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Irak Un fragile espoir renaît
Publié dans L'observateur du Maroc le 12 - 03 - 2010

Victoire des Irakiens et défaite d’Al Qaïda : sept ans après l’invasion américaine de l’Irak, le déroulement des deuxièmes élections législatives de l’après Saddam Hussein est de bon augure pour l’avenir du pays. Quels que soient les résultats définitifs du scrutin du 7 mars - ils seront connus le 18 mars -, la coalition de gouvernement qui en sortira, le temps que prendra une vraie réconciliation, les soubresauts que connaîtra encore le pays, les Irakiens ont montré qu’ils regardent désormais vers un avenir dont ils veulent être les principaux acteurs et qu’ils veulent bâtir avec des moyens plus politiques que violents.
Rien n’était pourtant acquis. «Quiconque ira voter s’exposera à la colère de Dieu et aux armes des moudjahiddin», avait menacé Al Qaïda pour dissuader les 19 millions d’inscrits de se rendre aux urnes. Un défi d’autant plus lourd que, contrairement aux législatives de 2005, la sécurité de cette journée était entièrement aux mains des Irakiens, les Américains restant cette fois cantonnés dans leurs bases.
Défi massif à Al Qaïda
Dès la veille du scrutin, un avertissement tombait : trois attaques sanglantes lors du vote réservé aux soldats, aux policiers, aux malades hospitalisés et aux détenus. Au jour J, la nébuleuse terroriste multipliait les attaques dès l’ouverture des bureaux de vote. Bilan: 38 morts au moins et plus de cent blessés. Cela n’a pas empêché les Irakiens de défier Al Qaïda en se rendant massivement aux urnes (62,4% de participation). Un courage salué par Washington, Londres et Paris, tandis que le Conseil de sécurité de l'ONU y voyait un «pas important» vers le renforcement de l'unité du pays.
Autre point positif : toutes les communautés se sont mobilisées. A commencer par la minorité sunnite (24% de la population). Après avoir monopolisé le pouvoir sous Saddam, elle avait massivement boycotté le scrutin de 2005 pour contester la «nouvelle domination des chiites». Cette fois, soucieux de participer aux futures institutions, les sunnites ont voté. Dans les quatre provinces à dominante sunnite, la participation varie entre 57 et plus de 65%, alors qu’en 2005 elle tournait autour de… moins de 1%! Au total, ils ont même voté davantage que les chiites (55% de participation moyenne avec des pointes de 64% à Mouthanna)! Quant au record de la mobilisation, il revient sans surprise aux régions kurdes…
Autre changement majeur : les Irakiens ne veulent visiblement plus de guerre de religion. Un gros effort a ainsi été fait pour «déconfessionnaliser» un minimum les listes.
Listes non homogènes
Les grandes coalitions semblent avoir compris que les affrontements sectaires faisaient planer une menace mortelle sur le pays : la partition. Un risque d’autant plus grand que l’Iran, l’Arabie Saoudite et … Al Qaïda ont beaucoup soufflé sur les cendres d’une guerre civile larvée. Toutes les grandes coalitions ont donc présenté des candidats d’autres confessions. A l’exception des Kurdes qui entendent maintenir la plus large autonomie possible.
De là à croire que le choix des électeurs n’a pas été déterminé par leur appartenance confessionnelle, il y a un gouffre… infranchissable pour l’instant. Car les divisions entre chiites et sunnites demeurent. Le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki - dont la liste semble être arrivée en tête - domine dans les régions chiites et son rival Iyad Allaoui chez les sunnites. Pour ne citer que cet exemple, à Sadr-city, faubourg chiite très pauvre de Bagdad, la liste des partis religieux chiites a été plébiscitée…
Mais on l’a constaté pendant toute la campagne : les candidats ont insisté avant tout sur l’unité du pays, le rétablissement de sa sécurité et des services publics de base, eau et électricité. Tout se passe comme si les Irakiens avaient parfaitement pris la mesure des défis qui attendent les institutions qui sortiront des urnes : économie en ruine, corruption, chômage, paupérisation croissante, exploitation de leur pétrole…
Assumer la sécurité, défi majeur
La stabilisation du pays et de ses institutions constitue un enjeu tout aussi décisif. Certes, la violence a diminué de manière spectaculaire ces dernières années. Mais le nouvel Etat irakien va devoir assumer la gestion de la sécurité alors que sa police et son armée sont soutenues à bout de bras par les Américains. Or d’ici la fin de l’été, le retrait de leurs unités combattantes devrait ramener les effectifs à 50.000 «boys» environ (sur 96.000 aujourd’hui). Quant au retrait total et définitif, il est programmé pour la fin 2011. Cela explique la prudence de Barack Obama qui, tout en saluant «la forte participation au scrutin» reconnaissait que «l’Irak devra faire face à des jours très difficiles et qu’il y aura probablement plus de violences».
En effet, la question kurde n’est pas résolue. La répartition des revenus du pétrole entre les provinces et les différentes factions du pouvoir non plus. Dans l’immédiat, il ne sera pas facile au Premier ministre sortant Nouri al-Maliki, arrivé en tête du scrutin du 7 mars, de trouver une majorité pour se maintenir à la tête du futur gouvernement. Les tractations risquent d’être longues - «des mois», prédit le président américain - pour former une nouvelle coalition, voire pour s’entendre sur un éventuel successeur de Nouri al-Maliki.
Mais toutes ces difficultés doivent être vues à l’aune de ce qu’était l’Irak il y a sept ans - une dictature parmi les plus féroces - et depuis sept ans : un pays ravagé par les violences et les affrontements qui ont accompagné l’invasion américaine. Aujourd’hui, les élections ont été si populaires et ouvertes que personne n’est en mesure de dire qui sera le premier ministre et quelle coalition sera formée ! Un espoir renaît. Il est extraordinairement ténu. Mais il suffit de se souvenir qu’en 2005 les candidats aux législatives ne se montraient pas par peur des représailles pour évaluer le chemin parcouru: un pas fragile mais réel vers l’unité et la réconciliation du pays et vers plus de démocratie.


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