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Avions de chasse : Le Maroc peut-il se permettre le coût des F-35 ?
Publié dans L'opinion le 10 - 01 - 2023

Le Maroc avait exprimé en 2021 son désir d'acquérir les avions de chasse F-35, cependant, certains obstacles diplomatiques auraient entravé le process d'achat. Aujourd'hui, les litiges politiques étant aplanis, d'autres contraintes économiques pourraient faire barrage.
En décembre 2021, plusieurs supports médiatiques nationaux et internationaux ont annoncé que le Maroc aurait exprimé son intérêt pour les avions de chasse américains F-35, tout en sollicitant la médiation d'Israël auprès de l'Administration Biden pour autoriser la vente de ces avions de chasse furtifs aux Forces Armées Royales. Parmi les entraves d'acquisition du chasseur américain par le Maroc figuraient, selon les mêmes sources, les tensions diplomatiques entre Rabat et certains pays européens, faisant référence à Madrid et Berlin. Sauf que l'équipe du programme F-35 relevant de la société étasunienne Lockheed Martin, contactée par «L'Opinion», nous affirme qu'elle n'a reçu aucune commande de la part du Royaume.
Ceci dit, aujourd'hui, le litige du Maroc avec l'Espagne et l'Allemagne est aplani, rendant l'acquisition des fameux F-35 plausible, d'autant que Rabat progresse vers un partenariat plus avancé avec l'OTAN, surtout après la réussite du dernier exercice «African Lion». Néanmoins, si les contraintes politiques ont été amoindries, d'autres obstacles d'ordre économique s'opposent à l'acquisition de ces avions, dont le coût exorbitant d'exploitation et la cherté de l'entretien. Jugé comme «Le programme d'armement le plus cher de l'Histoire», les F-35 requièrent une enveloppe d'approximativement 42.000 dollars par heure de vol, nous indique un haut responsable du ministère français de la Défense, qui préfère garder l'anonymat.
Ceci alors que le prix unitaire moyen d'un F-35 est estimé à 160 millions d'euros, nous apprend Alain De Neve, analyste de défense au sein du Centre d'études de sécurité et défense (CESD) de l'Institut Royal Supérieur de Défense (IRSD)-Belgique. «Sauf qu'il ne faut pas raisonner en termes de coût unitaire. Ce qui compte c'est l'enveloppe globale dans laquelle s'insère l'appareil», note notre interlocuteur, ajoutant que cette enveloppe comporte le coût d'achat des appareils et l'ensemble des services associés et des coûts de maintenance (hors opérations) de la flotte. Cette enveloppe varie selon les relations commerciales entre le pays acheteur et les Etats Unis, explique Alain De Neve.
Le F-35 vaut-il son prix ?

En réponse à cette question, notre source au sein du ministère français de la Défense estime que «non» ! «Cet appareil est assurément un avion capable, mais pas aussi capable que promis au départ. Et surtout, son programme est largement défaillant, et mal conçu dès le départ», indique-t-il, notant que les coûts opérationnels sont très élevés, notamment du fait de la complexité de la chaîne de maintenance, et les coûts supplémentaires pour assurer la mise à niveau technologique sur la vie de l'avion sont encore plus élevés.
En clair, notre expert laisse entendre que l'acquisition de ces chasseurs pourrait avoir des répercussions négatives sur la politique de défense d'un pays, surtout en ces temps de crise, du fait qu'il faudrait trancher des budgets colossaux pour maintenir des avions qui ne seront utilisés que rarement.
Par ailleurs, l'exploitation des F-35 implique un petit investissement infrastructurel pour accueillir et maintenir les avions et durant «toute la durée de vie de l'avion, il faut aussi ajouter le coût de mise à niveau, car après un certain nombre d'années, les systèmes électroniques (détection, protection, communication, etc.) de Prenant l'exemple de la formation des pilotes, notre source au sein du ministère de la Défense française nous explique que ces derniers doivent voler un nombre conséquent d'heures pour gagner en performance, chose qui ne peut être supportée pour les F-35 vu leurs coûts exorbitants de mise en marche.
D'ailleurs, il souligne que face à la difficulté de faire voler le F-35, l'entreprise mère, Lockheed-Martin, préfère promouvoir auprès de ses clients des heures en simulateurs. «C'est cet argument qui a permis à la Suisse d'évaluer le F-35 comme étant moins cher à l'exploitation que le Rafale.
C'est dire qu'un avion est moins cher à posséder qu'un autre du moment qu'on n'aura pas besoin de le faire voler», argumente-t-il. «C'est comme prétendre qu'une Ferrari est moins chère qu'une Peugeot car on la laisse au garage et on ne la sort qu'une fois par an. Mais qui voudrait acheter une voiture pour la laisser au garage ?», dit-il, en mettant en exergue l'importance de tester les avions sur le terrain pour voir réellement leur efficacité.
Quelles que soient les qualités d'un simulateur, aucun pilote n'acceptera l'idée qu'on peut devenir aussi bon en volant moins.
Mohamed ELKORRI
L'info...Graphie

Trois questions à Alain De Neve
Les enjeux d'un avion de chasse qui déstabilise les budgets des Etats
Analyste de défense au sein du Centre d'études de sécurité et défense (CESD) à l'Institut Royal Supérieur de Défense (IRSD) en Belgique, Alain De Neve répond à nos questions.

- Peut-on se faire une idée sur les différents coûts d'exploitation étudiés par l'Etat belge sur ces engins ?
- La décision prise en 2018 par le gouvernement belge d'acquérir 34 exemplaires de l'avion de combat de 5ème génération F-35 Lightning II de l'industriel Lockheed Martin est le résultat de plusieurs années de débats et de tractations.
Comme tout achat d'équipement de défense, celui qui consiste à remplacer une flotte aérienne de combat constitue un exercice délicat basé sur des prévisions de coûts établis avant exploitation. Tout achat d'un équipement technologiquement plus poussé et qualitatif suppose une certaine navigation à vue, même si sur le plan prévisionnel budgétaire, le dossier a été défini au plus près des réalités.
Concrètement, l'achat opéré par la Belgique consiste en la dotation de 34 appareils pour un montant contractuel de 3,8 milliards d'euros. Il faudra ajouter les coûts de l'entretien, des missions opérationnelles et de l'assistance logicielle. Et il est très difficile, voire impossible d'anticiper avec exactitude le montant total de ces coûts que l'on regroupe, parfois abusivement, sous le terme de «coûts opérationnels». Ceux-ci sont estimés à hauteur d'au moins 30.000 euros par heure de vol.
- Combien coûte un F-35, prix unitaire ?
- On peut considérer le prix unitaire moyen d'un F-35 à 160 millions d'euros. Ici aussi, raisonner en termes de coût unitaire ne fait pas réellement sens. Ce qui compte c'est l'enveloppe globale dans laquelle s'insère l'appareil. Cette enveloppe comporte le coût d'achat des appareils et l'ensemble des services associés et des coûts de maintenance (hors opérations) de la flotte. Il est également important de souligner que, dès le lancement du programme aux Etats-Unis, la volonté du Department of Defense (DoD) et de l'industriel fut de verrouiller au maximum les conditions auxquelles les Etats partenaires pourraient contribuer au programme et acquérir celui-ci.
Ceci permet, en partie, d'expliquer pourquoi les différents pays acquéreurs du F-35 ne présenteront jamais des chiffres semblables à propos du montant de leur participation/achat ou des coûts d'exploitation estimés.
- Les F-35 sont présentés avec des systèmes et des logiciels ainsi que des drones qui vont avec. Une idée sur ces accompagnements ?
- S'agissant tout d'abord de la possibilité de combiner F-35 et drones en opérations, il est vrai que des concepts sont à l'étude pour permettre à une unité F-35 d'être en mesure de téléopérer des drones en essaim. Dans le cadre du « Project Carrera », un programme d'exploration technologique de 100 millions de dollars, l'industriel Lockheed Martin étudie la possibilité pour un F-35 de recourir à un groupe de drones dont la mission consisterait à « ouvrir la voie » aux avions de combat, notamment afin de détecter les systèmes de défense antiaérienne de l'ennemi et ainsi permettre aux F-35 de détecter à l'avance les zones à risque.
S'agissant des logiciels, le F-35 Lightning II intègre pas moins de 8 millions de lignes de code source dans son système. Au rythme de progression observé durant ces soixante dernières années, les projections actuelles soutiennent que la prochaine génération d'avion de combat aux Etats-Unis pourrait comprendre entre 50 et 100 millions de lignes de code source.


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