Bourita : "L'identité africaine est profondément ancrée dans les choix politiques du Maroc sous le leadership de SM le Roi"    La ministre libérienne des AE salue le rôle pionnier de Sa Majesté le Roi en Afrique (Communiqué conjoint)    Le Chef du gouvernement reçoit le Directeur général de la FAO    BOA signe un MoU avec l'assureur chinois Sinosure    Baitas : "Le gouvernement oeuvre à doubler le nombre d'ovins importés pour l'Aid al-Adha"    Maintenance de moteurs d'avions : le partenariat entre RAM et Safran change d'échelle    ALTEN Maroc : une alliance stratégique pour dynamiser l'ingénierie et la croissance des talents    Interview avec le DG de Naoris Consulting : Comment le leader américain veut conquérir le marché de la cybersécurité au Maroc    Le Sommet Corée-Afrique au cœur d'une réunion entre Nasser Bourita et la vice-ministre coréenne des AE    Europa League/Quarts de finale : Trois Lions de l'Atlas demi-finalistes    Europa Conférence League / Quarts de finale : El Kaâbi et El Arabi également en demi-finale !    CAN Futsal Maroc 24 / Demi-finales , aujourd'hui: Matchs ? Horaires ? Chaînes ?    UNAF. Le Maroc affronte l'Algérie    Hémophilie au Maroc : 3000 cas, 17 centres spécialisés, nouveaux partenariats...Zoom sur la riposte marocaine    La SNRT forme des étudiants aux métiers de la réalisation et la scénographie    Breaking: Le Battle de l'amitié France-Maroc à 100 jours des JO    Le film marocain "55" sera présenté au Festival du film arabe de San Diego    Kenya: le chef des armées tué dans un crash d'hélicoptère    UNAF (U17)- 1ère journée : Match nul entre le Maroc et l'Algérie (1-1)    Le baron de la drogue, Taghi, fait fuir la princesse héritière néerlandaise    CEPA, Al Akhawayn présente le rôle de l'IA dans le développement    Vidéo. La Fondation BMCI et la Galerie 38 célèbrent l'art africain contemporain    L'Argentine veut accéder au rang de « partenaire mondial » de l'OTAN    USA: le Congrès envisage à nouveau une interdiction de TikTok    La ministre libérienne des AE salue le rôle pionnier de Sa Majesté le Roi en Afrique    African Football League : une seconde édition qui tombe à l'eau    La ministre libérienne des AE salue hautement le partenariat avec le Maroc    Ouverture à Oujda du 4ème Salon maghrébin du livre "Lettres du Maghreb"    Elections indiennes. Modi favori pour un troisième mandat    Morocco rescues 131 migrants in distress off Laayoune coast    UN Security Council meeting sees heated exchange between Morocco, Algeria    Man faces charges for animal cruelty in Zagora    Rabat : Organisation d'un exercice d'évacuation d'urgence à la CDG    Sahara : Le Libéria réaffirme son soutien à la souveraineté du Maroc    Russie: Les inondations de la région d'Orenbourg sont les pires en 80 ans    Le match face face à la Libye a été préparé avec « rigueur et discipline » (Hicham Dguig)    Rabat : Ouverture de la Conférence ministérielle régionale de l'Afrique du Nord sous le thème "Panafricanisme et Migration"    Skytrax World Airport Awards 2024 : L'aéroport international Hamad élu « meilleur aéroport du monde »    Nador : mise en échec d'une tentative de trafic de 116.605 comprimés psychotropes    Droits de l'Homme : le Maroc, un partenaire principal du Conseil de l'Europe    Revue de presse de ce jeudi 18 avril 2024    Salon Gourmets : 348 m2 dédiés au Maroc    ONU: Omar Hilale humilie le chef de la diplomatie algérienne au Conseil de sécurité [Vidéo]    La Chambre des Représentants: séance plénière jeudi pour le parachèvement des organes    Météo: le temps qu'il fera ce jeudi 18 avril au Maroc    Festival Gnaoua et Musiques du Monde d'Essaouira, une 25è édition prometteuse (Organisateurs)    Préservation du patrimoine immatériel : Mehdi Bensaid se félicite de son bilan devant les Conseillers    Exposition : les bijoux berbères du Palais royal fascinent à Doha    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Libre cours
Publié dans L'observateur du Maroc le 06 - 03 - 2019


Par Naïm Kamal
J'avais cinq ans quand le gouvernement Abdallah Ibrahim (1918 -2005) est installé le 24 décembre 1958, moins de sept quand il fut renvoyé le 21 mai 1960 et ma conscience politique était bien forgée quand en 1975 l'USFP de Abderrahim Bouabid consommait sa rupture avec l'UNFP de Abdallah Ibrahim, lui-même issu d'une scission au sein de l'Istiqlal. Pourtant la place
de cet homme dans l'histoire contemporaine du Maroc restait, et reste peut- être encore, une énigme. Si je ne m'en tiens qu'aux prismes qui commandaient ma perception politique de l'époque, Abdallah Ibrahim est synonyme d'immobilisme et reflet d'une alliance douteuse avec un syndicalisme « véreux », celui qu'incarnèrent longtemps Mahjoub Benseddik et son UMT.
Je l'ai dit, ce sont des prismes et sans doute que Abdallah Ibrahim n'a jamais eu l'aisance du grand bourgeois fassi qu'était Allal*, ni la fringance un brin dandy d'un Abderrahim Bouabid. Il n'en est pas moins un personnage clé des deux premières décennies de l'indépendance. Le gouvernement dont il a porté le titre de président du conseil, pourtant éphémère (17 mois), reste dans la chronique le gouvernement où l'avenir du Maroc, celui qui se décline sous nos yeux, s'est joué.
Pourtant, il reste un grand inconnu des Marocains et sa contribution à la pensée politique moderne du Maroc mal définie. C'est probablement pour combler ces lacunes et rendre justice à un homme dont la probité ne souffre pas le doute que Zakia Daoud lui a consacré un ouvrage, Abdallah Ibrahim, l'Histoire des rendez-vous manqués*. Dès les premières pages se profile un personnage à l'image insaisissable malgré les efforts répétitifs de l'auteur, sans être lassants si ce n'est vraiment vers la fin, à nous le faire cerner.
Dès le début on part avec un homme ouvert, marqué par une certaine forme d'internationalisme, ou d'universalisme qui croit fermement que « la culture est une chaine illimitée qui ne connait pas de confins géographiques » si bien que les plus belles années de sa vie semblent être celles qu'il a vécues de 1945 à 1949 à Paris dans l'effervescence intellectuelle de l'époque et du lieu. La nostalgie de ces instants magiques l'accompagnera tout au long de son parcours.
Sur fond de sa alémia (doctorat en théologie), féru d'histoire dont il fera profiter Zakia Daoud, curieux des choses de l'esprit, il est l'un des premiers et des rares à comprendre dans la culture ambiante de l'époque que la dialectique infrastructure/superstructure est fallacieuse et n'aura de cesse de prêcher l'action sur les mentalités, tant lui apparait clairement que les changement des rapports avec les moyens de production n'induit pas forcément la transformation des modes de pensées et de comportements.
Politiquement, l'ouvriérisme lui colle à la peau, sans doute la marque de la doxa marxiste de l'époque, qui teinte son discours d'un marxisme primaire dans l'exaltation des masses populaires et de la classe ouvrière. Paradoxalement, relève Zakia Daoud, et alors que déjà l'arlésienne du roi qui règne mais ne gouverne pas se pose, Abdallah Ibrahim va se réfugier obstinément dans un légalisme et un pacifisme paralysants.
Pendant 17 mois il a été président du conseil. 17 mois qui auraient pu changer la face du Maroc semble dire avec Abdallah Ibrahim Zakia Daoud. C'est un vaste sujet sur lequel il faudra peut-être revenir. Abdallah Ibrahim, lui, n'en est jamais revenu. De cette ambition contrariée, de l'itinéraire de cet homme, Zakia Daoud nous a fourni une vue panoramique de ces années folles qui ont forgé le Maroc d'aujourd'hui et conditionné ses reflexes et ses pensées.
*Zakia Daoud, Ed. La croisée des chemins


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.