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Affaire Ghali : Gonzalez Laya dans le collimateur de la Justice espagnole
Publié dans L'opinion le 14 - 09 - 2021

L'enquête sur l'entrée frauduleuse de Brahim Ghali en Espagne en avril dernier semble se diriger vers la responsabilité directe de l'ex-ministre des Affaires étrangères espagnole, Arancha Gonzalez Laya.
La pression judiciaire s'accentue autour d'Arancha Gonzalez Laya, ex-ministre des Affaires étrangères espagnole : le procureur du tribunal d'instruction N°7 de Saragosse compte convoquer l'exdiplomate en chef dans le cadre de l'affaire Ghali. C'est le premier responsable politique de haut plan qui est visé par l'enquête consistant à éclaircir les zones d'ombre entourant les conditions d'entrée et de sortie du territoire espagnol de Brahim Ghali en avril dernier.
Laya bientôt convoquée par la Justice
Une convocation qui vient après celle de Camillo Villarino, exchef de cabinet de Gonzalez Laya. Ce dernier a déclaré, lors de son interrogatoire par le juge d'instruction, « qu'il avait reçu un appel de Gonzalez Laya ». En clair, son intervention auprès de l'Armée de l'air espagnole pour éviter tout contrôle de passeport du leader des séparatistes, lors de son arrivée à la zone militaire de l'aéroport de Saragosse, s'est faite sous instruction directe de l'ex-ministre des Affaires étrangères. Des ordres qui auraient été formulés par Gonzalez Laya 48 heures avant l'arrivée de Ghali en Espagne.
Villarino avait également pour instruction de mener cette opération en « toute discrétion et sous les radars ». Lors de cet échange téléphonique, Laya aurait annoncé à son chef de cabinet l'arrivée en Espagne du chef des séparatistes accompagné de son fils le 16 avril. L'ex-ministre aurait au passage précisé que Ghali disposait d'un passeport diplomatique et que son fils jouissait d'une carte de résidence espagnole.
Laya et Villarino auraient également passé en revue lors de cette discussion « les pour et les contre de cette opération », que la ministre a finalement décidé d'approuver en mettant en avant des « raisons humanitaires ». Une fois les instructions reçues, Villarino se serait chargé de faciliter l'arrivée du leader du Polisario en mettant l'accent sur la discrétion de l'opération, en allant jusqu'à occulter l'identité de Ghali à Fransisco Javier Fernandez Sanchez, lieutenant-général de l'étatmajor de l'armée de l'air espagnol à qui il a ordonné de faciliter l'entrée au territoire sans contrôle du chef des séparatistes.
Des faits étayés par des conversations WhatsApp échangées entre Villarino et le haut-gradé que ce dernier a fournies à la Cour lors de son audition. Si l'on croit les responsables de l'armée de l'air espagnole, le choix de ne pas inclure la Guardia Civil dans la boucle était prémédité.
Une opération téléguidée
Un choix qui s'explique par le fait que la Guardia Civil, étant le corps ayant les prérogatives de douanes et de gardes-frontières, est la seule légalement habilitée à effectuer des contrôles de passeports dans les passages frontaliers situés dans des zones militaires.
L'objectif de maintenir la Guardia Civil hors du circuit visait également à éviter que l'arrivée de Ghali ne soit répertoriée dans la base de données commune que se partagent l'ensemble des pays de l'espace Schengen. Ce qui confirme la volonté de Gonzalez Laya de donner un cachet clandestin à une opération qu'elle décrit comme « humanitaire ».
Lors de son audition, le lieutenant-général Fernandez Sanchez, qui occupe actuellement le poste de représentant militaire de l'Espagne à Bruxelles dans les comités militaires de l'OTAN et l'Union Européenne, a expliqué son rôle dans cette affaire par le fait il est « un militaire qui exécute des ordres ». « Je ne peux mettre en doute ce que me dit le ministère des Affaires étrangères. Nous sommes régis avant tout par les principes de discipline et de hiérarchie. Un ordre ne se discute pas ».
Le haut-gradé s'est également défendu de connaître l'identité de Ghali et a ajouté qu'il s'est juste limité à coordonner l'arrivée d'un avion médicalisé qui transportait « un patient atteint du Covid à un état avancé ». Une version étayée par la correspondance échangée via messages WhatsApp datant du 18 avril remise au juge d'instruction, entre le cabinet de Gonzalez Laya et l'étatmajor de l'armée de l'air.
Une conversation où le haut-gradé a effectivement reçu pour instruction de dispenser Ghali et son accompagnateur de toute procédure de contrôle de passeport et douanier au niveau de la base militaire de Saragosse. « Mon général, je suis Camillo Villarino, directeur de cabinet des Affaires étrangères. Mon contact algérien doit me transmettre les données sur l'avion et sur le vol dans les plus brefs délais, je vous les communiquerai une fois reçues », a précisé Villarino, dans un premier message envoyé le 18 avril à 12h39. Les informations concernant le vol seront transmises aux militaires à 15h43, une heure après que l'appareil médicalisé ait atterri à Saragosse en provenance d'Alger.
Deux minutes après, le général a écrit à son interlocuteur : « Si vous nous facilitez l'indicatif de l'aéronef, je le transmettrai pour éviter qu'il y ait un problème d'autorisation de la part du contrôle civil du trafic aérien ». Ce à quoi le diplomate a répondu : « Sauf changement, seul le patient et son fils sont autorisés à débarquer. Le patient voyage avec un passeport diplomatique algérien, alors que son fils détient un titre de séjour espagnol. De toutes les manières, ce point ne représente nullement un problème et n'est pas de la responsabilité de l'armée de l'air. Celui qui doit le savoir est déjà au courant ».
Un message auquel le haut-gradé répond : « Bien reçu, à notre niveau, seule la partie aéronautique nous intéresse ». La conversation reprendra dans la soirée, vers 21h, quand le lieutenant-général informera son interlocuteur de la réussite de l'opération et que le commandement de la base a fait en sorte de maintenir la discrétion.
Quatre jours plus tard, soit le 22 avril, le chef de cabinet transmet toujours sur la même messagerie instantanée un article du site d'information 20minutos titré « le chef du front Polisario, admis dans un état grave à l'hôpital de Logroño sous un faux nom », accompagné du message : « Nous ne citerons pas la Défense, au niveau des Affaires étrangères ».
A. A.


Une affaire d'Etat
Selon le média NIUS, l'Intérieur a eu recours à la loi sur les secrets officiels de1968 pour ne pas fournir des données relatives aux détails du coût financier et des factures mobilisées par l'Espagne dans le cadre du dispositif sécuritaire conçu pour Brahim Ghali lors de son hospitalisation à Logroño près de la ville de Saragosse.
Le ministère de tutelle a, en effet, rejeté deux requêtes de transparence, reçues le 2 juin, réclamant des informations relatives au montant déployé par les autorités pour l'ensemble de l'opération du séjour « du Chef du Polisario », a-til souligné.
La même source a ajouté que l'Intérieur a expliqué que les informations portant sur « la structure, l'organisation, les moyens et les modalités particulières de fonctionnement des services d'information » demeurent confidentielles.


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