerang de la guerre de Gaza, conforme à l'adage de Moshé Dayan ? "Non, le drapeau sécuritaire et le drapeau social doivent être brandis en même temps, dit Claude Sitbon, un sociologue. Si on trouve de l'argent pour construire des routes pour les colons en Cisjordanie, on doit pouvoir en trouver pour s'attaquer aux problèmes sociaux." Les Israéliens semblent dubitatifs. Le paradoxe veut même que ce soit les classes les plus fragilisées par la politique de M. Nétanyahou qui s'apprêtent à voter en masse pour lui.


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