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Profession
Acteur en devenir
Publié dans L'observateur du Maroc le 20 - 05 - 2009

ISADAC 15h30. On arrive en plein milieu d'un cours intitulé les principes de l'interprétation. L'ambiance est survoltée. Des jeunes très affairés s'activent, répètent leurs textes et enfilent vite fait leurs costumes. Objectif : devenir acteur. Non pas celui qui joue dans la sitcom ramadanesque du dimanche soir, mais l'autre, celui qui marche sur le tapis rouge, adulé pour son talent et la sensibilité de son jeu. Dans la bouche de tous ces comédiens en herbe le métier endosse lui aussi un rôle, celui d'une vocation mordante. Ils ont déjà réussi une chose : convaincre leurs parents de les amener ici à l'heure où Wall Street a la larme à l'œil et où trouver un emploi relève parfois du miracle. «J'aime jouer, j'aime la scène, je ne me vois nulle part ailleurs qu'ici» Dixit Hajar El Hamdi, élève en première année. Son air décidé a sûrement dû dissuader sa mère de l'inscrire à la faculté de droit. Elle fait partie d'une classe de 20 étudiants originaires des quatre coins du Maroc.
Apprendre comme partout ailleurs
A la grande surprise des uns et des autres, cette filière requiert 4 ans d'études et de répétition au terme desquels ont obtient un diplôme d'Etat. «Dans mon quartier, les gens sont toujours étonnés de savoir que je vais passer dans cet institut autant d'années qu'il en faut pour arriver à un master. D'autres ne connaissent même pas l'existence de l'ISADAC et croient que le métier s'improvise une fois devant la caméra» explique Nourredine, un autre acteur en devenir. C'est ironique lorsqu'on sait qu'ils étudient en moyenne 16 matières par an et que leurs admissions sont soumises à un concours d'entrée assez pointu. «L'admission se fait en trois étapes et dépend de plusieurs facteurs. Durant leur période d'apprentissage les élèves travaillent sur les mécanismes du théâtre, la présence scénique, sont initiés à la sociologie et même à la psychologie. On requiert d'eux un effort permanent d'observation et de réflexion pour pouvoir par la suite reproduire ce que l'on attend d'un comédien» Professeur à l'ISADAC et également acteur Mouhtarim Abdelmoula reste néanmoins honnête sur la question «Même si les choses sont un peu plus fluides de nos jours, tous ces jeunes ne vont pas forcément devenir des acteurs hors pair. Au sein d'une promotion vous en aurez 4 ou 5 qui mèneront une carrière fulgurantes tandis que d'autres écoperont de seconds rôles ou feront office de figurants. On reste très lié aux possibilités du marché et tous ceux qui entreprennent cette carrière sont conscients des réalités». Tous en sont effectivement conscients mais continuent à se donner à 100% «J'ai l'intime conviction que ce qui est fait avec coeur et motivation se solde d'une manière ou d'une autre par une réussite». Pour Imane, qui nourrit le rêve de devenir cantatrice, le théâtre est une étape indispensable mais pas des plus faciles. «Les trois quart du temps on n'est pas pris au sérieux. Ce que l'on fait reste en général très abstrait pour les personnes de notre entourage. Comme il ne s'agit ni de médecine ni d'économie, cela leur semble dénué de tout intérêt». On parle pourtant bel et bien d'une formation reconnue par l'Etat au même titre que les autres.
Comme des relents de Star' Ac
Suivre ses cours à l'ISADAC, est synonyme de promiscuité. Naturellement ça passe ou ça clash. Vu la nature du travaille, il est préférable que ça passe ! Pour ces jeunes talents qui jouent, révisent et composent leurs pièces ensemble (7 heures par jour) il est impossible de rester fâché bien longtemps, autrement ce sont leurs rapports sur scène qui risquent d'en pâtir. Pour tenir le coup chacun garde à l'esprit une référence de choix : la fameuse promotion 17. Celle-ci s'était distinguée des autres par la solidarité exemplaire unissant ses membres. «C'était l'une des meilleures promotions» raconte Rabab, Devenus acteurs, ses anciens lauréats ont continué à s'entraider et à se renvoyer l'ascenseur d'un casting à un autre. Il n'y avait ni rivalité ni mesquinerie entre eux, juste une amitié hors du commun. C'est ce à quoi nous aspirons à notre tour pour les années à venir». De l'avis général, ça ne sert à rien de venir ici si l'on ne s'intéresse qu'au profit ou à la célébrité; Il faut avant tout aimer les planches et être prêt à prendre des risques parfois sans aucune assurance sur le futur.
Et par la suite ?
Besoins du marché, castings, succès, galères, stand by… La carrière d'un acteur peut revêtir différentes formes. Pour sûr les success stories version «jeune et branché» ne manquent pas, la scène marocaine elle-même tend à se débarrasser de certains tabous, mais combien de diplômés parviendront vraiment à se sortir du lot? Tout dépend du talent, de la présence, du jeu dit-on souvent. La belle affaire... tout en subjectivité ! Ancienne lauréate de l'institut, Bouchra Ijork est l'un de ces personnages que l'on évoque pour illustrer un septième art marocain en mouvement: «Il est difficile d'avoir un avis tranché tellement les parcours sont différents. Vous pouvez tomber sur un metteur en scène préférant faire appelle à des profils du conservatoire, tandis qu'un autre cherchera ses acteurs dans la rues, au cours d'un casting sauvage». Un cas de figure assez répandu lorsque les budgets ne sont pas énormes et qui prête souvent à confusion. Il faut entre autres s'interroger sur les chances des acteurs selon qu'ils ont été formés au Maroc ou à l'étranger. Ces derniers sont paraît-il plus prisés en raison de leur facilité à camper des rôles difficiles voire osés. Selon le producteur Aziz Salmy, le lieu de la formation ne joue pas nécessairement en faveur du candidat lors de l'attribution d'un rôle. «Le metteur en scène cherche quelqu'un qui saura mettre en valeur un personnage. Diplômé d'ici ou d'ailleurs cela n'a aucune espèce d'importance. Je ne fais pour ma part aucun favoritisme, tout est encore une fois une question d'adaptation». Un avis quelque peu nuancé par Kamal Belghmi, ancien propriétaire des studios de cinéma à Ouarzazate. Ce producteur s'est aujourd'hui lancé dans un autre projet: installer dès septembre une annexe des Cours Florent à Casablanca. Cette école que l'on ne présente plus en France ouvrira donc bientôt ses portes au Maroc et permettra, aux dires de Belghmi, de mieux positionner les intéressés par rapport aux autres comédiens. «Suivre ces cours réputés, à l'instar de Gad El Maleh, Isabelle Adjani et bien d'autres encore, multipliera également leurs chances de participer à des productions étrangères». En attendant, ce sont nos futurs comédiens qui vont devoir choisir à quelle scène se vouer et s'orienter judicieusement.


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