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Déculture générale
Publié dans L'observateur du Maroc le 09 - 04 - 2009

A quoi cela sert-il réellement de connaître la capitale du Laos, le peuple Ibo ou encore les grands principes zoroastriques ? Concrètement à rien…C'est sans aucun doute cette affirmation (dénuée de tout bon sens) qui rend les uns et les autres de moins en moins enclins à glaner de quoi alimenter leur culture générale et à n'opter que pour des connaissances pratiques à même d'aboutir à un emploi. Dès lors, l'équation est bien posée et l'orientation on ne peut plus évidente. “Nous vivons dans une ère d'atomisation de la science où chacun tend à se spécialiser dans une filière ou une autre et n'accorde plus le moindre intérêt au reste. Paradoxalement avec encore plus de moyens d'information qu'il y a tout juste trente ans, le niveau de culture générale des jeunes comme celui des adultes tend à régresser” explique Fouad Benmir, sociologue. “Cela fait plusieurs décennies que l'esprit de synthèse des étudiants n'est plus vraiment sollicité”, reprend-t-il. “Il y a une méthode qui prédomine, celle du parcœurisme. Plus besoin d'essayer d'approfondir son savoir grâce à un effort de recherche personnel, il suffit tout simplement d'apprendre quelques données par cœur, parfois sans réellement les comprendre et de les restituer le jour de l'examen. On prend le pli et des années après on continue de fonctionner suivant le même schéma. Ce syndrome du Fqih qui résume en quelque sorte une pratique commune à tous les étudiants, repose de nouveau le débat relatif aux failles d'un système éducatif privilégiant d'abord et avant tout le “gavage-restitution". Il semble dès lors superflu d'étendre son savoir, puisque chacun sait a priori quel est le mode d'évaluation qui prévaut dans la majeure partie des cas.
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Le manque de culture générale est également le fait d'une sélection conduisant fatalement au réductionnisme intellectuel. Que de fois ne se retrouve-t-on pas devant un désintérêt des jeunes (et de bon nombre d'adultes) face à des informations ou des notions jugées tantôt trop cosmopolites tantôt trop éloignées de leur réalité. Cela ne passe pas parce qu'il s'agit de culture française, de poésie berbère ou d'art japonais (A quoi bon ? Qu'en faire ?). Professeur de littérature française de second cycle au lycée Ahmed Chaouqi de Salé, Zohra Hmimid, lie le phénomène à l'environnement social. “Hormis les sujets qui passionnent à l'unanimité (conflit israélo-arabe, guerre en Irak), les lycéens du public ne manifestent pratiquement aucun engouement pour des sujets tels que l'art, les courants littéraires ou philosophiques. Mais à côté, il existe des écoles privées ou le niveau de culture générale est vraiment épatant. En général, ces lycéens ont également des parents qui aiment lire, qui s'intéressent à l'actualité dans sa conception la plus large et arrivent par la suite à transmettre ces valeurs à leurs enfants.” Partant de ces observations, faut-il adhérer dans l'absolu à la théorie selon laquelle les individus sont inégaux devant la collecte d'information et la constitution d'un bagage culturel ? Pas tout à fait dans la mesure où les vecteurs d'informations les plus populaires (Internet et satellite) sont à la portée des ménages les plus modestes. C'est plutôt l'usage que l'on en fait qui diffère d'un foyer à un autre et plus spécifiquement d'une personne à une autre. Les gens sont surtout inégaux par leurs priorités intellectuelles et l'importance qu'ils accordent aux connaissances générales.
La culture n'est pas un luxe mais une nécessité
Il est vrai que comparée à un savoir pratique ou à un savoir-métier, l'utilité de la culture générale reste intangible. La preuve en est qu'il n'est pas attendu d'un médecin de pouvoir vanter à son patient les avantages de la datation par carbone 14, ou encore d'un analyste financier de connaître dans tous ses détails l'affaire du cuirassé Potemkine. Seulement… il se trouve que les admissions à nombre d'écoles se trouvent également tributaires du niveau de culture générale des candidats. Conseillère d'orientation au lycée René Descartes de Rabat, Nora Larab, confirme la chose : «Beaucoup d'établissements post-bac se basent sur les relevés de notes des étudiants mais aussi sur les résultats obtenus par ces derniers lors des épreuves dites de Culture générale». Ces épreuves proposées par les écoles elles-mêmes peuvent se présenter sous la forme d'une question d'actualité, d'un quizz ou encore d'un entretien faisant la part belle à Naguib Mahfoud, le traité de Maastricht et, qui sait, peut-être aussi à l'affaire Potemkine... Même son de cloche cette fois ci chez Khadija Boughaba, fondatrice à Rabat du cabinet de recrutement Invest Rh. «Le fait d'être cultivé constitue un atout non négligeable lors d'un entretien d'embauche. Cela dénote une curiosité saine chez le candidat, un intérêt pour son environnement et une certaine ouverture d'esprit». Pour elle, le fameux «bon sens de la communication» recherché par les entreprises chez leurs recrues est une tacite allusion à leur degré de culture, indépendamment de leur background académique ou professionnel. «Pour bien communiquer, il faut d'abord être informé de ce qui se passe autour et ailleurs, c'est l'évidence même…» affirme-t-elle.
Il y aurait ainsi bel et bien une sélection un tant soit peu fondée sur le bagage intellectuel des personnes, quand bien même la chose ne serait pas toujours formulée ouvertement. Chose curieuse, cela n'a donné lieu à aucune stratégie du système éducatif, visant à remédier sérieusement à la tendance observée de nos jours…


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