La responsabilité de la France dans le conflit frontalier marocain (ii) : la conquête de la Mauritanie    À Tanger, une cellule affiliée au groupe Etat islamique démantelée, trois arrestations    L'agence rwandaise qualifie de revers pour le Polisario la décision judiciaire appuyant l'accord commercial Maroc-Royaume-Uni    Espagne : Pedro Sanchez annonce la dissolution du Parlement    Averses orageuses : plusieurs régions du Maroc en alerte orange le 29 mai    Vidéo. Douanes à Sebta et Melilla: les «tests» s'enchaînent en attendant la mise en service officielle    Cours des devises du lundi 29 mai 2023    BMCE Capital Gestion doublement primée au Lipper MENA Markets 2023 Fund Awards    KAS Maroc-Mauritanie et l'Association Ribat Al Fath se penchent sur le rôle de la société civile    OCP : Le chiffre d'affaires en baisse au premier trimestre    Crédit du Maroc : des résultats en hausse, en dépit de l'aggravation du coût du risque    Clairvoyance de la justice de Londres à l'encontre du Polisario    Les villes responsables d'environ 70% des émissions mondiales de gaz à effet de serre    L'offensive des BRICS pour mettre fin à l'hégémonie occidentale    Tunisie: Deux Français tués dans le crash de deux avions ultra légers    Turquie : Recep Tayyip Erdoğan remporte les élections présidentielles    Brésil : Vinicius Junior convoqué pour le match amical en Espagne dans le cadre d'une campagne contre le racisme    Mondial U20 : Dramatique élimination du Sénégal, champion d'Afrique    Le torchon brûle entre Ryan Mmaee et les fans de Fradi    Vidéo. Eredivisie: un joueur de l'Ajax frappe un supporter    Football : La sélection du Maroc de petite taille remporte la Coupe euro-asiatique    Ouganda. La loi plus sévère envers les LGBT    SAR la Princesse Lalla Hasnaa préside à Bouknadel la cérémonie de remise des Trophées Lalla Hasnaa du littoral durable 2022    Montée du Covid-19 en Chine : Les experts du gouvernement rassurent    Awrach I : Plus de 14.800 bénéficiaires dans l'Oriental à fin 2022    Togo : Un cadre juridique pour la protection de la biodiversité    Iran. Le décolleté qui accuse les Mollahs    Cannes : "Les Meutes" de Kamal Lazraq remporte le Prix du Jury "Un Certain Regard"    Commission parlementaire de l'APF : un pas en avant pour la coopération économique francophone    Huawei Maroc joue un rôle clé dans la transformation digitale : partenariat stratégique et création de la Cloud Academy    Un grand nombre de Marocains se voient privés d'IPTV    Lexar révolutionne la mémoire avec ses solutions de nouvelle génération au GITEX Africa 2023    France/Football: Hakimi dans l'équipe-type de la saison 2022-2023 de Ligue 1    Athlétisme : Le record de l'année (3000m steeple) est signé Soufiane El Bakkali    Football : Zakaria Aboukhlal buteur avec Toulouse FC face à Auxerre en Ligue 1    Tanger : Démantèlement d'une cellule terroriste affiliée à Daech    Maroc. Le temps qu'il fera, ce lundi 29 mai    La revue de presse du lundi 29 mai    Lalla Hasnaa préside la remise des Trophées Lalla Hasnaa du littoral durable 2022    Le chef du Polisario se rend au Nigéria    Addis-Abeba. Le CTS de l'UA félicite le Maroc pour l'accueil du siège de l'Union panafricaine de la jeunesse    Festival de Cannes : Deux films marocains remportent les faveurs du jury    L'humeur : A Casablanca, les amants sèment    Art contemporain : L'Atelier 21 à Arco Lisbonne    Arabie Saoudite: le Marocain Soufiane El Barrak sacré Lecteur de l'année    SIEL 2023: Le Pavillon France met en avant la pluralité de la création littéraire    Une Ode au Maroc sur le Financial Times    Vidéo. À Cannes, deux films marocains primés dans la sélection «Un certain regard»    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'Opinion : «Deutsche Dualität»
Publié dans L'opinion le 09 - 12 - 2021

Tandis que l'Allemagne s'apprêtait à changer de chancelier, avec le départ de la grande timonière européenne Angela Merkel et son remplacement par l'austère Olaf Scholz, notre fringant ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, était en train de tâter du ballon du côté de Budapest en compagnie de ses homologues du Groupe de Visegrád, en marge de la première réunion ministérielle V4+Maroc.
Regroupant la Hongrie, la Pologne, la République Tchèque et la Slovaquie, cette organisation intergouvernementale aussi dynamique qu'agissante couvre une aire géographique stratégique située dans le voisinage immédiat de l'Allemagne qui l'incluait jadis dans son «Lebensraum», cet espace géopolitique vital autrefois cher aux théoriciens impérialistes de l'ancien Reich.

Les origines du V4 se perdent dans les tréfonds du Moyen-âge, aux alentours de l'an 1335, lorsque les rois bohêmes, de Pologne et de Hongrie se rencontrèrent dans la ville hongroise de Visegrád pour créer une alliance contre la maison Royale des Habsbourg qui domina, plusieurs siècles durant, le Saint-Empire romain Germanique en lui fournissant ses plus illustres empereurs dont les célèbres Maximilien 1er et Charles Quint. A partir de 1991 et dans le sillage de la réunification de l'Allemagne suite à la chute du bloc soviétique, le groupe de Visegrád se remet à l'air de son temps, gagne en poids et en amplitude et s'enrichit d'un quatrième pays avec la partition de la Tchécoslovaquie et la naissance de la Tchéquie et de la Slovaquie.

Connu pour son ambition de contrer l'hégémonie du couple franco-allemand au sein de l'Union Européenne, ce groupement, qui affiche des taux de croissance constants et performants depuis plusieurs années, se distingue aussi par sa vision atlantiste, ainsi que par son ouverture sur des ensembles géographiques plus ou moins proches de l'Europe dans le cadre du V4+.
C'est ainsi qu'avant Bourita, le groupe de Visegrád avait accueilli en 2017 l'ex-Premier-ministre israélien, Benyamin Netanyahu, à l'occasion du premier Sommet entre le V4 et l'Etat hébreu. Un pays dont la récente normalisation avec le Maroc figurait en tête des préoccupations énumérées dans un rapport supposé des services de Renseignement allemands, largement relayé sur les réseaux sociaux, ainsi que par la presse nationale et internationale, au moment même où se déroulait la réunion ministérielle de Budapest.

Ce rapport foncièrement anti-marocain qui a été par la suite démenti par la diplomatie allemande, après que plusieurs médias marocains s'en soient offusqués, tandis que leurs homologues algériens aux ordres des généraux s'en sont réjouis, ne fait pourtant que reprendre les grandes lignes de la fameuse étude d'un Think Tank allemand (SWP) publiée en 2020 et appelant clairement à freiner le développement «hégémonique» du Maroc pour réduire le gap avec ses voisins algérien et tunisien.
L'unique nouveauté qui s'apparente à une mise à jour, c'est l'insistance sur la normalisation entre le Royaume et Israël comme porteuse de menaces géostratégiques sur nos voisins orientaux et nordiques. Mais en niant l'existence d'un rapport confidentiel de ses services de Renseignement, la diplomatie allemande s'est contentée de souligner la centralité des relations de partenariat avec le Maroc et sa volonté de les améliorer et de les élargir, se gardant au passage de redresser les nombreux torts contenus dans l'étude du SWP et, encore moins, de clarifier sa position sur la question centrale du Sahara marocain qui est à l'origine de la brouille actuelle.

Pour nous autres Marocains qui avons grandi avec la légende de l'efficacité, de la droiture et de l'honnêteté germaniques, du moins en ce qui concerne l'électroménager, l'automobile ou le football, cette attitude de l'Allemagne à l'égard de notre pays, pleine de dualité et de non-dits, semble aussi surprenante que décevante. D'autant plus lorsqu'elle est comparée avec notre attitude franche, frontale et légitime, alors même que nous sommes souvent apostrophés en tant que Marocains, Maghrébins et Arabes pour notre supposée roublardise et notre sens inné de la parabole. Si ce n'est pas le monde à l'envers !

Majd EL ATOUABI


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.